Le vaccin contre la fièvre aphteuse commandé du Botswana pourra être remplacé par celui adapté à la véritable souche du virus. De nouveaux tests sont menés dans ce pays ainsi qu’en France. Les résultats sont attendus mardi.
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Rien n’est encore perdu. Le vaccin contre la fièvre aphteuse, commandé du Botswana, pourra être remplacé. Les 20 000 doses réceptionnées par le ministère de l’Agro-industrie vendredi 12 août ne seraient pas adaptées pour contrer l’épidémie qui s’est déclarée à Rodrigues en juillet et qui a touché Maurice au début de ce mois par le biais d’une cargaison en provenance de Port-Mathurin. Elles sont, en fait, recommandées pour traiter la maladie issue des souches SAT 1, SAT 2 et SAT 3 originaires d’Afrique du Sud.
Samedi, le programme de vaccination a été tout bonnement annulé, car les résultats d’un laboratoire français sont venus contredire ceux soumis deux jours plus tôt par un laboratoire sud-africain. Les experts français soutiennent que la maladie est de la souche O, connue pour être cosmopolite. Ils indiquent aussi que leur laboratoire est équipé des dernières technologies, qu’ils ont effectué des tests plus approfondis et qu’ils n’ont pas pu se tromper.
Le hic, c’est que les deux laboratoires sont référencés par l’Office international des épizooties, aussi connu comme l’Organisation mondiale de la santé animale. Du coup, pour éviter d’inoculer un vaccin inefficace aux animaux, le gouvernement mauricien a invité le laboratoire français à « confirmer » ses résultats.
En parallèle, des échantillons seront transmis ce lundi au Botswana Vaccine Institute – un organisme gouvernemental qui distribue 20 millions de doses de vaccin dans 15 pays d’Afrique annuellement – pour établir la souche exacte de l’épidémie. Les résultats sont attendus le mardi 16 août et une décision sera prise quant au sort des 20 000 doses de vaccin.
« Un expert botswanais est au pays depuis samedi soir et a certifié que les conditions de préservation des vaccins sont respectées », indique le ministre de l’Agro-industrie Mahen Seeruttun au Défi Quotidien. Il a écourté sa visite à Rodrigues et a présidé une réunion de haut niveau à son bureau, dimanche, en présence de cet expert qui prêtera main-forte aux autorités mauriciennes pour gérer cette crise.
Les éleveurs rodriguais parlent de discrimination
La disparité entre le taux de compensation que recevront les éleveurs rodriguais et celui de leurs homologues mauriciens donne lieu à des protestations. Les éleveurs rodriguais envisagent d’intenter un procès à l’État et à l’Assemblée régionale de Rodrigues pour négligence. Ils considèrent que le virus de la fièvre aphteuse a été transmis par du bétail importé d’Afrique qui n’a pas été placé en quarantaine. Ce que démentent les autorités vétérinaires mauriciennes. Déplorant un manque de communication, certains de ces éleveurs s’interrogent sur les raisons du départ précipité de Mahen Seeruttun de Rodrigues samedi soir. Le ministre, de son côté, explique : « Serge Clair et moi avons fait un survol de la situation. Nous avons discuté de la mise sur pied d’un Fact-Finding Committee sur l’embarquement du bétail malade vers Port-Louis et la relance de l’élevage dans l’île. J’ai dû rentrer à Maurice à cause des résultats différents sur la souche de la fièvre aphteuse. » Nicolas Von-Mally, lui, a déjà invité les autorités à « write off » les prêts des éléveurs rodriguais et à mettre une ligne de crédit à leur disposition durant ces trois prochaines années. Voire à leur offrir un travail temporaire au sein de l’administration rodriguaise ou une aide sociale.
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