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Journée internationale de la jeunesse : ces jeunes qui mettent à mal les préjugés

Journée internationale de la jeunesse

Bien souvent, les jeunes sont incompris et critiqués. La Journée internationale de la jeunesse, célébrée chaque 12 août, est l’occasion de montrer que l’avenir appartient aux adolescents. Malgré les préjugés, beaucoup se battent pour une île Maurice meilleure.

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Journée

Durant les siècles écoulés, les générations de jeunes qui se sont succédées ont été différentes les unes des autres. Certaines préféraient perdre leur temps, tandis que d’autres ont décidé d’inverser cette tendance.
Se lever tard, traîner dans les centres commerciaux, s’affaler devant la télévision. Voilà ce qui pourrait résumer le quotidien d’un adolescent. Ou alors vols, drogues et violences en tous genres. Des montagnes de reproches s’amoncèlent sur nos jeunes. Beaucoup abandonnent les études et se retrouvent au chômage très tôt et, souvent, pendant une longue période. L’idée que les moins de 25 ans sont souvent irresponsables et désinvoltes est répandue.

Jeunesse

Montré du doigt

Ils pensent tout connaître et parfois mieux que les aînés. S’il arrive que cette jeunesse se défende, c’est souvent synonyme de se mettre le monde à dos. Les défauts sont ainsi plus faciles à énoncer que les qualités. Les doyens véhiculent une image des jeunes d’aujourd’hui qui semble être loin de celle d’une génération imprégnée de principes et de valeurs.

En tirant sur une jeunesse à qui il est reproché d’avoir perdu les valeurs, on se trompe parfois de cible. Mettre tous les œufs dans le même panier fait courir le risque de les perdre. Les jeunes représentent l’avenir. Leurs engagements au sein de la société se caractérisent sous différentes formes. Pour certains, c’est participer à un mouvement, pour d’autres, c’est cumuler des responsabilités ou s’engager dans certaines activités. Il y a des jeunes qui sont dévoués. Et, ils sont aussi nombreux que ceux qui projettent des images négatives. Des exceptions qui balaient d’un revers de la main les préjugés, trop longtemps installés.

Essayer de penser aux autres au quotidien. Prendre soin de l’environnement, et pourquoi pas participer à des projets sociaux ? Les jeunes d’aujourd’hui ont, selon Jason Adu, énormément de potentiel pour accomplir de belles choses. « Quelqu’un de responsable retire de la satisfaction et de la fierté de ce qu’il fait, ce qui lui donne confiance en lui. Il faut valoriser le travail des jeunes et arrêter de les critiquer, car cela est néfaste », explique-t-il.

Jason Adu, âgé de 28 ans et habitant Grand-Gaube, au quartier Sin-Fat, dit subir de nombreux préjugés. « Il y a beaucoup de mauvaises choses qui sont véhiculées sur le quartier, mais nous sommes quand même fiers de nos jeunes. Ils nous ont agréablement surpris », lance-t-il. Depuis quelques années, le petit quartier a connu certains changements, notamment au niveau du look grâce à l’initiative des membres de l’Association Sin-Fat et de Zeness Sin-Fat.

Mises sur pied depuis huit ans, les deux associations ont pour mission de redonner de la valeur aux actions des jeunes pour redynamiser le quartier, défaire les préjugés et surtout guider la jeunesse. « Les jeunes occupent une place très importante. Il faut leur montrer qu’il y a mieux dans la vie que de consommer des produits illicites. D’ailleurs, la vie est belle, peu importe les circonstances. Il faut juste trouver la positive attitude dans ce que l’on entreprend », ajoute  cet employé de banque.

Accorder la parole

Dans l’association, ce sont les jeunes qui décident de tout. Ils sont environ 25 à prendre des décisions, à agir comme des facilitateurs auprès des plus jeunes, avec un mode de fonctionnement propre à eux qui porte ses fruits. « Les adolescents identifient les besoins communautaires du quartier et nous agissons comme des guides pour les aider à trouver des sponsors ou faire des démarches administratives. Nous avons été surpris des projets comme le nettoyage du quartier, des cours particuliers dispensés, des journées d’activités organisées. Travailler pour éradiquer les fléaux qui touchent le quartier. C’est ainsi que nous avons réalisé qu’il fallait qu’ils s’expriment », dit Jason. Ce dernier est orphelin depuis son plus jeune âge et a grandi chez ses grands-parents. Il a en lui une volonté inexplicable d’aider les autres. Sa motivation lui vient de son vécu.

« J’ai perdu mes parents très jeune. C’est une vulnérabilité qui aurait pu mal tourner. J’ai eu de la chance et je voudrais en faire autant pour les autres. Il faut célébrer la jeunesse et arrêter de les juger. Des erreurs, on en commet tous. La jeunesse n’est pas à la dérive, loin de là. Elle se réinvente. Elle ne demande qu’un coup de pouce et non des reproches », souligne-t-il.  

