Kugan Parapen : «Nou bizin poz la kestion, eski lapersonn li satisfer bann kriter»

Le Junior Minister à la Sécurité sociale, Kugan Parapen, a réagi à l’actualité marquante de la semaine, notamment aux nominations controversées qui ont suscité un vif débat. Il était l’invité d’Info Soirée le jeudi 14 août.

Interrogé sur la récente composition de la Competition Commission, Kugan Parapen a tenu à rappeler les critères fondamentaux qui encadrent ce type de nomination : la compétence, l’expérience et l’alignement avec l’idéologie du gouvernement. « Toutes les nominations sont validées par le Conseil des ministres. Si une personne n’est pas d’accord avec une nomination spécifique, elle peut le faire savoir. Mais il est important de comprendre que ces décisions sont prises de manière réfléchie », a-t-il souligné.

À propos de la nomination de la fille du député Ehsan Juman, il a insisté sur la nécessité d’évaluer si la personne concernée répond aux exigences du poste. Kugan Parapen a également tenu à clarifier une notion souvent mal interprétée : celle de « l’idéologie du gouvernement ». À ses yeux, cela ne signifie pas nécessairement une adhésion politique stricte. « Une personne qui partage la vision du gouvernement n’est pas forcément un militant ou un sympathisant. Elle peut être indépendante, mais vouloir œuvrer dans la même direction que l’équipe en place », a-t-il souligné.

Pour illustrer son propos, il a fait une analogie sportive : « C’est comme un entraîneur qui change d’équipe. Il apporte avec lui non seulement de l’expérience, mais aussi une stratégie qui s’aligne sur les objectifs de son nouvel effectif. » Le Junior Minister invite ainsi à dépasser les amalgames et à juger les nominations sur la base de la compétence et de la cohérence stratégique, plutôt que sur des considérations partisanes.

Attentes citoyennes sont élevées 

Si, au sein de l’Alliance du Changement, les récentes nominations sont perçues comme un exercice normal de gouvernance, pour une partie de la population, elles ne font que perpétuer les mêmes pratiques dénoncées par le passé. Interrogé sur la promesse d’une politique de rupture tant vantée par l’alliance une fois arrivée au pouvoir, Kugan Parapen reconnaît que les attentes citoyennes sont élevées, mais il appelle à la patience et à la compréhension. « Il faut savoir que ce type de changement structurel prend du temps. Aujourd’hui, nous avons un gouvernement en place, pas une cuisine improvisée comme auparavant », a-t-il déclaré. Il concède que certaines décisions ont pu paraître impopulaires, mais les justifie comme des fondations nécessaires : « Nous posons les bases pour un meilleur équilibre à long terme, qu’il s’agisse de justice sociale ou de redressement économique. »

Se voulant ferme, Kugan Parapen insiste sur le fait que l’Alliance du Changement ne reproduit pas les pratiques de ses prédécesseurs : « Nou pa pe repran seki lansien rezim ti fer, nou pe fer mie. » Et de conclure que le rôle de ce gouvernement est d’abord celui d’une transition vers un modèle de gouvernance plus solide, plus équitable et plus en phase avec les aspirations du peuple.

Face aux nombreuses critiques entourant les récentes nominations publiques, la création de l’Appointment Committee, longtemps évoquée comme un mécanisme de transparence et de rigueur institutionnelle, refait surface. Cette instance, censée encadrer les nominations dans les corps parapublics et autres institutions sensibles, verra-t-elle bientôt le jour ? Kugan Parapen se veut rassurant.

Selon le Junior Minister à la Sécurité sociale, cette mesure figure bel et bien à l’agenda gouvernemental. « Depuis longtemps, une décision aurait dû être prise à ce sujet. Personnellement, je pense qu’elle deviendra bientôt une réalité. Il y a eu quelques retards à cause des débats budgétaires, mais nous travaillons déjà dans cette optique », affirme-t-il.

Pour lui, la mise en place d’un tel comité représenterait une avancée concrète vers une gouvernance plus responsable. Elle permettrait non seulement de restaurer la confiance du public dans les institutions, mais aussi de démontrer que les principes de mérite, de compétence et d’équité prônés par l’Alliance du Changement ne sont pas de simples slogans.

Kugan Parapen rappelle d’ailleurs que la genèse même de cette alliance repose sur une volonté claire de rompre avec les pratiques du passé : « La raison principale de cette coalition, c’était de mettre le MSM dehors, mais aussi d’installer une gouvernance 2.0, fidèle à la vision de Rezistans ek Alternativ. » Ainsi, l'Appointment Committee incarne, selon lui, l’un des piliers de cette nouvelle culture politique promise au peuple mauricien.

ReA reste engagé dans l’Alliance 

Interrogé sur l’état d’esprit de Rezistans ek Alternativ (ReA)au sein de l’Alliance du Changement, le Junior Minister à la Sécurité sociale, Kugan Parapen, est catégorique : « Nous n’avons pas l’intention de quitter l’Alliance, loin de là. Nous avons un mandat de cinq ans et nous allons l’honorer en travaillant ensemble. » Conscient que ReA représente une minorité au sein de l’Alliance, il affirme néanmoins que le parti entend mener à bien sa mission, au service du peuple, avec rigueur et cohérence.

Kugan Parapen insiste sur la responsabilité collective qui incombe à tous les membres de la coalition, tout en soulignant la spécificité de ReA dans cette configuration gouvernementale. Pour lui, les désaccords ponctuels n’annulent pas l’objectif commun : bâtir un modèle de gouvernance plus juste, plus participatif, et davantage en phase avec les aspirations citoyennes.