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Finacement des partis politiques : Cassam Uteem a des réserves sur « l’indépendance » de l’Electoral Supervisory Commission

Cassam Uteem Cassam Uteem

L’ancien président de la République Cassam Uteem émet certaines réserves quant à « l’indépendance » de l’Electoral Supervisory Commission (ESC) dans les nouvelles responsabilités que celle-ci est appelée à assumer. « Je ne sais ce que devient cette institution et ce qu’elle deviendra plus tard. J’ai des réserves non pas sur sa crédibilité. Elle a fait ses preuves. Dans le passé, c’était une institution intègre. Mais aujourd’hui, avec la nomination de certaines personnes. On peut se poser des questions. L’ESC est appelée à avoir un regard sur les finances des partis politiques. Pourra-t-elle assumer ce nouveau rôle en toute indépendance ? Je suis d’avis qu’il serait souhaitable de trouver une autre institution pour s’atteler à cette tâche », a avancé Cassam Uteem.

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Il intervenait le samedi 8 décembre lors de l’émission Au cœur de l’info de Radio Plus animée par Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul. L’ancien Président est en faveur du financement des partis politiques par l’État, à condition que tout soit fait dans la transparence. D’une part que les partis politiques rendent publics leurs comptes et, d’autre part, que les entreprises privées publient dans leurs bilans qui elles ont financé et à hauteur de combien.

« Ce n’est plus possible que des partis politiques jonglent avec des millions de roupies pendant la campagne électorale et entre deux élections, sans être redevables envers quiconque. Il faut qu’ils soient dûment enregistrés et soumettent leurs comptes, comme n’importe  quelle autre organisation, des audited accounts. Il ne faut pas avoir honte de contribuer aux partis politiques, ce sont des institutions fondamentales dans une démocratie. Il faut aussi assurer l’égalité des chances car les firmes privées ne financent que certains gros partis et non les plus modestes », a-t-il ajouté.

Cassam Uteem estime que les Mauriciens sont assez matures, si on en juge par la participation élevée aux élections générales, pour la tenue de référendums. Toutefois, selon lui, « une telle consultation serait possible sur de grandes questions d’ordre économique, mais en aucune manière sur des sujets sensibles tels que la religion ».

« Cependant, les partis politiques doivent prendre en compte la conscience collective, les croyances qui relèvent de la foi dans un pays multiracial, multireligieux et multiethnique. La population est suffisamment mûre, mais il faut procéder avec discernement », a indiqué Cassam Uteem.

Aurait-on dû, en 1967, donner la possibilité à la population mauricienne de choisir à travers un référundum entre l’accession de Maurice à l’indépendance ou non ? Selon l’ancien président de la République, cela aurait donné lieu à « une décision émotionnelle et irrationnelle ».

Il a aussi souligné le risque que, parfois, il y ait tellement de référendums que le taux de participation chute jusqu’à 20 à 25 %. Cassam Uteem a pris pour exemple la Suisse.

Interrogé sur la question de référundum, Rajen Narsinghen, doyen de la faculté de droit à l’université de Maurice, a expliqué que l’article 57 de la Constitution prévoit déjà l’organisation d’un tel exercice, sanctionné par une majorité de trois quarts et d’un vote unanime de l’Assemblée nationale pour changer les dispositifs démocratiques du pays. Nonobstant le fait qu’un tel exercice engage d’énormes coûts, il faut, a-t-il fait ressortir, trouver l’équilibre entre la stabilité politique et la représentativité du gouvernement.

« Dans d’autres cas de figure, la Constitution ne prévoit pas de référendum, mais techniquement rien n’empêche le gouvernement en place de le faire sur des sujets d’intérêt national. Le référendum est une représentation directe, soit la démocratie directe, comme cela existe en Suisse et en Autriche, entre autres. Il y a aussi la possibilité d’amender la Constitution pour répondre à des questions brûlantes quand il y a des controverses. Dans ce cas spécifique, j’estime qu’un référendum est bien indiqué », a-t-il dit.

 

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