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Impact de la pandémie : la capacité des ménages à rembourser leurs dettes se détériore

Affectés par les conséquences de la pandémie, les Mauriciens se montrent plus prudents avant de s’endetter. Alors que ceux ayant des dettes ont plus de difficultés à honorer leurs engagements. Ce sont là les principales conclusions de la Banque de Maurice dans sa dernière édition du Financial Stability Report publié ce jeudi 2 septembre. 

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L’endettement des ménages passe à 41 % du PIB 

Avec la baisse du produit intérieur brut (PIB), plusieurs indicateurs clés de l’endettement se sont détériorés. Le niveau d’endettement des ménages en termes de PIB est en hausse. De même, l’écart crédit des ménages/PIB s’est creusé de 2,3 % au troisième trimestre 2020  à 3,4 % au premier trimestre 2021. « L’élargissement de cet écart est considéré comme transitoire, car il est principalement dû à la baisse du PIB, et devrait se réduire à mesure que les conditions économiques reviennent progressivement à des niveaux normaux », explique la Banque de Maurice. Une mesure plus large de l’endettement des ménages, qui englobe les crédits accordés aux ménages par les banques, les assurances ou encore les sociétés de crédit-bail, montre que l’endettement est passé de 38,8 % du PIB au troisième trimestre 2020 à 41 % du PIB au premier trimestre 2021 », indique la Banque de Maurice. 

Niveau du ratio crédit des ménages/PIB 

  • Troisième trimestre 2020     : 26,1 % 
  • Premier trimestre 2021     : 27,5 %

Les Mauriciens ont plus de difficultés à honorer leurs dettes 

Dans cet environnement économique difficile, caractérisé par une baisse des revenus pour de nombreux ménages, le service de la dette est devenu plus difficile, observe la Banque de Maurice. D’ailleurs, le ratio du service de la dette des ménages suggère que la capacité des ménages à rembourser leurs dettes s’est encore détériorée. Ce ratio est passé de 6,6 % au troisième trimestre 2020 à 6,9 % au premier trimestre 2021, en raison de la baisse du revenu disponible des ménages. « Néanmoins, les faibles taux d’intérêts, le régime d’aide salariale et d’autres mesures de soutien, comme les moratoires et les restructurations de prêts appropriées, ont permis aux ménages de rester financièrement à flot et ont contribué à enrayer la montée du risque de défaut. Si le secteur bancaire reste exposé à la solvabilité des ménages, les risques restent contenus, en raison des mesures de soutien mises en place par la BoM et le gouvernement », explique la Banque de Maurice. 

Cependant, la prudence reste de mise. La Banque de Maurice fait, en effet, ressortir que les pressions sur la capacité de remboursement de la dette des ménages devraient persister, car les revenus des ménages continuent d’être affectés par l’impact prolongé du choc de la Covid-19. « Cette évolution cyclique de l’endettement, bien que temporaire par nature, doit être suivie de près pour éviter les problèmes potentiels de surendettement. Celui-ci peut survenir dans des circonstances spécifiques à l’avenir, si les ménages continuent de rencontrer des difficultés à assurer le service de leur dette malgré une reprise de l’activité économique », met en garde la Banque de Maurice.

Progression plus lente du crédit aux ménages 

Le crédit aux ménages représente environ 31 % du crédit total. La Banque de Maurice observe une progression du crédit des ménages, mais à un « rythme plus lent ». 

Période – Croissance enregistrée 

  • Septembre 2020     : 5,2 % 
  • Décembre 2020     : 4,3 % 
  • Mars 2021     : 3 % 

67 % des ménages s’endettent pour s’offrir un logement 

Les facilités de crédit accordées aux ménages étaient principalement dominées par le crédit au logement, représentant environ 67 % du crédit total aux ménages en mars 2021. Là encore, la Banque de Maurice note un ralentissement. 

Crédit au logement 

  • Septembre 2020 : Croissance de 6,9 % 
  • Mars 2021 : Croissance de 5,9 % 

Crédit accordé aux ménages à d’autres fins

  • Septembre 2020 : Croissance de 1,9 % 
  • Mars 2021 : Contraction de 2,3 % 
     

Les Mauriciens plus prudents avant de s’endetter 

La modération du crédit aux ménages reflète principalement les séquelles de la pandémie sur la capacité d’emprunt des ménages, observe la Banque de Maurice. 

Du côté de la demande
La hausse du chômage et la baisse des revenus qui s’en est suivie, notamment dans les secteurs les plus touchés, ont incité de nombreux ménages à adopter une approche plus prudente en matière de dépenses en reportant les investissements immobiliers et en révisant leurs habitudes de consommation. 

Du côté de l’offre
Les ménages qui ont connu des difficultés financières n’ont pas pu remplir les critères d’éligibilité pour obtenir de nouveaux prêts et avances.

La reprise économique est en cours, observe la Banque de Maurice 

La Banque de Maurice affiche la confiance. « La reprise économique est en cours. Les mesures rapides prises par les autorités ont permis d’éviter une spirale négative de l’économie. Le soutien aux ménages et aux entreprises est continu depuis le début de la crise. Les banques ont joué un rôle important pour contenir l’impact négatif de la pandémie, notamment en accordant divers moratoires qui ont soutenu la position de liquidité de nombreux ménages et entreprises », observe-t-on à la Banque centrale.  
Les autres mesures prises par la BoM ont également permis de soutenir le flux de crédit à l’économie, en particulier aux opérateurs économiques systémiques comme dans le tourisme. Ce qui a, selon la BoM, aider à limiter ainsi, dans une large mesure, les problèmes de liquidité dans les entreprises. 

Bon à retenir 

La croissance des facilités de crédit accordées aux ménages et aux entreprises a dépassé la croissance nominale du produit intérieur brut (PIB) et a entraîné une augmentation du ratio crédit/PIB du secteur privé, qui est passé de 82,1 % en septembre 2020 à 88,2 % en mars 2021.

Le rythme de croissance du crédit bancaire s’est ralenti. En cause : la deuxième vague de la pandémie ainsi que le second confinement qui s’en est suivi. Du coup, la croissance annuelle du crédit bancaire au secteur privé, qui était de 3,4 % en septembre 2020, a atteint un pic de 6,3 % en février 2021, avant de se modérer à 4,4 % en mars 2021.

 

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