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Enquête judiciaire sur la mort de patients dialysés : « Mo pa pe kapav… sap mo lavi », le cri d’Habib Unjore avant sa mort

Didier Lesage, très ému, pendant son témoignage sur Habib Unjore.

L’enquête judiciaire visant à faire la lumière sur le décès de 12 patients dialysés pendant la pandémie de Covid-19 s’est poursuivie le mardi 27 mai, à la cour de Curepipe. Les témoignages de Didier Lesage et de Nawsheen Keenoo ont révélé des conditions de traitement déplorables et un manque criant de prise en charge médicale à l’hôpital de Souillac et à l’hôtel Tamassa.

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Lors de son audition, Didier Lesage, un patient dialysé de Rivière-des-Anguilles, a affirmé que deux appareils de dialyse étaient hors service pendant la pandémie à l’hôpital de Souillac. Il a aussi dénoncé l’état insalubre de la zone d’isolement et des traitements qu’il a qualifiés d’inhumains.

Il a raconté que les patients, positifs à la Covid-19, n’avaient reçu aucun traitement spécifique à l’hôpital de Souillac. La nourriture leur était simplement déposée devant la porte dans des boîtes en carton.

Le décès dramatique d’Habib Unjore

Didier Lesage est également revenu sur le décès d’Habib Unjore. Dans la nuit du 8 avril 2021, ce dernier l’a réveillé en se plaignant de fortes douleurs, lui lançant : « Mo pa pe kapav… sap mo la vie ». Malgré l’appel d’un autre patient pour chercher de l’aide, un infirmier n’est arrivé que deux heures plus tard. Ce n’est qu’à 3 heures du matin qu’Habib Unjore a été transféré à l’unité de soins intensifs. Didier Lesage a appris son décès à 6 heures. Ému, il a fondu en larmes en évoquant ces souvenirs douloureux, tout en insistant une nouvelle fois sur le fait que les patients dialysés n’avaient pas bénéficié de soins appropriés.

Livré à lui-même, jusqu’à la mort

Nawsheen Keenoo, fille d’Habib Unjore, a aussi livré un témoignage poignant devant la magistrate Shavina Jugnauth. Elle a rappelé que son père sous dialyse depuis 2015 et diabétique sous insuline, n’avait, selon elle, pas reçu les traitements nécessaires.

Elle a expliqué que son père avait été placé en quarantaine à l’hôtel Tamassa après qu’une infirmière du service de dialyse a été testée positive à la Covid-19. Pourtant, il n’avait jamais été en contact avec cette infirmière. Elle a aussi souligné qu’elle avait demandé à ce que son père soit isolé à son domicile et accompagné par sa mère, mais ces requêtes ont été rejetées.

Nawsheen Keenoo a ajouté que lors de sa première nuit à l’hôtel Tamassa, son père avait dû se contenter d’un briani pour dîner. Elle a précisé qu’elle n’obtenait que très peu d’informations sur son état de santé.  Le seul appel officiel du ministère de la Santé a été pour lui annoncer le décès de son père.

Les auditions reprendront ce jeudi à la cour de Curepipe. D’autres témoins viendront livrer leur vérité afin de faire la lumière sur les circonstances exactes ayant conduit à la mort des patients dialysés.

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