
Ashwin Dookun, l’un des rares survivants des municipales, a sauvé in extremis sa tête, et celle du Reform Party, qui avait pourtant aligné 81 candidats. Ancien maire de Vacoas-Phoenix, il croit en une alternance politique aux côtés de Roshi Bhadain.
Publicité
Le Reform Party misait beaucoup sur Beau-Bassin/Rose-Hill et il a mordu la poussière. Explications.
Pour commencer, le Reform Party est le seul parti extraparlementaire qui s’est présenté aux élections municipales avec le plus grand nombre de candidats, soit 81. Le parti n’a pu faire le carton plein à cause de plusieurs facteurs en dehors de son contrôle, et non parce que, comme certains le pensent, « pa finn gagn » la quantité.
Le Reform Party a placé des candidats dans toutes les villes, et misait ses chances dans les cinq villes indistinctement, et non seulement à Beau-Bassin/Rose-Hill, comme vous le pensez.
N’empêche, votre parti affichait un optimisme certain…
Avec moins de 27 % de taux de participation, je ne dirais pas que le Reform Party a mordu la poussière. C’est plutôt l’Alliance du Changement qui a dû déployer sa machinerie dans l’après-midi, avec plusieurs députés, Junior Ministers, ministres, les nouveaux nominés dans les différents wards des différentes villes, pour « intimider » les gens, chemin par chemin, pour aller voter. Surtout les fonctionnaires, parce que le taux de participation à midi tournait autour des 10 %. Et croyez-moi, à cette heure-ci, l’Alliance du Changement était loin derrière dans les cinq villes.
Qu’en était-il à Vacoas-Phœnix ?
Dans l’après-midi, s’il n’y avait pas eu la descente des ministres Anil Bachoo, Mahend Gungapersad, Patrick Assirvaden, de la Junior Minister Joanna Bérenger, les Junior Ministers comme Fawzi Allymun et plusieurs autres députés pour « intimider » et pousser les gens à aller voter, les résultats auraient été différents.
Vous insinuez qu’il y aurait eu abus de la part du gouvernement ?
Je pense que l’Electoral Supervisory Commission, par l’intermédiaire de ses Returning Officers, devrait faire preuve d’une vigilance accrue concernant le respect du périmètre de 200 mètres autour des centres de vote. Dimanche, jour du scrutin, dans les cinq villes, des activités de canvassing se déroulaient ouvertement, avec ces personnes présentes dans le « restricted perimeter » des 200 m.
Normalement, les responsables de l’ESC veillent au grain…
Certes, dans les urnes, les Returning Officers ont fait un travail remarquable et je tiens à remercier le professionnalisme de la Returning Officer du Ward 3 de Vacoas-Phœnix.
Pourquoi ?
La Returning Officer a su tenir tête au ministre Patrick Assirvaden et l’a gentiment renvoyé du yard de l’école parce qu’il n’avait pas de badge officiel.
Vous avez été élu sur un tirage au sort, est-ce un coup de chance ?
Dans trois wards, je battais mon adversaire, mais dans le quatrième, il était vainqueur. La loi prévoit, malgré une demande de « recount », que l’on fasse un tirage au sort. Le responsable de l’ESC a refusé un « recount » car il n’y avait aucun « ground », dans le sens d’incidents ou autres. Tout était calme. Les citoyens ont voté et c’est la loi qui prend le dessus. J’aurais pu ne pas être élu.
Vous serez le seul élu de l’opposition, cela ne vous tracasse-t-il pas un tantinet ?
Un conseil marche selon les Standing Orders établis. Tous ceux qui seront appelés à veiller sur la ville devront connaître les Standing Orders, ce qu’ils ne savent pas. Et je vais former les nouveaux conseillers, car je suis un ancien maire de Vacoas-Phœnix.
Sur 81 candidats, vous êtes le seul survivant…
Quand j’étais maire, j’ai tout fait pour qu’il n’y ait pas d’ingérence politique dans les affaires des collectivités locales. Je serai le seul parmi les autres élus à me battre. Il faut arrêter de prendre des ordres du ministre de tutelle ou du gouvernement. J’ai été élu en 2005 et le PTr mis à la porte. Le vrai changement viendra du Reform Party.

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !