Les principaux secteurs-clés du pays auront fort à faire pour retrouver leur rythme. Les deux jours de congé forcé, provoqué par le passage du cyclone, réduirait le Produit intérieur brut du pays. On parle ici de milliards de roupies.
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«On pourrait arriver à la conclusion qu’il y a eu plus de peur que de mal. Les dégâts sont relativement moins graves que ceux auxquels nous aurions été confrontés si le cyclone avait maintenu toute sa puissance. La note est quand même assez salée. Le port et l’aéroport sont fermés depuis mardi après-midi. Ces deux jours de perdus ne pourront être rattrapés dans leur intégralité. Il y aura un manque à gagner pour l’économie », affirme l’économiste Swadicq Nuthay.
La veille au passage en classe III (soit aux petites heures de mercredi ; NdlR), le Sir Seewosagur Ramgoolam International Airport a connu un forcing de dernière minute avec des vols partant plus tôt que prévu. Dans la matinée de jeudi, l’activité aéroportuaire a été stoppée. Le port lui a emboîté le pas. Banques, Bourse de Maurice, grandes surfaces et usines ont baissé les volets, à l’exception des petits commerces, vu que le cyclone tant craint n’a pas été aussi dévastateur.
« Le Produit intérieur brut (PIB) en 2018 est estimé à Rs 480 milliards. Si on calcule le nombre de jours ouvrables (excluant les week-ends et les congés publics), on arrive à une moyenne de Rs 1,9 milliard par jour. Donc, le manque à gagner pour l’économie serait de Rs 3,8 milliards pour ces deux jours. Si on arrive à récupérer en augmentant la capacité de production dans les jours à venir, on pourrait rattraper une partie du manque à gagner et de ce fait, la perte serait en deçà des Rs 3 milliards », fait ressortir Swadicq Nuthay.
Cependant, poursuit-il, les dégâts auraient pu être plus conséquents si le pays était coupé du reste du monde et si son réseau électrique avait été sévèrement endommagé de même que son réseau de télécommunications. « Heureusement, tel n’a pas été le cas. On a évité une catastrophe. »
«Wake-up call»
L’économiste Arvind Nilmadhub est, pour sa part, d’avis que le ralentissement sera moindre et de courte durée. Il explique que ce ralentissement serait dû au fait qu’il faille nettoyer le pays, réparer les dégâts, débloquer les routes et estimer les coûts. Avec l’appui des autorités, tout devrait se faire assez rapidement.
Les pluies des deux dernières semaines ont certainement levé le voile sur la capacité de nos infrastructures dans un tel climat.
« Dans les jours à venir, on en saura davantage sur les coûts réels associés au cyclone : les services publics tels que le Central Electricity Board, la Central Water Authority, les infrastructures en général ainsi qu’au sein des entreprises du secteur privé. Nous avons eu de la chance cette fois, mais c’est un wake-up call. Une grosse partie de nos infrastructures publiques ne sont pas aux normes requises pour face aux catastrophes naturelles aussi bien que les constructions sauvages un peu partout sur l’île », conclut Swadicq Nuthay.
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