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Inculpé du meurtre de son épouse Nawsheen - Safwaan Chady : "Monn bat li boukou kout feray ziska li mor"

Vendredi, Mohammad Safwaan Chady, 38 ans, a été provisoirement inculpé du meurtre de son épouse Bibi Nawsheen Chady. Lors de son arrestation, il a avoué l'avoir tuée à coups de barres de fer dans leur cour familiale jeudi. Le crime, d'une violence inouïe, a été filmé par les caméras de surveillance de leur domicile. Les proches, qui ont lancé des alertes plus tôt dans la journée, estiment que ce drame aurait pu être évité. 

La brutalité du crime a choqué l'île entière. Mohammad Safwaan Chady, 38 ans, a avoué avoir tué son épouse, Bibi Nawsheen Chady, 37 ans, en la frappant violemment avec trois barres de métal : " Monn bat li boukou kout feray ziska li mor. Lor so latet ek so lekor, ti ena trwa feray. " Des mots glaçants que le marchand de légumes a prononcés face aux enquêteurs pour expliquer la violence inouïe de son acte.

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Les faits se déroulent le jeudi 10 juillet 2025 dans la cour familiale des Chady, à Cemetery Road, Circonstance, dans le village de St-Pierre. À 13h26, une proche de Safwaan appelle la police pour signaler qu'il bat violemment sa femme avec une barre de métal. 

À 13h30, les policiers débarquent sur les lieux. Safwaan est toujours sur place. Ils lui ordonnent d'ouvrir la porte. Ils découvrent alors le corps sans vie de Nawsheen, qui est affalée sur le dos, baignant dans son sang, le visage tuméfié et la tête couverte d'hématomes. La scène est insoutenable. 

Des traces de sang éparpillées témoignent du calvaire que la jeune femme, mère d'un garçon de 12 ans et d'une fille de 11 ans, a vécu entre les mains de son époux, avec qui elle était mariée depuis quatorze ans. L'autopsie, pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, Chief Police Medical Officer, a attribué le décès à une mort violente causée par une " communited fracture of skull with brain laceration ".

Les policiers saisissent deux barres de fer de construction mesurant entre 1 et 2 pieds et une barre de fer plate d'environ deux pieds, toutes maculées de sang. Le meurtrier Safwaan, toujours sur les lieux, est placé en état d'arrestation par la police de St-Pierre. Confronté à l'agression mortelle de son épouse, il leur lance : " Get dan kamera ki finn arive. " 

Les caméras de surveillance du domicile ont effectivement capturé toute la scène. Les techniciens de l'Information Technology Unit de la police ont récupéré les images qui montrent Safwaan Chady assénant de violents coups à son épouse. Dans sa déposition initiale, Safwaan Chady tente de justifier son geste en prétendant que sa mère se faisait agresser par Nawsheen. 

Une version qui est rapidement démolie par l'escouade de la Criminal Investigation Division (CID) de Moka, dirigée par le chef inspecteur Motee, les sergents Govindasamy et Rutha, et le limier Sairmahomed. La mère de Safwaan Chady, auditionnée jeudi, affirme qu'elle était absente de la maison car elle se trouvait aux funérailles d'un proche avec son mari au moment du drame. C'est à leur retour qu'ils ont constaté l'horreur. 

Confronté à ces contradictions, Safwaan Chady finit par avouer l'agression mortelle, reconnaissant avoir frappé sa femme à la tête et au corps avec trois barres de métal. Lors de sa comparution devant le tribunal de Moka ce vendredi 11 juillet 2025, il a été inculpé provisoirement de meurtre. 

Farhaan, le frère de la victime : " Safwaan inn ris mo ser dan ladrog "

Farhaan, frère de la jeune femme, déclare que Safwaan Chady a sombré dans l'enfer de la drogue depuis quelques années, entraînant sa sœur dans sa spirale destructrice. " Avan zame zot ti gagn problem. Zot tou kone mo bofrer ti dan ladrog. Li finn ris mo ser dan ladrog ", affirme-t-il avec douleur.

