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Frénésie d’achat : les consommateurs appelés à ne pas céder à la panique

Il y a suffisamment de stock de denrées alimentaires.

Depuis plusieurs jours, les gens ont été gagnés par la fièvre acheteuse, contribuant ainsi à une pénurie artificielle. Or, les gérants des grandes surfaces demandent aux consommateurs à se montrer plus raisonnables. « Il y a suffisamment de stock de denrées alimentaires et il n’y a pas lieu de paniquer », clament-ils.

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«C’est humain ! Quand nous voyons ce qui se passe à l’étranger où les supermarchés sont pris d’assaut et où les étagères se vident, les Mauriciens se disent qu’ils ne sont pas plus bêtes », avance Ignace Lam, le PDG d’Intermart, pour justifier la fièvre acheteuse des consommateurs ces jours-ci.

« Les gens achètent par mesure de précaution et par manque de visibilité de ce qui nous attend », renchérit Nicolas Kan Wah, le Manager de London Way. Pour Alain Saverettiar, propriétaire de l’enseigne King Savers, c’est bien que les gens prennent des précautions. « Les aînés disent toujours qu’il faut garder une réserve. Toutefois, il n’y a pas lieu de paniquer et de constituer des stocks au-delà du raisonnable », insiste notre interlocuteur. Surtout, avance Stéphane How Hong, directeur d’Intermart, que le pays dispose d’un bon stock de produits alimentaires, en termes de riz, de farine, entre autres et que le gouvernement a pris les actions qu’il faut. 

Comment expliquez alors que certains rayons soient vides ? « C’est vrai que voir des étagères vides est un peu choquant. Mais, ces étagères sont remplies dès le lendemain. En week-end, c’est un peu plus compliqué car il y a moins de gens qui travaillent », explique Nicolas Kan Wah. Par ailleurs, soutient-il, certaines livraisons se font en début de semaine voire en milieu de semaine. « Pour certains produits qui ne sont pas couramment utilisé comme le hand sanitizer, il faut attendre l’approvisionnement. S’agissant des denrées telles que le riz, les conserves, les pâtes, il y a d’autres marques qui sont disponibles », souligne Nicolas Kan Wah. 

Ignace Lam précise, dans la même foulée, que l’approvisionnement ne se fait pas en passant simplement un coup de fil. « Les fournisseurs ont une planification d’approvisionnement fixés en termes de jour et en termes de rayons. Ce qui explique que certaines étagères sont vides. C’est une question d’être approvisionné selon le jour au programme », fait-il ressortir. Du coup, insiste Nooreza Fauzee, cette « rupture de stock » n’est que temporaire. « Nous étions préparés pour les courses de fin de mois et avons le stock en conséquent, mais les gens ont acheté en avance et plus que prévu. Nous avons ainsi été pris au dépourvu. Ce qui explique une rupture de stock qui n’est que temporaire en attendant que nos fournisseurs nous livrent pour certains produits », indique-t-elle. Alain Saverettiar se montre également rassurant. « Nous avons pris toutes les dispositions pour remplacer les produits « out of stock ». Les étagères seront de nouveau remplies dans un ou deux jours », avance-t-il. 

Faut-il imposer des quotas sur les achats ? 

Face à cette surconsommation, les supermarchés doivent-ils prendre des mesures spéciales comme l’imposition d’un quota sur les achats ? Pour Ignace Lam, imposer un quota à ce stade-ci n’est pas nécessaire. « Si nous imposons des quotas, cela va occasionner des abus, des psychoses ainsi que la prolifération du marché noir. Nous conseillons aux consommateurs d’acheter autant que possible de façon responsable », recommande Ignace Lam. Alain Saverettiar est du même avis. « C’est le ministère qui est à même d’imposer un quota. Mais, je ne crois pas que c’est une solution. Il y a le risque que les gens viennent faire leurs courses en famille. La question de quota risque d’alarmer et de stresser davantage les consommateurs », fait-il ressortir.  Du côté de London Way, on dit suivre la situation de près. « Nous n’écartons pas l’éventualité d’imposer un système de quota si c’est une demande nationale et si la situation l’exige », souligne Nicolas Kan Wah.

Un cahier d’accueil pour les clients 

Dans certains supermarchés, plusieurs mesures ont été prises face à cette situation peu commune. « Chaque demi-heure, nous faisons des annonces pour que les gens ne prennent que le stock nécessaire et qu’ils ne cèdent pas à la panique », indique Alain Saverettiar. King Savers a aussi introduit un cahier à l’accueil où le client indique les produits qu’il n’a pas eu en laissant son numéro de téléphone. « Du moment que nous ayons les produits en magasin, nous l’informons », explique-t-il.  

L’appel des gérants de supermarchés aux consommateurs

Nooreza Fauzee, de Dream Price : «Il faut se montrer raisonnable»  

« Si certains ont des moyens pour faire du stock, d’autres non. Il faut penser à ces gens-là », recommande Nooreza Fauzee. Par ailleurs, avance-t-elle, ces produits sont périssables. Attention à ce qu’ils ne soient pas périmés. Ce qui serait du gaspillage », fait-elle ressortir.  

Nicolas Kan Wah, de London Way : «Des abus mènent à des gaspillages»

« Les consommateurs ne doivent pas paniquer même s’ils ont le libre arbitre de leurs choix. Il y a suffisamment de stock dans le pays. Evitez d’acheter des produits par caddie. Il faut se montrer modéré », recommande Nicolas Kan Wah. S’il y a des abus en termes d’achats, poursuit-il, cela peut amener à des gaspillages. 

Alain Saverettiar, de l’enseigne King Savers : «Les produits sont là»

« Les clients ont acheté en avance. Ce qui a créé une pénurie temporaire d’un ou deux jours. Nous souhaitons rassurer les consommateurs qu’il n’y a aucun problème de pénurie », rassure  Alain Saverettiar. Et d’insister que les produits sont là, ainsi que les alternatifs.

Ignace Lam, PDG d’Intermart : «Ne créez pas des pénuries»

« Il n’y pas lieu de s’alarmer. Il n’y a aucune justification à faire ces achats car il y a des produits pour le tout le monde et nous sommes bien organisés. Il y a certaines étagères qui sont vides, mais c’est tout à fait normal car les Mauriciens ont acheté plus que d’habitude », souligne Ignace Lam. 

 

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