Hôpitaux : un nombre conséquent de médicaments introuvables

Plusieurs médicaments sont en rupture de stock dans les hôpitaux publics. Si pour certains, il y a des substitutions, pour d’autres, cela pose problème. Cela, pour les patients qui n’ont pas de médicaments pour leur traitement.

Rivotril, Clopidogrel, Indocollyre, Oméprazole, Héparine… Ce sont quelques médicaments qui sont en manque dans les hôpitaux régionaux de l’île. Si, dans certains cas, le service de santé peut avoir recours à des produits de substitution, dans d’autres, il n’y a pas d’autres alternatives. Ce qui peut altérer le traitement des patients, expliquent les professionnels de santé. Témoignant sous le couvert de l’anonymat, ils expliquent que « le manque de certains médicaments est devenu récurrent ».

« Il y a bien une pénurie de certains médicaments. Ce serait bien si on pouvait améliorer la situation », soutient un médecin spécialiste du service public. Pour lui, les importateurs doivent trouver une solution au problème de fret et les autres soucis qui aggravent la situation dans les hôpitaux. « Les patients ne doivent pas subir les conséquences de cette malheureuse situation », fait-il ressortir.

« Ce problème dans les hôpitaux régionaux de l’île ne date pas d’hier », ajoute une autre source. Outre l’utilisation de produits de substitution quand c’est possible, il y a un redéploiement des médicaments d’un hôpital à un autre afin d’essayer de pallier le problème. Dans d’autres cas, ce sont les patients eux-mêmes qui doivent acheter les médicaments prescrits dans les pharmacies privées, affirme l’intervenant, qui est membre d’un syndicat du service de santé publique. C’est le cas pour l’Indocollyre et le Clopidogrel, selon lui. Certains patients, qui souffrent de cancer, doivent se procurer le Letrozole dans le privé quand ce n’est pas disponible dans le public, affirme une infirmière. « C’est un traitement à vie qu’on ne peut interrompre » fait-elle ressortir.

Le médecin spécialiste ajoute qu’il arrive que les hôpitaux aient aussi recours à l’achat de médicaments auprès des distributeurs ou pharmacies locaux.

Le service public n’est pas le seul à souffrir d’un manque de médicaments. Les pharmaciens du privé subissent aussi les mêmes contraintes. « 30 % à 40 % des produits ne sont disponibles que sur quota ou sont en rupture de stock » affirme Chetan Rambans Dookun, président de la Pharmaceutical Association of Mauritius (PAM). Selon lui, les fournisseurs n’arrivent pas à honorer les commandes pour plusieurs raisons. Il cite le manque de matières premières au niveau mondial et la petite taille du marché mauricien.

Parmi les médicaments disponibles au compte-goutte ou qui sont en rupture de stock, il y a certains paracétamols, les gouttes pour les yeux, les antibiotiques et suppositoires pour enfants. Ce qui englobe une large gamme de produits expliquent le président de la PAM et le pharmacien Arshad Saroar. Et outre, le problème d’approvisionnement, il y a aussi la vente de ces produits qui a augmenté en raison d’une hausse des cas de grippe, diraArshad Saroar.

Nous avons essayé en vain d’avoir la version du ministère de la Santé concernant ce problème de manque de médicaments dans les hôpitaux. Notre requête et appels sont restés sans réponse.