Examens du School Certificate : opportunités pour les élèves n’ayant pas eu les cinq credits

7 142 des 15 387 élèves ayant participé aux examens du School Certificate n’ont pas obtenu les cinq credits requis pour passer en Grade 12. Plusieurs d’entre eux sont désemparés, ne sachant pas quoi faire. Ils souhaitaient continuer dans la filière académique, mais ils n’ont plus le droit de le faire. Les autorités leur demandent de se tourner vers la filière polytechnique, mais qu’est-ce qui est proposé au juste à ces élèves ? Tour d’horizon.

Yash Bissessur : « Donnez-nous notre chance à l’éducation… »

Malheureusement, Yash Bissessur, un élève d’un collège privé âgé de 20 ans a décroché quatre credits à sa deuxième tentative. Il n’est pas intéressé par l’école polytechnique et voudrait continuer à étudier dans son collège. Il remet en cause les points alloués à l’anglais, car, selon lui, ce n’est pas juste d’obtenir des points pour un examen qu’il n’a pas composé. « J’ai eu un pass en anglais et j’ai composé un seul papier à cause de la pandémie de Covid-19. Je suis sûr que si l’examen avait eu lieu, j’aurais obtenu les points nécessaires pour avoir un credit. Mes résultats ne reflètent pas la réalité de mon niveau. Je veux tout simplement aller en Grade 12 ou pouvoir recomposer l’anglais ».

Pour ne pas arranger les choses, il fait face à un autre problème. Suite à la pandémie, il n’a pas pu prendre part aux examens l’année dernière. Cette année, avec la condition d’avoir 19 ans au 1er janvier 2021, il n’a plus le droit de poursuivre ses études au collège. « Selon moi, les autorités doivent prendre en considération l’état dans lequel nous avons pris nos examens. Certains élèves ont un mental fort et d’autres non. Donnez-nous notre chance à l’éducation… », conclut-il. 

Un groupe d’amis et lui comptent alerter l’UNESCO sur la situation des élèves qui n’ont pu satisfaire le critère des 5 credits pour passer en Grade 12. Ils ont lancé une pétition en ligne dans le but d’obtenir une moyenne de 5 000 signatures.   

Panoplie de cours dans les centres du MITD

Au niveau des 17 centres du Mauritius Institute of Training and Development (MITD), il existe également toute une gamme de cours pour les élèves avec moins de 5 credits. Les centres ont la capacité d’accueillir 1900 élèves. Le directeur par intérim, Sayadaly Maudarbocus soutient que tout est fait pour permettre à l’élève d’avoir le niveau requis pour être un professionnel dans la filière choisie. 

Les inscriptions sont disponibles sur le www.mitd.mu, ainsi que dans tous les centres du MITD et au quartier général de Phoenix. Les cours débuteront en septembre pour le NC 3 et NC 4 et au mois d’octobre pour le Diploma.  Toute une gamme de cours sont proposés dans différentes filières au niveau du National Certificate Level 4 et Level 5 en Business Process Services, Information Technology, Food Production, Front Office, Housekeeping, Restaurant & Bar, Pastry Production, Travel & Tourism, Electronics, Professional Sales, Draughtmanship, Brevet de Technicien en Bâtiment, Brevet de Technicien en Production et Maintenance Industrielle, Brevet de Technicien en Électrotechnique, Brevet de Technicien en Mécanique Automobile.

D’autres cours au niveau du National Certificate Level 3 sont aussi disponibles. Ce sont : Electrical Installation Works, Air Conditioning & Refrigeration, Automotive Mechanics & Electronics, Automotive Body Repairs, Automotive Spray Painting, Engineering Machining & Tool Making, Industrial Machine Maintenance, Welding, Plumbing, Building Construction, Painting, Aluminium Joinery, Wood Technology, Care for Elderly & Disabled, Early Childhood Education & Care, Beauty Care, Hairdressing et Textile Product Design & Manufacture. 

