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Beejaye Coomar Appanah, ancien directeur du PRB: «Au bas de l’échelle, les employés du public sont bien mieux lotis»

Chaque samedi, l’équipe de l’émission « Au cœur de l’info » décortique l’actualité de la semaine. Les divers invités apportent, au micro de Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul, un nouvel éclairage aux débats en cours. Nous en reproduisons les extraits saillants. La Banque mondiale déplore la disparité salariale entre les secteurs public et privé. Qu’en pense l’ancien directeur du Pay Research Bureau (et ex-conseiller du National Remuneration Board) que vous êtes ? Dans toutes les anciennes colonies britanniques, il existe une volonté du gouvernement d’être un bon employeur, qui paie bien ses employés. Maintenant, si on fait la comparaison entre le privé et le public, en haut de l’échelle, le fonctionnaire n’est pas mieux payé. Un secrétaire permanent touche Rs 114 000, alors qu’un CEO du privé touche beaucoup plus. Les cadres du secteur public sont moins bien lotis que ceux du privé. C’est le contraire au bas de l’échelle. Le problème, c’est que les firmes du privé ont tendance à rémunérer leurs employés en se basant sur les Remuneration Orders. Or, ceux-ci n’indiquent que les salaires minimaux. La firme est en droit de payer davantage. Mais les secrétaires permanents siègent sur plusieurs conseils d’administration et touchent des allocations... Ce n’est pas un facteur que vous devez prendre en ligne de compte lorsque vous fixez un salaire, qui est une garantie financière. Les fonctionnaires ont, en moyenne, bénéficié d’une augmentation de 23 %. Pour le privé, elle n’est que de 7 %. Comment réduire cette disparité salariale ? La décision de procéder à une révision salariale pour le secteur public tous les trois ans doit être revue. Surtout que les fonctionnaires obtiennent toujours la compensation salariale chaque année. De plus, il faudrait revoir le salaire minimal dans plusieurs secteurs. Certains Remuneration Orders n’ont pas été révisés depuis un bon moment. En même temps, si les salaires minimaux sont trop forts, cela pourrait entraver le développement du secteur des PME.  

Reeaz Chuttoo, syndicaliste: « Vers une explosion sociale »

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La disparité salariale entre les employés du public et du privé s’agrandit... Cela fait 10 ans que nous déplorons cela. C’est choquant qu’il ait fallu attendre ce constat de la Banque mondiale. Nous nous dirigeons vers une explosion sociale. Comment corriger cela ? Nous avons déjà fait plusieurs propositions, dont le salaire minimal. La Confédération des travailleurs du secteur privé avait déposé un document au comité tripartite de septembre 2013 indiquant que 100 000 travailleurs dans des secteurs formels touchaient moins que Rs 5 000. Le seuil de pauvreté en 2011 était de Rs 6 200. Il faut éliminer les discriminations et avoir des salaires qui reflètent les besoins de la société actuelle.

Dans son rapport annuel

Ce que dit la Banque mondiale
  • Si le niveau de vie de la population mauricienne a évolué positivement, toutes les couches n’en ont pas profité.
  • Les retombées de la croissance n’ont pas été réparties de façon équitable.
  • La taille de la classe moyenne a diminué, passant de 79,9 % à 77,2 % entre 2007 et 2012.
  • Les salaires dans la Fonction publique ont augmenté de 23,5 % ces dernières années, alors que la hausse est de 7 % dans le privé.

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[row custom_class=""][/row] Le National Remuneration Board (NRB) est-il inactif ? Il est quasi-inexistant. Le NRB fonctionne selon les instructions du ministre du Travail, suivant les instructions du Conseil des ministres. Il n’a pas les structures pour travailler en toute indépendance. Dans le privé, ne faut-il pas voir la capacité des firmes à payer ? Il y a contradiction à ce sujet. L’argent servant à payer les fonctionnaires ne provient-il pas des contribuables ? Est-ce que les décideurs se demandent si ceux-ci peuvent payer les nouvelles taxes ? En revanche, on s’intéresse à la capacité de payer des capitalistes. C’est un faux problème. Si le secteur privé ne pouvait payer, pourquoi la disparité entre riches et pauvres s’agrandirait ? C’est la preuve d’une mauvaise distribution des richesses. La classe moyenne risque-t-elle de disparaître ? Évidemment. C’est elle qui souffre le plus. Non seulement elle paie la taxe, mais elle paie pour tout. Aujourd’hui, elle a de plus en plus de mal à acheter un lopin de terre. Elle est endettée jusqu’au cou.
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