L’école de la vie

L’école de la vie

 « Dans la promesse d’un scout, il est dit : un scout promet de faire de son mieux pour servir Dieu, son pays et aider les autres. Nous mettons à la disposition des jeunes des outils pour leur permettre de respecter leur promesse », explique Sébastien Boudeuse, chef scout à Curepipe.

La débrouillardise, le travail d’équipe, la solidarité et la responsabilité sont des valeurs qui leur sont inculquées. Les Scouts de Curepipe s’investissent souvent dans le social.  « On organise des activités sociales, des marches de sensibilisation contre les fléaux de la société. Nous effectuons des travaux de nettoyage sur les îles et dans les quartiers, comme à l’île aux Aigrettes ou le parc naturel de Sept Cascades. Nous faisons des visites dans des maisons de retraite, des activités avec des vieux ou encore nous effectuons des rénovations chez des gens qui en ont besoin », raconte notre interlocuteur.

Ecole de la vie

Sébastien Boudeuse, qui côtoie souvent les jeunes, n’a aucun reproche à leur faire. Mais selon lui, la jeunesse d’aujourd’hui a peur de l’inconnu. « Les jeunes sont enthousiastes et ambitieux mais, souvent, les adultes représentent des barrières.  Ils ont, par moment, peur d’affronter les terres inconnues. Ils ont simplement besoin d’être encouragés ayant peur de décevoir », souligne-t-il.

« Personne n’est trop petit pour donner ou trop grand pour recevoir »

Personne n’est trop petit pour donner ou trop grand pour recevoir

Drogue et alcool affectent la société mauricienne. Plus d’un devrait se sentir concerné par ce mal qui ronge les familles et les quartiers. Reyan Ramchumder, 25 ans et Sharon Seevatheean, 24 ans, sont deux jeunes pour qui donner de leur temps est un plaisir. Ils ont senti le besoin d’aider les autres, à travers le Centre de Solidarité, situé à Rose-Hill. Jeunes diplômés, ils ont choisi le social comme carrière. « Nous sommes diplômés de l’Université de Maurice et avons choisi cette voie pour aider petits et grands », souligne Reyan.

Les deux collègues font de la prévention et de la sensibilisation dans des écoles, des entreprises et des groupes sociaux. Ils sont souvent invités pour parler, prévenir et aborder des sujets tabous qui, selon eux, méritent une conscientisation. « Alcool, drogue, sexe sont souvent des sujets dont les parents ne parlent pas. Cela ne devrait pas être le cas. On juge que les jeunes ne savent rien et n’ont pas suffisamment d’expérience. C’est peut-être vrai, mais en même temps, on accomplit des choses pendant que d’autres râlent. Au lieu d’être soutenus par les aînés, ils nous mettent un coup de pistolet dans le pied et nous handicapent », exprime Reyan.
Cet habitant de Palma et son acolyte ont traversé bon nombre d’obstacles pour arriver là où ils en sont.

Jeunesse

Cela fait presqu’une année qu’ils ont rejoint le centre. « Nous sommes, certes, jeunes et certains nous jugent pour ce que nous faisons. Nous côtoyons les jeunes tous les jours. Nous savons et voyons ce qui passe autour de nous et c’est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas rester insensibles », soutient Sharon.

« Nous nous sentons concernés par ce qui se passe dans notre société. Nous voulons aider ceux qui ne peuvent pas s’en sortir seuls. Combattre la drogue et l’alcool malgré les moqueries ou critiques de nos aînés. C’est justement notre source de motivation », dit Sharon.

Au service des autres

Au service des autres

À 19 ans, Laetitia Rabaye fait partie des jeunes qui se dévouent pour la société. Cela fait trois ans depuis qu’elle est bénévole à l’association First Responders, Quatre-Bornes. « Le bénévolat, c’est avant tout, donner de son temps gratuitement, sans rien attendre en retour », confie-t-elle. Entre les études, la famille, l’association, le groupe de chant, Laetitia s’organise pour assumer ses responsabilités. « On se rencontre toutes les semaines pour des formations de premiers secours. Avec le groupe de chant, il faut trouver du temps pour les répétitions ou nous faisons souvent des levées de fonds », dit l’habitante de Vieux-Grand-Port.
En étant au service des autres, Laetitia prend de la maturité et trouve réponses à ses questions.

Au service des autres

Laetitia a trouvé la bonne méthode pour se motiver et pense que d’autres jeunes devraient y réfléchir. « Nous, les jeunes, passons beaucoup de temps sur notre téléphone.  Du temps perdu qu’on aurait pu utiliser autrement pour aider son prochain. Il faut adopter la positive attitude et ce sera du gâteau », dit-elle.

 

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