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Jaivarasen Curpen-Naick directeur du Pay Research Bureau: « Nous avons atteint nos objectifs »

Chaque samedi, l’équipe de l’émission « Au cœur de l’info » décortique l’actualité de la semaine. Les divers invités apportent, au micro de Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul, un nouvel éclairage aux débats en cours. Nous en reproduisons les extraits saillants. Pensez-vous avoir réussi à réduire l’écart salarial entre les hauts fonctionnaires et ceux au bas de l’échelle ? C’est la première fois que le rapport du PRB contient une telle touche sociale. C’est un message très fort que nous avons envoyé en ramenant l’écart (qui était à 1:8,2, puis 1:7,5) à 1:7,0. L’objectif a été atteint. Le rapport vise aussi à améliorer les conditions de travail des fonctionnaires en général. Quelles anomalies ont-elles été corrigées par rapport aux précédents rapports ? Nous avons eu trois rapports en 2013. Celui de l’Errors, Omissions and Anomalies Commission, devant corriger les anomalies du rapport du PRB de 2013, a plutôt fait le contraire dans beaucoup de cas. Les relativités établies par le PRB ont été perturbées. Par exemple, des fonctionnaires qui travaillaient plus que leurs horaires, soit 33 heures, mais moins de 40 heures, n’étaient pas rémunérés. Car selon la loi, les heures supplémentaires sont payées après 40 heures. Les éboueurs n’étaient pas rémunérés s’ils travaillaient au-delà de leurs horaires. Nous avons décidé qu’ils devraient l’être. Nous avons augmenté les allocations pour les uniformes. Cela en veillant également à ce qu’ils soient de  bonne qualité. Certes, nous n’avons pas amendé la loi sur les pensions, l’âge de la retraite et les conditions de travail, mais nous sommes venus avec une recommandation révolutionnaire. Elle concerne le fonctionnaire décédé en service. Jusqu’ici, sa famille ne recevait qu’une prime. Nous avons recommandé que désormais la famille bénéficie d’une allocation financière réduite durant une année. Une façon de soulager ses proches et de reconnaître sa contribution. Désormais, les fonctionnaires bénéficieront de l’intégralité de leurs passage benefits en cash au lieu de 90 %. Ce sont des petites améliorations qui vont aider à l’épanouissement des fonctionnaires sur leur lieu de travail. Quid du plan d’assurance médicale subventionné à 50 % par l’État ? C’est une recommandation du rapport Appanah (2008) qui figure également dans le rapport de 2013. Après discussions avec les syndicats de la fonction publique, nous avons pensé que le temps était venu de l’appliquer. Le fonctionnaire est libre d’y adhérer. S’il le fait, il contribuera à hauteur de 50 %. Le gouvernement déboursera l’autre moitié. Toujours est-il que le fonctionnaire n’aura pas nécessairement à tirer de sa poche. Il pourra le faire déduire de ses passage benefits ou du Family Pension Scheme. Cette assurance couvrira non seulement les maladies, mais aussi les catastrophes naturelles. C’est un pas en avant pour la santé des travailleurs. Le régime d’assurance n’est pas nouveau non plus. Dans le passé, il y avait le Compensation Risk Insurance Plan, qui couvrait toute personne ayant un emploi régulier dans la Fonction publique, en cas d’incapacité suite à un accident. Beaucoup de personnes n’étaient pas au courant. Est-il vrai que certains fonctionnaires de 60 ans devront suivre des cours de formation ? Ne dit-on pas que la connaissance n’a rien à voir avec l’âge ? J’ai fait mon MSc à 48 ans et certains collègues bien après. Ce n’est pas vrai de dire que la formation sera imposée à une personne de 60 ans. La formation est relative à d’éventuels manquements en termes de performance. L’âge n’a donc rien à voir. Le rapport recommande-t-il la création de nouveaux postes ? On crée un nouveau poste quand le besoin se fait sentir. Quand on ne peut en créer, on accorde un ou deux increments à la personne assurant la suppléance.
 

