Roadmap contre la pollution plastique - Rajesh Bhagwan : «Nou pa kapav atann lalwa pou fer sanzman»

Le ministre de l’Environnement, Rajesh Bhagwan, a pris la parole lors de l’ouverture d’un atelier de travail consacré à la validation de la feuille de route nationale contre la pollution plastique.

L’événement, organisé à Balaclava, a réuni des représentants d’ONG, des officiers de divers ministères, ainsi que des acteurs du secteur privé, tous mobilisés autour d’un objectif commun : faire de Maurice une île sans plastique.

Le ministre Bhagwan a appelé les Mauriciens à « adopter des gestes responsables » pour préserver l’environnement. « Nou pa kapav atann lalwa pou fer sanzman dan nou konportman. Sirtou kan nou kone li konsern nou lasante », a avancé Rajesh Bhagwan. Selon lui, la lutte contre le plastique ne peut être efficace que si elle s’inscrit dans une démarche collective, associant citoyens, institutions et entreprises. « Nous devons proposer des mesures pratiques et réalistes afin que cette feuille de route ne reste pas lettre morte dans un tiroir », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité d’un engagement concret de toutes les parties prenantes.

L’atelier d’une journée vise à finaliser un document stratégique comportant des actions prioritaires à mettre en œuvre : le renforcement du cadre réglementaire, développement d’alternatives durables au plastique à usage unique, campagnes de sensibilisation et appui à l’économie circulaire. « Mo krwar dan nou pei, dan nou kapasite azir avek nou konsians », a-t-il souligné. 

Cette initiative s’inscrit dans la continuité des engagements internationaux de Maurice, notamment ceux pris dans le cadre de la Convention des Nations unies sur la pollution plastique.
Rajesh Bhagwan a également déclaré que la transition vers une économie plus verte représente une opportunité économique majeure pour le pays. « Gouvernman tousel pa pou kapav regle problem plastik », a-t-il affirmé.

La Junior Minister à l’Environnement, Joanna Bérenger, a, elle, appelé à une mobilisation concertée contre la pollution plastique, qu’elle qualifie de « menace à la fois environnementale et sanitaire ». Elle a insisté sur « la nécessité d’ancrer nos politiques environnementales dans les faits, les chiffres et la concertation ».

Citant les données du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), elle a rappelé que chaque jour, l’équivalent de 2 000 camions d’ordures remplis de plastique sont déversés dans les océans, soit jusqu’à 23 millions de tonnes par an. Cette pollution, a souligné Joanna Bérenger, altère les écosystèmes, compromet la sécurité alimentaire et se répercute sur la santé humaine — les microplastiques ayant été détectés dans le sang, les poumons et même les tissus placentaires.

Pour Maurice, a ajouté Joanna Bérenger, le combat est existentiel : « Nous ne sommes pas de grands producteurs ni de grands pollueurs, mais nous faisons partie de ceux qui en subissent les plus lourdes conséquences. » D’où la participation active du pays au sein de l’Alliance of Small Island States (AOSIS) et de la High Ambition Coalition to End Plastic Pollution.

La Junior Minister a plaidé pour une approche « holistique » impliquant tous les ministères, de la Santé à l’Éducation, et a exhorté à transformer cette crise en « opportunité d’innovation ». En conclusion, elle a lancé un appel à l’action collective : « Seki ou fer pou bann ti zil, ou pe fer pou lemond. » Une formule qui résume à elle seule l’esprit d’un engagement à la fois local et universel.

Sarvesh Bhugowandeen