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Mahend Gungapersad, ministre de l’Éducation : «L’Extended Programme massacrait nos enfants»

Le ministre Mahend Gungapersad et le Dr Jimmy Harmon, directeur adjoint du SeDEC.

Le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad, n’a pas mâché ses mots lors de l’émission « Au cœur de l’info » mercredi. En dénonçant vigoureusement l’Extended Programme, qu’il accuse d’avoir « massacré » une génération d’élèves, il a plaidé pour une réforme en profondeur du système éducatif, axée sur l’inclusion et les secondes chances. 

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L’émission « Au cœur de l’info » du mercredi 16 juillet 2025, animée par Jane Lutchmaya et Annick Rivet, était consacrée à la réforme du système éducatif. Pour en débattre, elles avaient convié sur le plateau le Dr Mahend Gungapersad, ministre de l’Éducation, ainsi que le Dr Jimmy Harmon, directeur adjoint et responsable du secondaire au Service Diocésain de l’Éducation Catholique (SeDEC). 

Dès les premiers échanges, Mahend Gungapersad a été clair et incisif. « Ce n’est pas parce que je suis dans un nouveau gouvernement, mais le concept d’Extended Programme massacrait nos enfants. Ils n’arrivaient pas à suivre le rythme et étaient laissés au bord de la route », a-t-il déclaré. 

Pour lui, ce système excluait des centaines d’enfants dès leur plus jeune âge, simplement parce qu’ils n’avaient pas acquis les bases en mathématiques ou en littératie à temps. Il estime que ce dispositif a durablement pénalisé de nombreux élèves et doit absolument être remplacé.

Afin d’étayer ses arguments, le ministre a évoqué la problématique des trois crédits versus cinq crédits du School Certificate (SC) pour accéder au Higher School Certificate (HSC). « Il y a eu des tragédies humaines avec ces 5 Credits et elles ont été irréparables sur les plans humain et familial », a-t-il souligné. « Avoir trois ou quatre Credits au SC n’est pas la finalité. Il y a des ‘slow learners’. » 

Face aux critiques sur un supposé nivellement vers le bas, le ministre a rétorqué avec fermeté : « On me reproche de tuer l’élitisme, mais je parle de chiffres concrets : est-ce que le pourcentage a progressé au niveau du SC et du HSC ? »

Il a ensuite défendu sa vision inclusive de l’éducation. « Permettre aux élèves ayant obtenu trois crédits en SC d’accéder au HSC c’est pour notre gouvernement et moi-même offrir une seconde chance dans la vie. Est-ce un drame, un péché ? Ce que je veux, c’est tendre la main et donner une seconde chance. »

Stop à la promotion automatique 

Autre sujet abordé par le ministre : la promotion automatique des élèves. Comme plusieurs pédagogues, Mahend Gungapersad s’y oppose fermement. Pour lui, la promotion automatique sans avoir été formés et éduqués se résume ainsi : « Bizin aret sa. Stop ! » Mercredi, il a insisté sur le fait que le système éducatif ne doit pas favoriser un nivellement par le bas. 

Ce qu’il souhaite, ce sont des jeunes motivés qui progressent malgré les difficultés. « Nous leur demandons de redoubler leur classe ratée et s’ils échouent, il y a d’autres filières, comme la formation technique, mécanique ou en hôtellerie qui leur seront proposées. Nous ne les laisserons pas sur la touche. Il y aura toujours une ‘helping hand’. Nous les accompagnerons », a assuré le ministre.

Fin du PGCE obligatoire : une bonne initiative, selon le ministre 

Le ministre a aussi parlé de la fin de l’obligation de détenir un Postgraduate Certificate in Education (PGCE) pour enseigner dans les écoles primaires et secondaires. Il a précisé que cette mesure vise à atténuer la pénurie d’enseignants. « Enlever l’obligation d’avoir un PGCE pour exercer comme prof est une bonne initiative », a-t-il dit. Désormais, un diplômé souhaitant devenir instituteur ou enseignant pourra le faire tout en suivant les cours du PGCE en parallèle. Selon le ministre, cette flexibilité permettra de renforcer les effectifs dans les établissements scolaires.

Dr Jimmy Harmon : « Le PGCE obligatoire était un obstacle » 

Le Dr Jimmy Harmon, spécialiste en éducation, estime que la suppression du caractère obligatoire du PGCE est une avancée importante. Il explique que cette exigence représentait un frein majeur pour de nombreux jeunes diplômés désireux d’embrasser la carrière enseignante. « Beaucoup reculaient à l’idée de devoir suivre deux ans de cours avant de pouvoir enseigner. Cela a contribué à la pénurie d’enseignants », a-t-il dit. Pour lui, en leur permettant de commencer à enseigner tout en suivant leur formation, on enlève un frein important. « Le PGCE obligatoire était un obstacle. »

 

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