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"14243","attributes":{"class":"media-image alignright size-full wp-image-23674","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"250","height":"300","alt":"Rashid Imrith"}}]]Rashid Imrith, syndicaliste: « Situation identique à 1987 »

Rashid Imrith, président de la Fédération des syndicats du secteur public, voit dans le cas présent une situation similaire à 1987, lorsque les fonctionnaires avaient rejeté massivement le rapport du PRB. Il a longuement commenté les propos du ministre de la Fonction publique sur la réduction de l’écart entre le salaire le plus haut (Permanent Secretary) et celui le plus bas (General Worker). Alain Wong a indiqué que la relativité « a été ramenée » à 1:7. Rashid Imrith rappelle que le salaire d’un General Worker commence à Rs 7 800 pour finir à Rs 17 375. Pour lui, pour que la relativité soit effectivement de 1:7, un General Worker aurait dû débuter avec un salaire de Rs 18 500. Le syndicaliste se plaint également que l’increment de Rs 225 pour les General Workers a été ramené à Rs 205. Il soutient que « ce rapport va appauvrir davantage les plus pauvres » et évoque sa « déception » que ce document « ne cadre pas » avec la vision 2030 du Premier ministre. Il regrette aussi que certaines propositions comme le Medical Scheme et la publication du rapport après cinq ans « aient été faites sans consultation » avec les syndicats. Enfin, Rashid Imrith estime que le salaire minimal devrait être de Rs 15 000 au niveau national.
 

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"14244","attributes":{"class":"media-image alignleft size-full wp-image-23675","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"250","height":"300","alt":"Bijaye Coomar Appanah"}}]]Bijaye Coomar Appanah, ex-directeur du PRB: « On ne pouvait faire mieux »

Commentant ce rapport, l’ancien directeur du PRB Bijaye Coomar Appanah a soutenu qu’il faut prendre en considération le contexte dans lequel il a été préparé. Outre un contexte économique relativement difficile, il a parlé de la volonté du gouvernement de réduire l’écart entre riches et pauvres. « C’est ce qui explique la marge des augmentations salariales. Il n’y a aucun doute qu’il y a eu une réduction du ratio. Certes, on peut toujours faire mieux, mais c’est le meilleur rapport qu’on pouvait proposer dans le contexte actuel », dit-il. Bijaye Coomar Appanah souligne que l’assurance médicale est une mesure qui aurait dû être en vigueur depuis belle lurette, mais a été bloquée en raison d’un problème au niveau de la mise en œuvre. Concernant le salaire minimal, l’ancien directeur du PRB rappelle qu’il existe déjà « à travers les Remuneration Orders ». Mais, insiste-t-il, ils doivent être revus régulièrement, « tous les cinq ans peut-être, comme le PRB ». Pour lui, le salaire minimal ne peut être inférieur à Rs 8 000. [row custom_class=""][/row]
 

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Pour l’ancien directeur du PRB Mohun Aujayeb, le rapport du PRB 2016 « a le mérite de réduire l’écart » entre les hauts et les bas salaires. Il précise qu’après la lecture d’un tel rapport, il y a « une question d’interprétation ». Pour lui, l’actuel directeur du PRB « a atteint ses objectifs ». Mohun Aujayeb dit néanmoins avoir « un sentiment mitigé » au sujet du Medical Scheme. « En premier lieu, je me demande si nous ne sommes pas en train de créer deux catégories de personnes », dit-il. Il trouve « idéal » que le rapport du PRB soit de nouveau publié tous les cinq ans et rappelle qu’en Inde, il est arrivé qu’il le soit après dix ans. Pour l’ancien directeur du PRB, on peut réviser les salaires après trois ans, mais on ne peut revoir les structures de l’organisation, les conditions de service et faire une évaluation adéquate. Un tel exercice peut, selon lui, prendre deux ans et comprend plusieurs études. Il accueille favorablement le flexitime. Parlant du salaire minimal, Mohun Aujayeb dit pencher pour un « hourly rate ». [row custom_class=""][/row]
 

Les autres commentaires

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"14246","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-23677","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"PRB"}}]] Plusieurs syndicalistes sont intervenus au cours de l’émission Au cœur de l’info pour commenter le rapport du PRB. Ram Nowzadick, président de la Nursing Association, a parlé de « copy and paste » de plusieurs recommandations d’anciens rapports. Vinod Seegum, président de la Government Teachers Union, trouve le rapport « globalement positif ». Il se dit « satisfait » de la recommandation relative à l’alignement salarial pour tous les enseignants indistinctement. Il se réjouit aussi que l’État ait décidé de retourner à l’ancienne formule, soit le rapport du PRB publié tous les cinq ans. Yahya Paraouty, de l’Union of Private Secondary Education Employees, est, lui, déçu. Il dit regretter que plusieurs de ses propositions n’aient pas été retenues. Pour sa part, l’inspecteur Jaylall Boojahwon, de la Police Federation, est plus ou moins satisfait. Il se réjouit particulièrement de l’introduction d’une banque de policiers. L’économiste Pierre Dinan est également intervenu. Il a indiqué que, pour  l’année 2016-2017, les dépenses publiques vont dépasser la barre des Rs 100 milliards. Il estime que le déficit budgétaire atteindra 3,6 % du PIB.
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