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Journée internationale du travail social : quand les réseaux sociaux profitent aux actions sociales

Le but de cette Journée mondiale est de mettre en avant l’utilité du travail des professionnels de la sphère sociale. La première édition remonte à 1983. La Journée mondiale du travail social a lieu tous les ans, le 19 mars, sous un thème précis. Celui de 2019 est « Promouvoir l’importance des relations humaines ».

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Chaque 19 mars, les travailleurs sociaux du monde entier se mobilisent pour célébrer la profession et diffuser le message dans leurs communautés, leurs lieux de travail et leurs gouvernements afin de mieux faire connaître les contributions du travail social, de même que la nécessité de prendre des mesures supplémentaires et de lancer un appel aux jeunes pour qu’ils reprennent le flambeau. La tendance est de dire que les jeunes ne s’intéressent pas (ou plus) au social. Est-ce vrai ?


Ivan Rose, président de ZCD : «Il faut encourager plus de jeunes aux activités sociales»

ivanIvan Rose, 23 ans est le président de Zenfant Camp Diable (ZCD). Cette association a démarré ses activités il y a trois ans, le 12 septembre 2016. Selon le jeune homme qui habite la localité, c’est la condition de vie des enfants de la région et la volonté qui l’ont aidé à prendre ce qu’il considère être la meilleure décision qui soit : fonder l’association ZCD. « Le plus important, c’est l’éducation des plus démunis. C’est un devoir de s’assurer qu’ils aillent à l’école malgré leur situation familiale et leurs conditions de vie. »

Ivan Rose confie : « Pour atteindre cet objectif, nous avons surmonté plusieurs obstacles. Il fallait tout d’abord trouver un endroit pour accueillir tous ces jeunes, car nous n’avions pas un centre à notre disposition, à la résidence EDC, à Camp-Diable. C’est Zairjino Douce, un habitant de Beau-Vallon, qui avait construit ce lieu, il y a 15 ans et nous, les jeunes, l’avons rénové. Nous avons obtenu un petit terrain et avec l’aide de tout un chacun, nous avons pu construire un centre spacieux, à base de feuilles de tôle, qui nous permet d’accueillir tous les jeunes du quartier. Cela n’aurait jamais été possible sans l’aide des autres membres de l’association, tous des jeunes comme moi. »

Selon les dires d’Ivan Rose, c’est une motivation pour les autres jeunes de la région de voir les actions et la volonté de leurs pairs. « Petit à petit, il y a d’autres qui se joignent à l’association et cela nous fait plaisir car nous sommes aujourd’hui plus de 60 membres, y compris 11 membres exécutifs. » Il pense qu’il faudrait encourager plus de jeunes à ce genre d’activités. « Le travail social ne peut qu’être bénéfique d’autant plus qu’il y a tellement de problèmes dans la société qui méritent qu’on s’y attarde. Si dans chaque endroit il y a des jeunes plein de bonne volonté, on trouvera des solutions, c’est sûr. »


Eddy Sadien, travailleur social : «Le social n’est pas reconnu à sa juste valeur»

eddyEddy Sadien, travailleur social depuis plusieurs années, estime que les jeunes ne sont assez pas impliqués au niveau social. « Il faudrait qu’ils se sentent plus concernés pour accorder du temps au travail social. Il y a plusieurs raisons qui font que la nouvelle génération ne s’y intéresse pas. Dans les autres pays, les travailleurs sociaux ont droit à un traitement différent, car le travail abattu est reconnu. Ils ont même la possibilité d’avoir un job au mérite en raison de l’expérience acquise au fil des années. A Maurice, le travail social n’est pas reconnu comme il se doit. Les travailleurs sociaux sentent alors que cela ne les mènera à rien.

À mon avis, les exemples viennent des politiciens. Il ne faut pas qu’ils usent de leur pouvoir ou notoriété pour promouvoir quelqu’un de leur entourage, que ce soit la famille ou les amis, dans une position qu’ils ne méritent pas. Il faut prioriser la méritocratie avant tout.

