Le comité sur la politique monétaire, sous la présidence du gouverneur de la Banque centrale, Ramesh Basant Roi, se réunit ce lundi 20 février pour décider sur le maintien, la baisse ou la hausse du taux directeur. Les économistes et observateurs sont d’avis que le comité devrait laisser le taux inchangé.
Publicité
«Un maintien serait la meilleure décision. On ne peut se permettre de réduire davantage le taux, qui est déjà à un niveau historiquement bas. Les statistiques démontrent que la baisse du taux directeur n’a pas un impact positif majeur sur la croissance. Qui plus est, les incertitudes dans nos principaux marchés perdurent. Il serait mieux de rester à 4 %, en attendant des signaux plus forts pour réduire ou augmenter», affirme Swadicq Nuthay, économiste.
Tout changement du taux directeur entraîne des répercussions immédiates sur les finances du particulier, de la famille et d’une entreprise. Une baisse veut dire que les intérêts sur les emprunts et les cartes crédit seront moindres, laissant plus d’argent dans les poches du particulier et la caisse de la compagnie. Une hausse a un effet contraire. Elle limite, dans une certaine mesure, les demandes d’emprunts de sociétés, qui investissent moins et l’expansion économique dans le pays.
Le taux directeur est de 4 %. Lors de la précédente réunion du Monetary Policy Committee (MPC), en novembre dernier, les membres ont décidé à l’unanimité de le laisser à ce niveau. Entre novembre 2015 et juillet 2016, le taux a été réduit d’un total de 0,65%. Ce faisant, le taux directeur est désormais à son niveau le plus bas depuis l’entrée en vigueur de ce mécanisme. Lors de la réunion du 20 juillet 2016, le taux – connu comme Repo Rate – a été ramené de 4,4 % à 4 % afin de soutenir l’investissement dans le pays et augmenter le potentiel de croissance de l’économie.
Inflation
« Le comité a pour but de formuler des recommandations sur la politique monétaire que doit suivre la Banque centrale, afin de stabiliser les prix sur le marché local tout en respectant l’objectif du gouvernement, qui est d’atteindre un meilleur taux de croissance », explique Takesh Luckho, économiste et chercheur chez KMDL Consults Limited.
« Le taux directeur est l’outil principal dont dispose la Banque de Maurice pour contrôler l’inflation et en même temps influencer l’octroi de crédit dans le pays. »
En 2017, la croissance est estimée à 3,9 % selon les premiers chiffres de Statistics Mauritius, qui s’appuie sur une expansion de 7 % dans le secteur de la construction avec la mise en chantier des projets du gouvernement et du secteur privé. L’investissement devrait continuer à augmenter, après une hausse de 6,2 % l’année dernière.
L’économiste Arvind Nilmadhub est également d’avis que le comité sera favorable au maintien. « L’année 2017 est celle des défis pour le gouvernement. Des projets d’infrastructure majeurs seront lancés et il y a une volonté de doper la consommation. Donc, il est mieux de laisser le taux à son niveau actuel, afin de relancer la croissance économique », dit-il.
Sur le volet de l’inflation, l’indice des prix à la consommation a connu une hausse au cours des deux derniers mois de l’année dernière. En janvier, l’inflation en glissement annuelle a chuté à 1,8 %. Avec la hausse du prix des produits pétroliers sur le marché local, on devrait s’attendre à une remontée de l’inflation, peut-être vers des sommets que le pays n’a pas connus au cours des deux dernières années. Est-ce un facteur qui pèsera lourd dans la prise de décision ?
« Le contexte économique a changé avec la hausse des prix de l’essence et du diesel, engendrant un impact sur l’indice des prix. Comment garder l’inflation sous contrôle tout en étant favorable à la croissance ? Un maintien du taux à 4 % devrait suffire pour le moment », explique un observateur économique.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !