Avec l’alternance de pluies et les périodes de forte chaleur, les infections virales et bactériennes sont à craindre. Les Drs Vinita Poorun, pédiatre, Fazil Khodaboccus, Community Physician au ministère de la Santé ont fait le point dans l’émission Xplik ou K Santé, de Radio Plus.
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«Les signes des infections virales et bactériennes sont presque similaires. Les deux vont commencer avec la fièvre et d’autres symptômes vont se développer. C’est en analysant les autres symptômes qu’on pourra déterminer de quel type d’infection il s’agit », explique Dr Poorun. Selon elle, une infection virale a un temps limité de survie et c’est ce qui fait que le malade peut guérir au bout de trois à cinq jours. En cas d’infection bactérienne, le patient aura besoin de plus de soins. « Si le cas n’est pas traité convenablement, la maladie peut s’aggraver », souligne Dr Poorun.
Elle précise cependant que dans les cas où le malade a une bonne résistance, il peut se rétablir au bout d’une dizaine de jours avec les bactéries qui meurent d’elles-mêmes. La pédiatre ajoute également qu’en cas d’infection virale, les antibiotiques ne servent à rien et que ce type de médicament est à prendre en cas d’infection bactérienne uniquement.
Les infections virales peuvent causer des maladies telles la gastro-entérite, la grippe ou encore la dengue et le chikungunya, indique Dr Khodaboccus. La canicule et l’humidité sont propices à la prolifération des infections virales qui circulent dans l’air. « Maurice étant un pays tropical, nous n’avons pas de saison de grippe à proprement parler et nous avons deux périodes de pic de ce type d’infection mais actuellement, nous faisons face à une hausse en gastro-entérite et des infections aiguës des voies respiratoires. »
Différences entre les symptômes
Selon les deux médecins, quand le corps est envahi par une infection virale ou bactérienne, c’est le système respiratoire qui est affecté en premier : le nez, la gorge et les bronches et puis la bouche et l’estomac. En cas d’infection bactérienne, le patient souffre particulièrement d’une inflammation de la gorge, précise Dr Poorun. Elle explique également que les infections sont les réactions de notre corps par rapport aux microbes. « C’est un signe qu’il est en train de lutter contre eux en produisant des anticorps pour les tuer. »
En exemple, la doctoresse cite une infection des narines qui va engendrer un rhume. « C’est le corps qui tente de se débarrasser du microbe et quand il y a un écoulement du nez ou quand les narines sont bouchées, c’est un signe que les muqueuses sont enflammées et contiennent beaucoup de cellules qui luttent contre le virus. » Et de préciser que dans une infection virale, ce sont des écoulements clairs alors qu’en cas d’infections bactériennes, c’est épais, jaunâtres ou verts. Concernant une infection virale dans la gorge, il y a des rougeurs et des enflures. Si c’est bactérien, il y aura des petits points blancs, soit des microbes, et des écoulements purulents dans la gorge.
Dr Poorun ajoute qu’en cas d’infection virale de l’intestin, il y aura des vomissements et de la diarrhée. « Quand c’est viral, les selles sont claires, liquides et d’un jaune clair tandis que quand c’est bactérien, la selle est noire, verte ou gluante, et l’odeur est plus prononcée que lors d’une infection virale. » Selon la pédiatre et dans les deux cas d’infection, le malade aura de la fièvre entre 39 et 40°C qui disparaîtra au bout de 48 heures mais en cas de bactéries, elle va se prolonger au-delà et rester forte pendant trois à quatre jours.
Complications
Une grippe mal ou pas soignée peut donner lieu à des complications. La principale étant la surinfection bactérienne qui peut occasionner une bronchite, une sinusite, une otite ou une pneumonie. Tout le monde peut avoir l’une ou l’autre pathologie mais certains sont plus à risque. Comme, par exemple, les enfants en bas âge car leur système immunitaire commence à se développer et les personnes âgées ou toute autre personne dont la maladie réduit le système immunitaire, souligne Dr Khodaboccus. Une des plus graves complications, c’est une pneumonie virale qui peut être fatale.
Pas de banalisation
Il ne faut en aucun cas banaliser la gastro-entérite, l’influenza ou la grippe, explique Dr Khodaboccus. « Il faut voir un médecin qui va faire la différence entre les différentes infections et donner le traitement approprié », explique-t-il. Le Community Physician précise aussi que la grippe est souvent accompagnée de fièvre, de maux de gorge, de toux, d’écoulement du nez et parfois de vomissement et de diarrhée.
« La plupart des malades guérissent au bout d’une semaine mais parfois cela peut donner lieu à des complications graves voire fatales », fait-il comprendre. « Il ne faut donc pas banaliser ces infections d’autant plus qu’elles sont hautement contagieuses et se transmettent par des gouttelettes qui circulent dans l’air, d’une personne à une autre, quand on tousse ou éternue sans se couvrir la bouche et le nez. » La contamination peut aussi avoir lieu en touchant un objet infecté et qu’on se touche le nez et les yeux par la suite sans s’être lavé les mains. Le médecin recommande donc de bien se laver les mains régulièrement avec de l’eau et du savon pendant 20 secondes. Le repos est aussi important pour rebooster le système immunitaire.
Gastro-entérite en hausse
Le nombre de cas de gastro-entérite, dans les cinq hôpitaux régionaux et à l’hôpital de Souillac, Montagne-Longue et Mahébourg, est supérieur aux chiffres de l’année dernière. Malgré une indication d’une légère baisse dans le nombre de cas recensés du 30 janvier au 5 février (956) et du 6 au 12 février (894), la courbe pourrait reprendre l’ascenseur. Cela avec le retour du soleil et le fort taux d’humidité qui favorisent la prolifération de certains virus ou l’altération des aliments qui peuvent provoquer une intoxication alimentaire.
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