Ian Ernest : «Si le leadership n’est pas exercé le pouvoir corrompt»

L’évêque de l’Église anglicane a révélé qu’il avait également rencontré le chef du gouvernement vendredi après-midi, quand ce dernier a annoncé la démission de Showkutally Soodhun. Il estime que le Premier ministre a ramené la sérénité dans le pays en agissant ainsi et a mis en garde contre la nature corruptrice du pouvoir.

Le cardinal Maurice Piat n’est pas le seul à avoir rencontré le chef du gouvernement, vendredi dernier, concernant le cas de Showkutally Soodhun. Pravind Jugnauth, en compagnie d’Ivan Collendavelloo, Premier ministre adjoint, a aussi eu un entretien avec l’évêque de l’Église anglicane, Mgr Ian Ernest, dans l’après-midi de vendredi dans le but de « rétablir la sérénité ». C’est Ian Ernest lui-même qui l’a révélé dimanche matin, dans le sermon qu’il a prononcé à la  cathédrale St James à l’occasion de la commémoration de l’armistice.

Le chef de l’Église anglicane s’est détourné du discours prévu pour mentionner l’épisode : « Je souhaite mentionner que la réponse [face à l’anxiété] a été obtenue quand j’ai rencontré l’honorable Premier ministre et le Premier ministre adjoint vendredi après-midi, ayant une conversation franche sur la voie à emprunter et comment il serait bien de ramener la sérénité sur notre belle Île Maurice. » Cet aparté a suivi des propos sur les discours qui sèment la haine.

« Plusieurs d’entre nous s’emploient de diverses manières à se détourner de la voie de la justice et de l’équité et en conséquence, tout le monde est en colère contre son prochain et a recours à des discours qui sèment la haine et le préjudice, la violence physique et verbale », a-t-il regretté.

Le sermon de Ian Ernest a aussi été axé sur l’exercice du pouvoir et de ses pièges. « Nous espérons que dans toutes les sphères de leadership, nous appliquons ce que Dieu désire de nous. Sinon, l’égoïsme et l’abus de pouvoir dominent et ils minent la raison et la justice », a-t-il déclaré. Il a aussi souligné l’importance pour les leaders du pays de montrer l’exemple plutôt que de simplement se contenter de faire de beaux discours.

« Nous devrions montrer la voie en ce qui concerne le respect des institutions de notre République et quand il s’agit de servir tout un chacun avec impartialité, peu importe la race, la croyance ou la couleur. Si le leadership n’est pas exercé comme un service, comme enseigné par le Christ dans les Béatitudes, alors le pouvoir corrompt », a-t-il déclaré.