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Incidents à la Citadelle : un puzzle incomplet

Onze des 20 suspects arrêtés depuis dimanche dernier, au lendemain des incidents à la Citadelle.

• 20 arrestations, 15 autres suspects visés et beaucoup de zones d’ombre

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Une semaine après les dérapages qui ont eu lieu durant le Gran Konser Solider, les arrestations se multiplient. Pourtant, cette affaire continue de susciter des interrogations. 

Depuis les incidents survenus à la Citadelle, le 21 octobre 2023, 20 présumés suspects ont été interpellés. 15 autres sont dans le viseur de la police. Toutefois, de nombreuses zones d’ombre demeurent autour de cette affaire qui traumatise tout le pays. 

Après son arrestation, le vendredi 27 octobre, Shezad Seeroo, un habitant de Terre-Rouge, a été inculpé devant la Bail & Remand Court le lendemain, puis maintenu en détention policière. Il fait, lui aussi, l’objet d’accusations provisoires de damaging property by band, de taking part in an unlawful gathering, et de conspiracy to commit crime. La police le soupçonne d’être l’un des meneurs des actes de violence survenus à la Citadelle.
 
Dans un premier temps, la thèse qu’il avait joué le rôle de médiateur auprès des organisateurs du Grand Konser Solider pour prévenir des risques de dérapages était évoquée. Sa présence à Fort Adélaïde dans la soirée de samedi dernier a d’ailleurs été confirmée par un policier présent sur les lieux. Toutefois, il a été mis en cause par l’un des suspects qui l’accuse d’avoir planifié cette descente sur place. 

Le 21 octobre dernier, vers 21 h 10, Shehzad Seeroo est arrivé à la Citadelle et a demandé à parler à l’un des responsables de l’événement musical. Vers 21 h 30, lors des échanges avec un dénommé Vincent, il a formulé une requête de ne pas chanter le morceau One Day. Au même moment, les fauteurs de troubles ont débarqué sur place, provoquant le choc parmi l’assistance. Ils sont entrés sans difficulté, car les agents de sécurité, ainsi que les policiers et les organisateurs ont été pris au dépourvu. 

Une fois à l’intérieur, ces intrus pro-palestiniens menaçants, armés et masqués ont terrorisé le public présent. Parmi, se trouvaient plusieurs enfants. L’euphorie et la joie ont vite laissé place à la panique et à la frayeur. En un clin d’œil, c’est le sauve-qui-peut pour les spectateurs et musiciens. 

La situation devient vite chaotique : « Sorti la ale, isi Plaine-Verte, sorti la ale », martèlent les fauteurs de troubles qui parlent en arabe en faisant référence à la situation qui prévaut au Moyen-Orient. Les instruments des musiciens, dont ceux appartenant à The Prophecy, ne sont pas épargnés. La police présente sur place est impuissante face à ces hommes armés qui agissent à leur guise. 

« Sans aucune considération pour les nombreux enfants présents, ils se sont permis d’entrer par violence, de s’imposer et de forcer tout le monde à quitter la Citadelle en quelques minutes. Ils ont menacé les personnes présentes en disant qu’on n’avait pas le droit d’être là, car on était supposément chez eux. Je suis restée en retrait et je les ai vus en train de détruire le matériel des prestataires », témoigne l’une des personnes présentes au spectacle. 

Plusieurs arrestations attendues

Après avoir mis fin à ce concert de façon violente, c’est en groupe que les fauteurs de troubles ont quitté les lieux, toujours sous le regard impuissant des forces de l’ordre en sous-effectif. 

Ce n’est que vers 21 h 40 que l’assistant surintendant Doomun, de la Metropolitan North, a débarqué à la Citadelle avec plusieurs policiers, après avoir appris que des individus de Plaine-Verte comptaient semer le trouble sur place. Sauf que l’accès leur a été refusé par les agents de sécurité. 

Du côté des Casernes centrales, on indique : « Pour la sécurité du public, les policiers n’ont effectué aucune arrestation ce soir-là. » Entre-temps, de nombreuses voix se sont élevées dans tout le pays pour dénoncer avec force ces incidents, à l’image du Premier ministre Pravind Jugnauth, qui a condamné haut et fort les agissements de cette bande armée : « Mo pa pou toler bann group-la ki pe esay detrir nou larmoni. Lapolis pe azir avek fermte. »

Les enquêteurs de la Major Crime Investigation Team du surintendant Ghoora et la Criminal Investigation Division, dirigée par l’inspecteur Lullith, ont visionné les images des différentes caméras de surveillance installées à la Citadelle et ses alentours. C’est ainsi qu’ils ont été en mesure d’identifier plusieurs fauteurs de troubles. 

Depuis une semaine, 20 présumés suspects ont déjà été mis sous les verrous. Ils sont Sooltan Soorabally, Abdallah Tawqeer, Ramadan Munsoo, Mohamed Djibrail, Muzaffar Ali Raeez Salauroo, Ajmal Aniff Imrit, Anfaal Khodadin, Shakeel Choomka, Imteeaz Tourabaly, Yousuf Mungroo, Mohamed Sheik Khan Peerally, Moojahidin Ruhomutally, Yaeesh Noor Damry, Ally Zameer Batchkhan, Noor Mohamad Ally Hossen, Anas Lallmohamed, Yul Ruhumutally, Mohamed Whalid Abdallah Delbar, Naaser Bhai Nauthoo, et Shehzad Seeroo. Certains d’entre eux avaient masqué leur visage. 

À ce stade, les enquêteurs soupçonnent Whalid Abdallah Delbar, un habitant de Rose-Hill, d’être l’un des instigateurs de ces actes de violence. Les limiers ont aussi dressé une liste d’une quinzaine de suspects supplémentaires qui sont dans leur viseur.

 

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