Le rapport de la commission d’enquête sur la fièvre aphteuse est très critique envers trois personnes. À la lumière des conclusions de la magistrate Shameema Hamuth-Lauloo, le ministre de l’Agro-industrie annonce l’institution d’un comité.
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Les docteurs Deodass Meenowa et Jean-Marc Samoisy ont failli dans l’exercice de leur fonction. Quant à Balraj Lutchmeea il est ‘the wrong person in the wrong place’. C’est le constat accablant de la commission d’enquête sur la fièvre aphteuse.
La commission a rendu son rapport public. Elle est présidée par la magistrate Shameema Hamuth-Lauloo, avec comme assesseurs Aurèle Anquetil André, responsable de la réserve François Leguat à Rodrigues, et le Dr Dewan Sibartie, ancien Chief Agricultural Officer. « Le Dr Deodass Meenowa et le Dr Jean-Marc Samoisy ont failli dans l’exercice de leur fonction », a indiqué Shameema Hamuth-Laulloo dans le rapport. Pour la magistrate, il est nécessaire de suivre un protocole en cas d’épizootie. À Maurice, la situation s’est compliquée avec la fête musulmane Eid-Ul-Adha car il y a eu le mouvement des animaux et l’abattage à domicile.
De plus, Balraj Lutchmeea, le Deputy Director Agricultural Services, est fortement critiqué. « Il n’a pas les compétences requises et les qualifications pour présider un comité de crise », a affirmé la magistrate. Elle insiste sur le fait que « les décisions n’ont pas été prises à temps » et que le Deputy Director Agricultural Services « n’a pas pris les décisions appropriées. » 341 animaux ont présenté les signes du virus, mais 1 695 ont été abattus. « C’est malheureux que l’on n’a pas pensé à la vaccination de masse », déplore-t-elle.
Le virus provenait de l’Inde
Selon le rapport, le virus a atterri à Rodrigues en provenance de l’Inde. La viande frigorifiée importée de la Grande péninsule ne satisfait pas toutes les conditions sanitaires et le virus a atterri à Rodrigues car cette viande y est importée.
La magistrate Shameema Hamuth-Laulloo a été très critique envers le Dr Jean-Marc Samoisy de Rodrigues. « Dans un premier temps, le vétérinaire croyait que c’était un empoisonnement mais par la suite, avec la propagation de l’épizootie à travers l’île, il n’a pas fait d’autres investigations pour connaître sa cause. Cela pouvait être mal intentionné, ce qui pourrait constituer une infraction (criminal offence) », indique-t-elle dans son rapport.
Lorsque le vétérinaire a sollicité l’aide de la section vétérinaire de Maurice, elle lui a été refusée. Le comité a pris note du fait que, lorsque le Dr Deodass Meenowa a interdit l’importation de Rodrigues, le 30 juillet 2016, il y a eu des pressions politiques. La magistrate n’a pas été tendre envers le chef vétérinaire. Il a induit le ministère en erreur, au cours d’une réunion le 25 juillet 2016, en soulignant que le virus n’était pas contagieux. « Il savait que l’épizootie se propageait rapidement mais, malgré cela, il a laissé les animaux atterrir au pays. C’est un manque de professionnalisme de sa part », indique le rapport.
Le ministre prévoit des mesures correctives
Le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, annonce la création d’un comité pour se pencher sur les recommandations du rapport. « J’ai déjà parlé au secrétaire permanent de mon ministère. Le comité va proposer des mesures correctives », indique le ministre. Il souligne aussi que Balraj Lutchmeea était la personne qui pouvait gérer la crise lorsque le numéro 1 était en congé. Mahen Seeruttun affirme aussi que très peu de viande importée de l’Inde est acheminée à Rodrigues.
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