Si ce n’est pas le cas, c’est évident que les jeunes se désintéresseront du travail social. Ils auront d’autres priorités et c’est tout à fait normal. Mon message s’adresse davantage aux politiciens qu’aux jeunes. Pour impliquer ces derniers, il faut revoir tout notre système d’opération. »


Témoignages

Laëticia Langevin

laeticiaJe regarde autour de moi. Je constate que de nos jours, il n’y a pas mal de jeunes qui s’engagent dans le travail social. En tant que jeune, cela me fait plaisir de venir en aide à quelqu’un qui est en difficulté, de voir que cette personne peut retrouver le sourire grâce à ce geste. Faire du social, c’est bien et beau. Cela nous aide à grandir, à apprendre de la vie, à nous épanouir. Il y a de plus en plus de jeunes qui s’inscrivent dans des associations telles que Caritas, pour apporter, à leur façon, leur aide au plus démunis. Je trouve que faire du social, c’est une contribution pour l’égalité des chances. Après tout, nous sommes tous égaux, n’est-ce pas ?


Julien Uppiahjulien

C’est réducteur de dire que la jeunesse n’est pas portée pour le travail social. Au-delà d’un simple intérêt ou passetemps, faire du social aujourd’hui, c’est une exigence voire un atout pour faire carrière. Il est impensable d’intégrer une université américaine, digne de ce nom, sans avoir préalablement fait du service communautaire. Par ailleurs, eu égard à la prise de conscience de la responsabilité sociétale des entreprises locales, c’est une nouvelle voie de possibilité de carrières qui s’ouvre à la jeune génération. Nos institutions universitaires l’ont bien compris en proposant cette filière d’études. Au final, de nombreuses associations, fondations et ONG comptent des jeunes motivés par la cause qu’ils défendent, apportant ainsi leur petite pierre à l’édifice socio-économique.


Lavesh Jugroolavesh

Je trouve que les jeunes sont plus intéressés à faire du social durant les périodes festives. Leur temps est limité, certains travaillent, d’autres vont à l’école ou au pire n’ont pas de patience pour ce genre de d’activités. Certains jeunes restent dans leur bulle et ne veulent pas socialiser. Ils ne se sentent pas concernés ou aptes à faire du social. Les choses peuvent changer, par exemple, en octroyant un certificat de participation. Cela peut les encourager.


Emy Jolicoeuremy

Personnellement, je pense que les jeunes sont impliqués en partie au niveau social. On peut dire que 25% le font, mais cela reste une minorité. Certains ne pensent qu’à s’amuser, d’autres n’arrivent pas à s’investir à cause des études et par manque de temps. Il est de notre devoir d’être sensible à ce qui se passe autour de nous. La présence des jeunes sur le terrain apporterait plus de changements. Il sera plus facile de trouver des solutions à bon nombre de problèmes.


Jitish Herkanaidu

jitishLes jeunes ne se sentent pas impliqués dans le social parce que personne n’essaie de les y intéresser. On dirait même que le gouvernement ne fait aucun effort dans ce sens. La jeunesse préfère se concentrer sur elle-même, au lieu d’aider ceux qui l’entourent. En donnant plus d’importance aux jeunes, il y aura certainement plus de changements dans le pays. Il faut seulement les encourager et leur donner leur chance.


Padman Challenge

padman challenge

Le Padman Challenge est à l’image des nombreuses initiatives qui attirent les jeunes sur les réseaux sociaux. Plusieurs étudiants de l’Université de Maurice se sont rassemblés, la semaine dernière, pour venir en aide aux femmes en détresse. Le but principal était de leur collecter des serviettes hygiéniques. Selon eux, c’est un problème auquel la société ne s’intéresse pas assez. Ce rassemblement a été mis sur pied avec la collaboration de la Students’ Union pour une campagne de sensibilisation autour de la précarité menstruelle, une initiative de Djemillah Mourade-Peerbux.

Ainsi, dans le but de sensibiliser leur entourage et, en premier lieu, les étudiants de l’Université de Maurice (UoM), ils ont placé une grosse boîte pour une collecte générale de produits d’hygiène. Les produits collectés seront par la suite remis à ‘The Ripple Project’ qui distribuera des packs d’hygiène à six associations qui hébergent des jeunes filles et femmes en détresse.


Trash Challenge

trash challenge

Le Trash challenge est un phénomène mondial qui prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux et bien entendu à Maurice. Tant mieux ! Le concept consiste à prendre une photo d’un lieu qui nécessite un nettoyage et en reprendre une après avoir tout nettoyé. Les internautes n’ont pas hésité à jouer le jeu, mais surtout à se retrousser les manches...

 

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