
Le samedi 12 avril, le leader du Reform Party, Roshi Bhadain, a présenté ses 81 candidats pour les élections municipales le 4 mai. La présentation a eu lieu au Hennessy Park Hotel à Ébène. Son parti, qui se positionne comme une alternative face à l’alliance gouvernementale, aligne des candidats dans « tous les Wards de toutes les villes ».
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« Au total, on a 81 candidats. Il était important que le Reform Party mette des candidats après un 60-0 aux élections générales par l’Alliance du Changement », a avancé Roshi Bhadain devant ses sympathisants. Il a mis en garde contre les conséquences d’une nouvelle victoire écrasante du pouvoir. « Si l’alliance au pouvoir remporte 120-0, on se trouvera dans une situation totalitaire », a-t-il fait observer.
Roshi Bhadain insiste sur la nécessité de maintenir un équilibre démocratique au sein des conseils municipaux. « Le Reform Party est le seul parti qui peut contribuer à cet équilibre. Il faut une opposition. »
Le profil des candidats présentés, selon lui, reflète un esprit de renouvellement. « Tous nos candidats ont fait preuve de courage et ce sont des gens qui aiment leur ville et qui veulent changer un système. Ce qui commence par les élections municipales. »
Critique du gouvernement en place
Le chef du Reform Party a profité de l’occasion pour critiquer le gouvernement, en particulier sa gestion économique. « Ce gouvernement opère depuis cinq mois. On a donné le temps au temps. Après cinq mois, il y a des élections municipales. Je pense qu’il est important de dire que les gens souffrent économiquement et ne savent pas comment joindre les deux bouts », a-t-il déclaré.
Roshi Bhadain a pointé du doigt la stagnation des prix à la pompe malgré la baisse du prix du pétrole sur le plan international. « On voit que les prix dans les boutiques augmentent toujours et que le prix de l’essence et du diesel reste cher. » Il évoque aussi les promesses non tenues. « Ils étaient venus au pouvoir avec beaucoup de promesses et ils font le contraire aujourd’hui. »
Il a dénoncé ce qu’il appelle une « illusion » électorale, en opposition au programme du Reform Party : « Comparez avec le Reform Party qui avait fait 80 promesses de réformes. On n’a jamais promis le ciel et la terre. On n’a pas vendu du rêve. » Il qualifie l’alliance gouvernementale d’« alliance du non-changement ».
Stratégie assumée
Malgré la reconnaissance des moyens limités de son parti face à l’alliance gouvernementale, Bhadain appelle à une mobilisation ciblée. « C’est une lutte de David contre Goliath, car ils ont toute l’armada et ils ont présenté 120 candidats. » Il insiste sur l’importance de la représentation municipale. « Il faut un chien de garde. S’ils gagnent 120-0, c’est votre voix qui disparaît. »
Roshi Bhadain estime que le taux de participation sera comparable à celui des précédentes municipales, voire inférieur. « Une forte abstention serait un avantage pour nous. Je pense que le nombre d’électeurs sera de 35 à 45 % comme la dernière fois et peut-être un peu moins. » Il juge réaliste l’objectif de faire élire certains de ses candidats. « Il faut 1 500 à 2 000 votes dans un Ward pour être élu et je crois que nos candidats peuvent atteindre ce chiffre. »
Précisions sur l’affaire Seegolam
La presse l’a interrogé sur sa position en tant qu’avocat de Harvesh Seegolam, ex-gouverneur de la Banque de Maurice, dans le cadre de l’affaire de l’hôtel Ambre. « Je ne vois pas comment le fait que je représente Seegolam joue le jeu du Mouvement socialiste militant (MSM), car ce sont d’anciens ministres du MSM qui défilent là-bas à la Financial Crimes Commission », a-t-il indiqué. Il a ajouté : « Harvesh Seegolam n’a pas fait valoir son droit au silence. Il a tout dit de A à Z. »

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