Sayadaly Maudarbocus explique que le National Certificate Level 3 permet aux stagiaires d'acquérir des connaissances, des compétences pratiques et l’attitude nécessaire au sein du travail. Avec les programmes de niveau supérieur National Certificate Level 4, ils se familiarisent à certains concepts techniques et apprennent à maîtriser les interprétations analytiques. Des connaissances et des compétences générales liées au métier sont enseignées au niveau supérieur du National Certificate Level 5 et du brevet de technicien. Quant au diplôme national, il permet aux stagiaires d’acquérir  des connaissances approfondies dans leur domaine de formation. 

Obtenir un diplôme au VTI

Le Vocational Training Institute (VTI) de Vacoas offre la possibilité aux élèves de faire un diplôme en voie professionnelle. Son directeur, le Dr Rechad Sayfoo souligne que c’est désormais possible avec ou sans un certificat de School Certificate (SC) ou un Higher School Certificate (HSC). Il est d’avis que la voie professionnelle est une voie d’excellence. « Elle mélange des cours traditionnels et des ateliers pratiques pour former l’étudiant avec toutes les compétences requises vers un métier d’avenir ». Les cours dispensés sont soit à plein temps soit à temps partiel. 

Au VTI, tout un choix de cours s’offre à l’étudiant ayant complété ou non la Grade 9 ou 12 ou d’autres classes. 

Filières disponibles

Pour l’année 2021-22, voici le choix qui s’offre à l’étudiant : Automobile avec électricité, électronique-hybrid- niveau 2, (deux ans) ; électricité et électronique avec photo voltaïque, plomberie et climatisation niveau 2, (deux ans) : hospitality avec filière cuisine et pâtisserie, restaurant, housekeeping ou encore le front office; la loi - sur une base vocationnelle - niveau 3,4 et 5 (un an par niveau) ; maquillage-base débutant, intermédiaire et supérieur  (3 mois par niveau).

VTI travaille de concert avec City & Guilds de Londres. Le directeur précise que le Diplôme Niveau 2 de City & Guilds de Londres est comparable à un SC Grade 1 et reconnu par l’État. « Ces diplômes vous permettent d’entrer rapidement dans la vie active. Il se prépare généralement en deux ans, mais peut aussi se faire en une année ou trois ans en fonction de votre profil et de vos besoins ». Chaque diplôme peut être préparé avec des séances pratiques et théoriques et des stages en entreprise.

Le Dr Sayfoo insiste que le travail se fait beaucoup en équipe. Ce qui, selon lui, permet à l’étudiant de devenir plus autonome et rend les relations avec les professeurs plus simples et directes. Les dispositions de cours avec VTI permettent de débuter à l’île Maurice et de continuer la formation à l’étranger.

« Grâce à cette expérience à l’étranger, l’étudiant gagne en autonomie. Il apprend aussi à mieux connaître le métier qu’il a choisi et découvrir d’autres possibilités, ainsi que le savoir-faire afin de compléter son diplôme dans les meilleures conditions », ajoute le directeur. 

Les cours à plein temps débuteront le 8 octobre 2021. L’exercice d’admission se fera de 9 h 00 à  15 h 00, du lundi au samedi au numéro 99, avenue John Kennedy, Vacoas. 

Formation technique : Polytechnics Mauritius Ltd ambitionne de devenir le leader 

« Nous ne sommes pas là pour faire du « duplication » (double emploi), mais pour apporter notre contribution. Nous souhaitons devenir l’acteur principal au niveau de la formation dite « technical » et « higher technical. » Propos du Dr. Yamal Matabudul, Chief Executive Officer (CEO), du Polytechnics Mauritius, institution qui a vu le jour il y a trois ans et demi de cela et qui compte 2016 inscrits dans ses trois campus. 

Deux nouveaux campus 

En effet, l’établissement se positionne dans le segment de formation technique et ambitionne de devenir le leader. Le Dr. Matabudul reconnaît qu’il existe des complémentarités entre certaines institutions, « mais nous avons notre spécificité ». Il fait ressortir que la formation compte quatre segments principaux à savoir : vocationnel, technique, technique plus poussé et tertiaire. C’est dans cette optique que deux nouveaux campus viendront s’ajouter aux trois campus existants, notamment à Pamplemousses, Montagne Blanche et Réduit. Les deux nouveaux campus se situeront à Rose-Belle et à Rodrigues. « Nous souhaitons devenir plus accessibles à tous », a soutenu le CEO de Polytechnic Mauritius. Dans la foulée, il devait insister sur le besoin d’être passionné pour faire un choix de carrière. « Des ‘mock interviews’ sont tenus à l’intention des élèves, mais avec de vrais employeurs », rappelle-t-il.

