
Israël a bombardé depuis lundi plusieurs cibles du pouvoir syrien d'Ahmad al-Chareh, assurant chercher à défendre la minorité druze impliquée dans des affrontements meurtriers dans la région de Soueida dans le sud de la Syrie.
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Techniquement en état de guerre avec son voisin syrien, Israël a affirmé qu'il ne permettrait pas une présence militaire dans le sud de la Syrie, près de sa frontière, après le déploiement mardi de forces gouvernementales dans la ville de Soueida.
Les dirigeants israéliens ont annoncé qu'ils intensifieraient les frappes en Syrie si les forces syriennes ne se retireraient pas du sud du pays.
Ce que l'ont sait des frappes israéliennes en Syrie:
Syrie: le ministère de l'Intérieur annonce un nouveau cessez-le-feu à Soueida
Les autorités syriennes ont annoncé mercredi un nouveau cessez-le-feu dans la ville à majorité druze de Soueida, dont l'application doit être surveillée par des représentants de l'Etat et des chefs religieux druzes, après des violences meurtrières.
Un premier cessez-le-feu proclamé mardi était resté sans effet dans cette région du sud de la Syrie où les violences ont fait plus de 350 morts depuis dimanche, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Plus de 350 morts dans les violences dans le sud de la Syrie
Plus de 350 personnes ont été tuées depuis le week-end dernier dans des violences dans la province de Soueida, dans le sud de la Syrie, selon un nouveau bilan annoncé jeudi par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Selon cette organisation, un total de 79 combattants druzes, 55 civils, 189 membres de l'armée ou des forces de sécurité et 18 combattants bédouins ont été tués dans des violences communautaires, auxquels s'ajoutent 15 soldats et membres des forces de l'ordre tués dans des frappes israéliennes.
Palais présidentiel, QG de l'armée
Mercredi, l'armée israélienne a affirmé avoir frappé une "cible militaire" dans la zone du palais présidentiel à Damas.
Des témoins ont affirmé à l'AFP avoir entendu une explosion dans le secteur du palais présidentiel à Damas puis vu de la fumée se dégager de la zone.
Plus tôt, la télévision officielle syrienne a fait état de nouvelles frappes israéliennes sur le QG de l'armée dans le centre de Damas, où une aile du bâtiment de quatre étages a été détruite. Le ministère syrien de la Santé a fait état d'un mort et de 18 blessés.
Des images de la télévision ont montré des militaires quitter précipitamment le bâtiment, contigu au ministère de la Défense.
Le matin, l'armée israélienne a annoncé une frappe sur l'entrée du même QG.
Frappes à Soueida
Mercredi, l'agence officielle syrienne Sana annoncé une frappe israélienne avec des drones sur la ville à majorité druze de Soueida.
La veille, l'armée israélienne a annoncé avoir bombardé des "véhicules militaires des forces du régime à Soueida".
Lundi, elle a frappé dans cette région plusieurs chars des forces gouvernementales aux abords de la ville.
La province de Soueida abrite la plus importante communauté druze du pays, une minorité ésotérique issue de l'islam répartie en Syrie, au Liban et en Israël.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), plus de 300 personnes ont été tuées depuis dimanche dans les affrontements entre combattants druzes et tribus bédouines auxquelles se sont jointes ensuite les forces gouvernementales.
"Coups douloureux"
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a exigé mercredi du pouvoir syrien qu'il "laisse tranquilles" les druzes de Soueida et qu'il retire ses forces de cette ville.
"Israël n'abandonnera pas les druzes en Syrie et imposera la politique de démilitarisation" dans le sud du pays, a-t-il averti, avant de menacer le pouvoir syrien de "coups douloureux".
Outre défendre les druzes, Israël veut "empêcher la menace d'une présence militaire dans le sud de la Syrie, près de sa frontière", a indiqué un responsable militaire.
La Syrie a condamné mardi "l'agression israélienne traîtresse" et affirmé son droit "à défendre son territoire".
Contexte
Bien qu’ayant entamé des contacts avec les autorités syriennes issues de la mouvance islamiste qui ont renversé en décembre le président Bachar al-Assad, Israël les considère toujours avec méfiance.
Il a depuis décembre mené des centaines de frappes contre des sites militaires en Syrie, affirmant vouloir empêcher que des armes ne tombent aux mains du pouvoir.
Après la chute d'Assad, Israël a envoyé ses troupes dans la zone tampon démilitarisée sur le plateau syrien du Golan, à la lisière de la partie de ce plateau qu'il occupe depuis 1967. L'armée israélienne s'est aussi déployée dans des positions dans le sud de la Syrie.
Et par l'entremise des figures de cette communauté qui réside en Israël, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a multiplié les gestes d'ouverture entre les druzes syriens.
En Israël, environ 153 000 druzes sont citoyens israéliens. Contrairement aux autres Arabes israéliens, les druzes sont soumis à l'enrôlement obligatoire dans l'armée.
Etats-Unis, UE, Emirats
Les Etats-Unis sont "très préoccupés" par les frappes israéliennes en Syrie, a déclaré le secrétaire d'Etat, Marco Rubio.
L'Union européenne a appelé au "respect" de la souveraineté syrienne, "face à la multiplication des frappes israéliennes".
Les Emirats arabes unis ont condamné "avec force" les frappes israéliennes.

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