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Élection à la circonscription no 10 : pourquoi la date du 9 octobre rend la partielle quasi-impossible

Writ : Le « writ of election » a été émis dimanche par la Présidence.

Dimanche matin, la Présidence de la République a émis le « writ of election » pour la partielle au no 10 (Montagne-Blanche/GRSE). Le dépôt de candidatures aura lieu le 11 juillet et la partielle le 9 octobre. Tel en a avisé le Premier ministre, Pravind Jugnauth, au président de la République, Prithvirajsingh Roopun. Légalement, la date butoir pour cette partielle est le 10 octobre. Le chef du gouvernement a donc opté pour le délai quasi-maximal.

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Deux facteurs viennent indiquer que cette partielle n’aura très probablement pas lieu, même si le MSM compte bien aligner un candidat. Le premier élément est que le Parlement sera automatiquement dissous le 21 novembre. Si partielle il y a, le député élu aura un mandat d’un peu moins d’un mois et demi seulement, comme le fait ressortir le secrétaire-général du PTr, Ritesh Ramful.

Le second élément est que le 9 octobre tombe en pleine période du Durga Puja, une des principales fêtes annuelles de la communauté hindoue. Selon un responsable de la Mauritius Sanatan Dharma Temples Federation, elle aura lieu du 3 au 12 octobre. Comme l’indique Nuvin Unoop, vice-président de l’association socio-culturelle Voice of Hindu, aucun gouvernement ne tiendrait une élection durant cette période, et à plus forte raison si c’est en région rurale.

Au niveau de l’Hôtel du gouvernement, l’on confie vouloir garder toutes les options ouvertes pour la date des élections générales en n’excluant pas non plus la tenue effective de la partielle. Selon la Representation of the People Act et la Constitution, une fois l’Assemblée nationale dissoute, les élections générales doivent se tenir dans un délai de 145 jours. Légalement parlant, les élections générales pourront se tenir au plus tard en février de l’année prochaine.

Mais, si la partielle a lieu et que le Parlement est dissous automatiquement le 21 novembre, les élections générales pourront se tenir au plus tard en avril de l’année prochaine.

Du côté des observateurs, l’on voit mal le gouvernement tenir cette partielle. Michael Atchia, de Democracy Watch, est d’avis qu’il serait « illogique de faire voter les électeurs du no 10 à une partielle quelques semaines ou mois avant des élections générales ». « Pour ces électeurs, aller voter pour faire élire un représentant pour remplacer un député qui a démissionné, puis aller voter pour faire élire trois autres représentants quelques semaines plus tard, me semble extrêmement peu probable. Il est clair qu’il n’y aura pas cette partielle et que nous irons directement vers les élections générales », estime-t-il.

Pour ce dernier, « le gouvernement garde toutes ses options ouvertes pour pouvoir tenir les élections générales le plus tard possible ».

Au niveau de Think Mauritius, l’on abonde aussi dans cette direction. « Le Premier ministre veut rendre la vie difficile pour les partis de l’opposition. Au lieu de se concentrer sur les élections générales, ils risquent de dissiper leur énergie sur deux plans en même temps », dit Faizal Jeerooburkhan.

Ce dernier estime que « c’est une stratégie de ruse et même un peu machiavélique ». « Je pense qu’on assistera au même scénario qu’en 2019 où un ‘writ’ avait été émis pour une partielle au no 7 et le Parlement avait finalement été dissous avant la date de la partielle », ajoute-t-il.

 

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