Le Dr. Matabudul a affirmé qu’avec la publication des résultats du Cambridge School Certificate (SC) jeudi dernier, beaucoup d’élèves se demandent ce qu’ils vont faire à l’avenir. Ces derniers sont surtout inquiets s’ils n’obtiennent pas le fameux sésame que constituent les cinq « credits » obligatoires pour pouvoir faire le Higher School Certificate (HSC). « Nous offrons 23 programmes de formation qui sont « industry-based » et 60 % de nos admis détiennent le School Certificate. Pour certains cours, seulement trois « credits » sont requis alors que pour d’autres il faut les cinq « credits » et des fois même le HSC », a expliqué le Dr. Matabudul. 

« Welcome » les employés 

Ce dernier tient aussi à souligner que des personnes qui travaillent déjà, mais qui n’ont pas de qualification et de formation formelle, peuvent aussi profiter des cours. « Nous faisons du ‘skilling’ et du ‘upskilling’ », a soutenu le CEO de Polytechnics Mauritius. Il a aussi expliqué ce qui différencie Polytechnics Mauritius des autres institutions de formation : c’est « notre objectif qui est de préparer les admis pour une carrière. Les jeunes doivent faire un choix judicieux en ce qu’il s’agit de leur carrière. Certes, le ‘career guidance’ au niveau du ministère de l’Éducation fait un excellent travail, mais il y a une démystification à faire », a avancé le CEO de Polytechnics Mauritius. 

Ce dernier a aussi mis en exergue la ‘poly identity’, cette culture qui est propre à l’institution et qui permet aux étudiants de se forger une identité et une personnalité. Pour y parvenir, les formateurs accordent beaucoup d’importance aux « communication skills », aux présentations et aux réalisations de projets. De nouveaux programmes de formation seront proposés dès septembre. Dans un souci d’innovation, des cours dans des filières, telles l’aquaculture et le ‘golf management’ seront au programme. 

Formation en informatique, « nursing »… 

Nistee Gopee, Programme Leader of IT and Emerging cluster, a, pour sa part, affirmé que le secteur de l’informatique évolue rapidement, d’où la nécessité pour que la formation suive le pas ou soit en avance. Elle a ainsi énuméré les nombreuses possibilités de formation dans l’informatique. « Si vous êtes créatifs, nous avons le ‘Diploma in Interactive and Digital Media’ qui pourrait vous intéresser. » Cette dernière devait souligner que le « Collaborative Learning » est encouragé au sein de l’institution. 

De son côté, le Dr. Mike Halkoree a donné un aperçu des cours disponibles en « nursing », cours qui est suivi par 500 personnes en ce moment. Grâce à un MoU entre Polytechnics Mauritius et le ministère de la Santé et du Bien-être, les étudiants peuvent bénéficier d’un « on the job training » dans un des cinq hôpitaux nationaux du pays. Ce dernier s’est réjoui du fait que le premier « batch », composé de 47 nurses qui ont été formés, a tout de suite été recruté par le ministère de la Santé. Des cours plus spécialisés dans le domaine de la santé seront au programme bientôt. 

Le Dr. Kevin Catherine, programme Leader of Engineering cluster, a soutenu qu’avec le développement, de nouveaux secteurs et des possibilités d’embauche sont réels, d’où la nécessité d’adapter les formations aux besoins du marché. Pour exemple, il a cité l’introduction du métro qui a besoin de personnel qualifié. 

Projet : technicien en aviation

Toutefois, Polytechnics Mauritius voit plus loin et songe à introduire des cours pour former des techniciens en aviation. Pour sa part, Georges Soodeen, Programme Leader of Leisure, Tourism and Hospitality, a insisté que le secteur des loisirs tourne au ralenti, mais n’est certainement pas mort.