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Hausse du salaire minimum en 2020 : les petites entreprises paieront, mais…

Hausse du salaire minimum en 2020

Le National Wage Consultative Council s'est réuni ce lundi 25 novembre en vue de décider du nouveau montant du salaire minimum, qui est à Rs 9 000. Une mesure qui prendra effet dès janvier 2020. Si plusieurs petites entreprises appréhendent cette augmentation salariale, d’autres entrepreneurs n’y voient aucun inconvénient.

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Parlen Rengen (gérant du Magasin Royal) : « Mes employés sont devenus plus productifs »

Parlen Rengen

Parlen Rengen, gérant du Magasin Royal basé à Plaine-Magnien (Ndlr : le magasin, qui existe depuis une vingtaine d’années, vend des électroménagers et des meubles), se souvient encore de son état d’esprit quand le salaire minimum allait être introduit. « J’avais des appréhensions. Je m’attendais à beaucoup de dépenses et je craignais même de devoir remercier certains employés si je n’arrivais pas à faire face à cette mesure », relate l’entrepreneur qui emploie six personnes. C’est là qu’il a eu l’idée d’introduire parallèlement une formule de commission. « J’ai parlé à mes employés et je leur ai dit que j’attendais à un retour d’ascenseur de leur part car en sus du salaire minimal, je comptais les récompenser en fonction des ventes effectuées. Ainsi, plus ils feront des ventes, plus ils gagneront de l’argent », explique-t-il.

Parlen Rengen sera ainsi le premier « agréablement surpris » de voir « des résultats positifs » avec une telle formule. « Avant le salaire minimal, les vendeuses touchaient Rs 5 000 à Rs 6 000. Aujourd’hui,  elles obtiennent jusqu’à Rs 10 000/Rs 11 000. Le magasin fait plus de ventes car les employés sont plus motivés à travailler. Au final, tout le monde trouve son compte et sort gagnant », avance notre  interlocuteur. Du coup, Parlen Rengen ne s’inquiète pas de la hausse du salaire minimum en 2020. « La motivation sera là ! » conclut-il.

Raj Gaya (directeur de Best Dairy) : « Nous payons déjà nos employés au-delà du salaire minimum »

Raj Gaya

« Dilo glise lor bredsonz ». Un proverbe bien de chez nous qui illustre bien le fait que le salaire minimum n’a aucun impact sur les activités de Raj Gaya, directeur de Best Dairy (Ndlr : La compagnie, qui existe depuis 55 ans et qui est basé à Quatre-Bornes, est spécialisée dans la production de lait frais pasteurisé sous la marque Fresh Cow Milk). « La question de salaire minimum ne se pose et ne se posera pas car nos employés touchent au-delà de Rs 9 000. Nous les payons en fonction de la nature du travail et des efforts qu’ils fournissent. C’est un two way traffic. Ils travaillent bien, nous les payons bien. Au final, l’entreprise et les employés sont gagnants », indique Raj Gaya qui compte huit employés.

Pour l’entrepreneur, le salaire minimum est une bonne initiative. « Avec une telle mesure, les employés obtiennent un salaire raisonnable et peuvent vivre décemment d’autant plus que le coût de la vie a augmenté considérablement. C’est aussi un moyen de récompenser leur effort et leur professionnalisme et de retenir les bons employés », fait-il ressortir.

Sahazad Dilkholaush (directeur de SND Collections) : « Il faudra subventionner les petites entreprises »

Sahazad Dilkholaush

« Le salaire minimal est une bonne chose. Cela permet à l’employé de gagner plus d’argent. Par contre, c’est une grosse pression pour les petites entreprises ». C’est l’avis de Sahazad Dilkholaush qui est à la tête de SND Collections. L’entreprise, qui existe depuis 1991 à Bois-Chéri et se spécialise dans la fabrication de sacs, compte une dizaine d’employés ainsi que des saisonniers en période de fin d’année. L’entrepreneur a notamment dû faire face au mécontentement de certains employés. « Quand le salaire minimum a été introduit, nous avons dû revoir les salaires de nos helpers, qui sont passés de Rs 6 500/Rs 7 000 à Rs 9 000.

