Chez Nirmala Yagambrum, 60 ans, le poutou, c’est une affaire de famille. Elle vendait ses gâteaux à la gare du Nord. Depuis deux ans, elle s’est installée au Caudan Waterfront dans un petit kiosque coquet qui attise la curiosité des touristes.
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Lorsque nous lui demandons le secret de son succès, elle répond : « C’est une recette transmise de génération en génération. La tradition est perpétuée, car mon fils m’aide déjà dans la préparation des poutous. On prépare quotidiennement la pâte à la maison, puis on cuit les gâteaux devant nos clients. C’est comme ça qu’ils les aiment ! », explique-t-elle.
Elle n'était qu’une petite gamine lorsqu’elle a été exposée à la tradition familiale pour la première fois. « Ma grand-mère vendait des poutous dans le quartier et, curieuse, j’aimais la voir façonner la pâte de poutou qu’elle vendait ensuite », se souvient-elle.
Cependant, elle n’aurait jamais pu s’imaginer que cette tradition allait lui servir un jour de gagne-pain. En effet, la vente de poutous n’était pas sa vocation première. Nirmala travaillait dans une usine et c’est après la fermeture de l'entreprise, qu’elle a décidé de se lancer dans la confection des poutous. « Quand l’usine a fermé ses portes, j’ai fait des petits boulots, mais aujourd’hui, ce travail m’a procuré de la stabilité qu’aucun métier n’aurait pu me donner. L’amour de ce travail fait que j’en oublie même ma fatigue. Je suis reconnaissante envers cette tradition qui m’a permis non seulement d’avancer, mais également de faire bouillir la marmite. »
Aujourd’hui, des Mauriciens ne peuvent plus se passer des poutous de Nirmala préparés sur place, de 10 à 16 h au Caudan Waterfront. Nirmala dit que sa clientèle de la gare du Nord ainsi que des habitants du Sud de l’île viennent au Caudan pour les manger. Ils se vendent comme de petits pains et les touristes, quant à eux, en raffolent. « Les touristes viennent à mon échoppe par curiosité. Ils aiment lorsqu’on leur explique l’origine du poutou et les ingrédients que contient cette douceur à base de riz, coco et vanille. Cela me rend heureuse de pouvoir partager notre culture avec les autres », explique-t-elle.
Attachée à la tradition, elle se dit chagrinée que cette dernière qui lui a permis de gagner sa vie soit en train de disparaître petit à petit. Cependant, elle s’assure de son côté que cette tradition se perpétue de génération en génération. « Auparavant, les gens attendaient des poutous chauds à la sortie de la messe, les dimanches par exemple, mais maintenant, c’est difficile d’en trouver. Étant témoin de cela, je serai peinée que cette tradition disparaisse. C’est pourquoi j’ai transmis ma recette à mes petits-enfants. Je ne sais pas s’ils l’utiliseront pour en faire leur gagne-pain, mais au moins la tradition se perpétuera dans notre foyer. »
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