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Élus ensemble pour gouverner ensemble, tel est votre mandat

L’équipe de Democracy Watch appelle au consensus et à l’harmonie entre les formations composant l’Alliance Lepep. Et demande davantage de transparence dans la gestion des fonds publics. Texte : « Une cohabitation qui n’a jamais été facile »… (entre le MSM et le PMSD, Week-end du 14 février 2016) « Parfum de discorde au MSM » (l’express,15.2.2016) ‘Développement: D. Guttee propose une alternative a la Port-Louis Smart City’ (Le Mauricien, 15.2.2016) Commentaire : L’arrangement électoral conclu en vue des élections du 10 décembre 2014 fut largement plébiscité par notre électorat. Les trois partenaires de l’Alliance Lepep sont donc, jusqu’à la fin de leur mandat (sauf élections générales anticipées, en cas d’impossibilité de continuer à gouverner ensemble), tenus de gouverner de concert pour le bien de la population et du pays. Et bien sûr conformément au programme électoral présenté, du moins dans les grandes lignes, adapté aux conditions locales, régionales et internationales qui changent parfois soudainement, à l’instar du prix du pétrole. En fait, l’adaptation aux conditions changeantes est un indicateur sûr de la performance de nos dirigeants gouvernementaux. Reste à évaluer dans quelle mesure de nouvelles donnes sont conséquentes, durables ou éphémères, influençables, positives à long terme, négligeables, etc. Pas question de rupture ni de réarrangement entre partis pendant un mandat, tel que nous l’avons connu dans le passé. Le peuple mauricien d’aujourd’hui, maintenant politiquement plus mûr, ne l’accepterait pas. Donc, mieux vaut éviter ces écarts de langage entres partis de la coalition, comme rapportés par la presse. Ils ne font que saper la confiance de la population en ses dirigeants. Le travail de sape entre partenaires demeure inacceptable. Il faut évidemment garder le consensus et l’harmonie au niveau de chacun des partis membres de la coalition. Les leaders de ces partis, Pravind, Xavier-Luc et Ivan, sauront le faire, malgré des différences inévitables de personnalité. La démocratie fonctionnelle l’exige. La deuxième année du mandat de 2015-2019 déjà entamée, il faut analyser ce qui reste à faire avant la prochaine échéance électorale : bien remplir les postes encore vacants par les institutions indépendantes créées dans ce but, maintenir le dialogue avec la population et les forces vives, qui ne sauraient être négligées. Des projets aussi ambitieux que les smart cities exigent des analyses et une planification continue, au plus haut niveau qu’il s’agisse de décisionnaires, de cadres et d’experts. Ils ne peuvent se contenter de slogans insignifiants, incapables de nous faire rêver ne serait-ce qu’une journée. La réactivation d’un ministère du Plan aurait été la solution idéale afin de procéder systématiquement, allant de la mission bien définie (comme le Premier ministre l’a fait récemment), suivi de la planification, des actions à entreprendre avec sources de financement et finalement la mise à exécution sur le terrain. Des concours internationaux de planificateurs et d’architectes, experts connaissant bien la situation dans des pays en développement et des îles éparses (SIDS) auraient donné de meilleurs résultats pour les projets de smart cities, y compris ceux de la République indienne qui planifie actuellement 100 smart cities comparées aux huit de Maurice.  

La bonne gouvernance, c’est autre chose qu’une simple proclamation

Texte : Percy Mestry : « Pas de miracle économique avec des recettes des années 1980…Je n’arrive pas à comprendre où sont passés les gains inattendus (baisse du prix du pétrole de $ 100 à $ 30) et comment ces fonds n’ont pu être bénéfiques à l’économie et aux citoyens modestes. Les responsables de la gestion de ces fonds sont tenus de fournir  au Peuple un compte-rendu honnête » (Business Magazine du 10 février 2016) Commentaire : Percy Mestry n’est pas le premier à évoquer ces problèmes de gestion, en notre nom, de substantiels fonds publics sur lesquels plane, à nos yeux de profanes, une chape de plomb et de mystère. Pas le premier ni le dernier non plus. Nous  présumons ces fonds publics gérés honnêtement, en faveur du bien commun et non au profit de quelques intérêts particuliers ou partisans. De temps en temps, des experts plus ou moins autorisés, se prétendant connaisseurs avisés et spécialistes,  tournent en dérision  notre naïveté. Ils nous accusent d’être assez stupides pour ne pas comprendre que des privilégiés trop tolérés par des dirigeants, que nous avons  plébiscités, gèrent selon leur bon plaisir l’argent destiné pourtant au bien de tous. Ont-ils raison et sommes-nous assez sots pour ne pas nous apercevoir que nous avons affaire à des gestionnaires publics ou dirigeants indignes ? Ou bien nos experts font-ils de la démagogie, en prétendant des fraudes qu’ils seraient bien incapables de prouver, en dénonçant inutilement des escrocs sans les nommer ? Bien malin qui peut répondre à ces questions. Nos responsables politiques et économiques se taisent plus souvent qu’ils daignent prendre la parole et éclairer nos lanternes, soutenant qu’ils ne peuvent répondre à toute allégation faite à leur encontre. Ils disposent pourtant des services d’attachés de presse dûment rémunérés de fonds publics. Nous ne sommes pour rien s’ils ne font pas l’affaire. S’ils savent ne rien avoir à se reprocher ni à leurs plus proches collaborateurs, hommes de confiance, choisis par eux pour les soutenir dans leurs multiples tâches, s’ils savent leurs détracteurs dans l’erreur, peut-être même de mauvaise foi, ils pourraient, sinon croiser le fer avec eux, (ce ne sont pas les plateaux de radio et de télévision qui manquent) pour au moins corriger les erreurs et rétablir la vérité. Ils peuvent également poursuivre ceux qui ont proféré de fausses accusations ou diffusé de fausses nouvelles, et laisser notre police et notre Justice démêler le vrai du faux dans ces accusations. Ce que réclame pourtant M. Mestry n’est pas la mer à boire : publication régulière, au moins annuelle, des comptes des fonds publics, afin de permettre, sinon à l’ensemble de la population, du moins à ceux qui s’entendent en matière de comptabilité, de lecture et de compréhension de bilans financiers, de savoir si nos biens et fonds publics sont honnêtement gérés ou s’ils sont confiés à des gens peu fiables. La bonne gouvernance ne peut pas seulement se proclamer en se bombant le torse. La population doit surtout avoir la perception, sinon la conviction, qu’elle est à l’œuvre, qu’elle fonctionne adéquatement et efficacement, que nous pouvons avoir confiance en elle et dormir sur nos deux oreilles, sans tomber dans la naïveté pour autant car notre vigilance se doit de rester éveillée. Certains d’entre nous, connaisseurs en gestion financière et bilans de fin d’année, savent mieux que l’ensemble de la population ce qui se trame exactement dans la gestion de ces fonds publics. S’ils savent, en leur âme et conscience, que quelque chose de louche s’opère à l’insu du peuple et de ses régulateurs, s’ils savent et qu’ils se taisent pour quelque raison que ce soit, ils deviennent les  complices de ces malfaiteurs de la pire espèce qu’ils se refusent, en connaissance de cause, de dénoncer. S’ils savent et qu’ils se taisent, ils ne valent pas mieux que ces nuisances publiques qu’ils dénoncent mais seulement sous le manteau et sans aucune efficacité. Les rapports annuels de l’Audit se font selon des lignes  des plus valables, mais la suite à donner à ces documents, la mise à exécution de leurs recommandations, font souvent défaut. Plus détestable que le voleur est le gabelou qui le couvre et le protège.
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