Ce qui n’a pas plu aux machinistes qui touchaient Rs 9 000/Rs 9 500. Nous ne sommes pas une grande entreprise et nous n’avons pas les moyens de les augmenter. Du coup, cinq personnes ont quitté l’entreprise. Cela s’est ressenti sur la production qui a baissé », explique-t-il.

Sahazad Dilkholaush ne cache pas son appréhension face à l’augmentation du salaire minimal. « Nous ne pouvons augmenter nos prix car nous ne serons plus compétitifs. D’ailleurs, nous avons maintenu les mêmes prix depuis cinq ans alors que tous les autres coûts ont grimpé (prix des matières premières, coût du transport et de la main-d’œuvre, etc) » explique-t-il.

Pour l’entrepreneur, la solution serait que les autorités accordent aux PME une subvention qui les permettrait de booster leurs activités et d’atténuer la hausse des coûts salariaux. « Nous respectons la décision du gouvernement et nous nous conformerons à la loi, mais il faudra trouver des solutions pour que les PME puissent continuer à opérer », conclut Sahazad Dilkholaush.

Rekha Cowlessur (directrice d’Arvani Ltd) : « Nous allons devoir augmenter nos prix »

Rekha Cowlessur

Rekha Cowlessur, directrice d’Arvani Ltd et membre de l’Association des PME, est très inquiète. Il faut dire qu’elle garde un goût amer du salaire minimal. « Quand le salaire minimal a été introduit, qu’on l’ait accepté ou pas, nous avons dû jouer le jeu. Toutefois, nous n’avons pas eu d’autre choix que de remercier trois de nos employés (Ndlr : à l’époque, la petite entreprise comptait 11 employés et aujourd’hui, elle ne compte que huit personnes) », relate la gérante d’Arvani Ltd, entreprise basée à Mare-d’Albert depuis 21 ans et qui est spécialisée dans la fabrication des chaussettes.

Si le salaire minimum est revu à la hausse, souligne-t-elle, elle n’aura cette fois-ci pas d’autre choix que d’augmenter les prix de ses produits pour continuer à opérer. « Nous ne pourrons pas soutenir cette hausse, si nous ne révisons pas nos prix même si je crains que cela n’affecte les commandes. Mais, que pouvons-nous faire ? Nous ne sommes pas comme les grandes entreprises qui peuvent toujours délocaliser leurs activités si les charges sont trop élevées », fait-elle ressortir. Et de conclure : « Nous comptons nous réunir au sein de l’Association des PME et solliciter une rencontre avec les autorités en vue de trouver des solutions. »

Vimi Appadoo (‘Managing Director’ de Dale Carnegie Training) : « Il faudra s’adapter »

Vimi Appadoo

Vimi Appadoo, Managing Director de Dale Carnegie Training, a une approche philosophique vis-à-vis du salaire minimum. « L’environnement économique est toujours dynamique et il y a toujours des changements qui sont souvent hors de notre contrôle. Nous devons l’accepter et vivre avec, sinon cela devient un calvaire pour tout le monde », souligne-t-elle. Pour l’entrepreneure, il faudra s’adapter autant que possible.

« C’est vrai que cette augmentation attendue en 2020 pèsera sur l’entreprise. Quand le salaire minimum avait été introduit, nous avons, d’ailleurs, dû ‘couper’ sur notre marge de profits. Cette fois-ci, nous allons devoir réduire nos coûts, notamment en termes d’overhead. Nous allons aussi voir comment optimiser nos ressources », explique Vimi Appadoo, dont l’entreprise, qui existe depuis 2006, emploie sept employés à plein temps et deux autres personnes à temps partiel.

 

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