Nawsheen Chady, décrite comme une femme simple, avait fait des études d'informatique à l'université de Maurice avant de travailler dans le commerce familial. La vie de l'habitante de Camp-de-Masque a basculé après son mariage avec Safwaan Chady, il y a quatorze ans. De leur union sont nés un garçon de 12 ans et une fille de 11 ans. Après son mariage, Nawsheen Chady a cessé de travailler dans le commerce familial. 

Rozifa Eckburally, la mère de la jeune femme : " Lapolis pann fer nanie "

La famille de la victime accuse la police de négligence. Rozifa Eckburally, la mère de Nawsheen Chady, raconte que plusieurs signaux d'alerte avaient été lancés dès le matin du drame. " Safwaan pa ti normal depi 2-3 zour. 

Li ti fini menas nou. Zedi matin linn vinn dan magazin. Linn dir li pou touy nou. Nounn al stasion. Lapolis pann fer nanie. Depi gramatin 11h30 monn ti fini al stasion ", déplore Rozifa, dans une déclaration accordée au Défi Plus.

C'est en début d'après-midi jeudi que les proches ont appris que la jeune femme se faisait battre. Le frère de Safwaan Chady a informé Rozifa Eckburally et son fils Farhaan. " Nou ti dan magazin kan linn sonn mo garson. Li dir li : 'Al lakaz vit. Safwaan pe bat to ser. Li pou touy li'. Lerla nounn ale vit vit ", relate la sexagénaire. 

Elle affirme qu'alors qu'ils étaient en route pour secourir sa fille, elle a appelé la police de St-Pierre à deux reprises après que le frère de Safwaan les a alertés de la violente dispute. Elle soutient qu'elle leur a demandé d'intervenir. Hélas, aucune mesure immédiate n'a été prise. Elle estime que si la police avait agi promptement, sa fille aînée serait toujours de ce monde : " Si lapolis ti pran Safwaan ti ale, zordi pa ti pou ariv sa. "

Aujourd'hui, elle est révoltée et indignée face à l'inaction de la police. Elle explique que dans la nuit de mercredi, il avait agressé sa propre mère ainsi que Nawsheen : " Linn bat so mama ek mo tifi. Lapolis finn vini tou. Selma zot pann pran li pou ale. Lapolis dir fode so mama ou so madam donn deklarasion pou ki zot kapav aret li. Si merkredi ou zedi gramatin zot ti aret li, pa ti pou ariv sa. Ti kapav evit sa problem la. "

Accusations de négligence visant la police : une enquête interne a été ouverte  

Après les graves accusations de négligence portées par les proches de Nawsheen Chady, le Police Public Relations Office a affirmé qu’une enquête en interne a été ouverte. « Nous examinerons toutes les entrées dans les livres du poste de police de jeudi soir à vendredi après-midi », a soutenu un responsable des Casernes centrales vendredi. 

L’objectif est de vérifier la chronologie des faits et de déterminer si les policiers en poste ont manqué à leur devoir de protection, comme l’affirment les proches de la jeune femme. Rozifa Eckbarally a indiqué que quelques heures avant le drame, elle s’est rendue en personne au poste de police de Saint-Pierre pour signaler un cas de violence conjugale dont sa fille était la cible. Elle a soutenu avoir également appelé la police à plusieurs reprises pour demander une intervention rapide, en vain. 

Selon ses déclarations, une déposition avait bien été enregistrée, mais aucune mesure concrète n’aurait été prise pour protéger sa fille, pourtant en danger imminent. Elle en est convaincue : si la police avait agi promptement, Nawsheen serait encore en vie.

Parmi les éléments qu’examineront les Casernes centrales : les images des caméras de surveillance du poste de police. Elles permettront de confirmer l’heure  à laquelle Rozifa Eckbarally s’est présentée au poste ; les actions – ou inactions – des policiers de service ; et l’éventuelle existence d’autres signaux ignorés. 

Pour l’heure, les Casernes centrales n’ont officiellement désigné aucune équipe spécifique pour mener cette enquête. Mais c’est probablement le Central Criminal Investigation Department qui sera appelé à reprendre ce volet sensible. 

 

 

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