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Excision - Chagos : l’escalade

Les discussions entre Maurice et le Royaume-Uni se sont tendues depuis que ce dernier a annoncé qu’il refusait aux Chagossiens le droit d’être relogés sur leur archipel.

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L’heure n’est plus aux discussions amicales. Mercredi, le Royaume-Uni a offert une compensation de Rs 1,9 milliard aux Chagossiens après avoir rejeté l’idée d’un possible relogement aux Chagos. Le gouvernement mauricien avait riposté avec virulence le lendemain. Cette fois, c’est au Foreign Office britannique de répliquer.  « Nous ne sommes pas d’accord avec l’affirmation de Maurice à l’effet que l’archipel des Chagos, que le Royaume-Uni administre comme British Indian Ocean Territory, fait partie de Maurice », a-t-il fait savoir à travers une déclaration officielle dans la presse britannique.

Le Foreign Office ajoute : « Alors que nous ne reconnaissons pas la revendication de Maurice sur la souveraineté de l’archipel, le Royaume-Uni s’est maintes fois engagé à le céder à Maurice quand il ne sera plus nécessaire pour une utilisation pour la défense, et nous maintenons cet engagement. Cette utilisation pour la défense contribue de manière significative à la sécurité globale. »

Ce mercredi, le comité parlementaire mauricien institué sur ce dossier, comprenant, entre autres, le Premier ministre sir Anerood Jugnauth, le leader de l’opposition Paul Bérenger, le député travailliste Shakeel Mohamed, et des représentants des autres partis parlementaires, se rencontrera pour discuter de la marche à suivre. Il devra aussi décider si Maurice se rendra à Londres pour rencontrer les Britanniques à la mi-décembre et discuter de la souveraineté de Maurice sur les Chagos. Pour le moment, ce rendez-vous est maintenu.

Jeudi, le gouvernement mauricien a fait savoir qu’il « ne reconnaît pas la légalité des actions entreprises par le Royaume-Uni par rapport aux Chagos, car il est en violation du droit international ». Il estime que les décisions annoncées mercredi au Parlement britanniques ont été prises « de manière unilatérale » et sont totalement illégales.

Le gouvernement mauricien relève que le Royaume-Uni a agi en « violation flagrante de l’esprit et la lettre du jugement délivré le 18 mars 2015 sur l’affaire porté par Maurice contre le Royaume-Uni sous la Convention des Nations unies sur le Droit de la mer dans la mesure où le Royaume-Uni n’a pas impliqué pleinement Maurice, comme requis par ce jugement, dans le renouvellement de l’usage, jusqu’en 2036, de l’archipel pour les besoins pour lesquels il est utilisé actuellement ».

De son côté, le Royaume-Uni « est déçu que Maurice sollicite l’Assemblée générale des Nations unies pour aller devant la Cour internationale de justice pour un avis consultatif sur la souveraineté du British Indian Ocean Territory. Le Royaume-Uni pense que c’est un usage inapproprié du mécanisme de la Cour internationale de justice ».


Rosemond Samynaden : «Les Britanniques nous mènent en bateau»

Le cœur de Rosemond Samynaden saigne. À 80 ans, il aurait aimé finir ses jours sur l’île de Peros Banhos, où il né. Cet espoir s’est envolé quand la Grande-Bretagne a décidé de ne pas accorder à la communauté chagossienne le droit de retourner sur ses îles natales, estimant que le relogement serait trop onéreux et qu’il y avait trop de risques en cas de catastrophe naturelle.

« Les Britanniques sont en train de nous mener en bateau. Après nous avoir percé le cœur lors du déracinement, ils nous ont infligé un coup dans une plaie qui ne s’est jamais cicatrisée », confie-t-il, amer.

« Souvent, je pense aux îles de l’archipel : Peros Banhos, Diego, Salomon... Je suis alors tenaillé par une souffrance atroce. » Il estime que la proposition des Britanniques « n’est pas décente. C’est juste pour nous museler ». Car les Chagossiens sont éparpillés un peu partout à travers le monde, et beaucoup sont décédés depuis. « Est-ce que cette compensation ne concerne que les natifs ? Qu’en est-il de leurs descendants ? » se demande le vieil homme. Il est d’avis que seul un retour dans l’archipel « pourrait apaiser leur souffrance…»

 

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