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Effet domino : ces secteurs directement affectés par la hausse du prix du carburant

Les automobilistes ne sont pas les seuls à subir la hausse du prix du carburant. L’augmentation d’environ 10 % sur le litre d’essence et sur celui du diesel a également un impact direct sur divers secteurs d’activités. Comment les entreprises font-elles face à cette nouvelle augmentation ? Quel est l’impact sur leurs coûts d’opération ? Tour d’horizon.

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Distribution et livraison : Un nouveau coup de massue pour les opérateurs 

Après l’appréciation du dollar et la constante hausse du coût du fret, l’augmentation du prix du carburant vient détériorer davantage la situation des opérateurs dans le secteur de la distribution et de la livraison. « Avec les coûts d’opération qui ne cessent d’augmenter, notre marge de profit se retrouve largement réduite. Certains opérateurs subissent même des pertes », affirme Pritam Dabydoyal, directeur de P&P International.  

Cette nouvelle hausse du prix du carburant, dit-il, entraînera une hausse jusqu’à 10 % sur les coûts d’opération. « Si pour certains produits, on peut compenser par un ajustement des prix, pour d’autres, on ne peut augmenter les prix, car il s’agit de produits de base avec des prix contrôlés », déplore-t-il. Pritam Dabydoyal demande  une réunion consultative avec les autorités pour trouver une solution. « Si la situation persiste, beaucoup d’importateurs ne seront pas en mesure de continuer leurs opérations et des fermetures seront envisagées », prévoit-il.  

Chez Swift Messenger Services Limited, engagée dans la livraison, l’impact du prix du carburant sera un nouveau coup dur. « Nous travaillons déjà à petits profits et cette augmentation sera néfaste pour l’année 2022, qui s’annonce déjà très affectée par la Covid 19 », dit le directeur Brian Dholah.


Grandes surfaces : Une éventuelle hausse des prix des produits pas écartée. 

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Si la hausse du prix du carburant n’a pas un impact direct sur le coût des opérations des supermarchés et hypermarchés, il se fera toutefois sentir sur les prix des produits de consommation. C’est ce que font comprendre les responsables des grandes surfaces. « Les compagnies de distribution  ainsi que les entreprises de production, qui sont fortement affectées par l’augmentation du prix du carburant, vont passer cette hausse sur les prix des produits », indique Abthar Dhurrun, Chief Operating Officer (COO) chez Intermart. Ainsi, dit-il,  les consommateurs doivent s’attendre à une éventuelle hausse des prix dans les jours à venir. Un avis que partage un manager chez Winner’s. « C’est la tendance à chaque fois que le prix du carburant augmente. Les fournisseurs revoient leurs prix à la hausse », dit-il. 


Boulangerie : Une hausse du prix du pain réclamée 

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Le propriétaire de Crispy Bread Bakery & Pastry, Kenny Heeramun, est catégorique. « Avec ce nouveau prix du carburant, il y a un besoin de revoir le prix du pain à la hausse », soutient-il. Au cas contraire, dit-il, la fermeture de plusieurs boulangeries serait inévitable. Avant la hausse des prix, il fallait compter Rs 175 000 par mois pour le diesel pour la production du pain. « Maintenant, il faudra compter Rs 185 000 par mois, ce qui représente une hausse d’environ 6 % », indique l’intervenant. Toutefois, il affirme que la hausse du prix du carburant n’est pas le seul facteur qui demande une révision du prix du pain. « Il faut compter la hausse du prix des ingrédients et la hausse du coût de la main-d’œuvre », poursuit-il. Si un pain maison coûte Rs 2,60, Kenny Heeramun estime que le prix devrait être au moins de Rs 3. 

Nasser Moraby, président de l’Association des propriétaires de boulangeries, abonde dans le même sens. « Depuis 2012, le pain reste la seule commodité qui n’a connu aucune hausse malgré toutes les augmentations.  Avec cette nouvelle majoration du prix du carburant, nous allons définitivement demander la révision du prix fixé », dit-il. D’ailleurs, il souligne que les membres vont se réunir en début d’année pour discuter de la marche à suivre. 


Transport public : La révision du tarif envisagée  

La nouvelle hausse sur le prix du diesel n’impacte pas directement la Compagnie Nationale de Transport (CNT). C’est ce qu’affirme le General Manager, Rao Rama. « Nous avons déjà un prix négocié avec notre fournisseur Indian Oil. Cependant, il faudra voir comment nous organiser à la fin du contrat », dit-il. 

Même son de cloche du côté de Rose-Hill Transport (RHT) Bus Services Ltd. « Le groupe ne sera pas affecté par la récente hausse de carburant car les sociétés de transport public reçoivent une dotation au-delà d’un seuil déjà établi par l’État », explique  le directeur Sidharth Sharma, CEO de RHT Holding Ltd. Il fait ressortir que si les prix augmentent, cette dotation couvrira toute hausse, ce qui contribue également à garder les prix du ticket constants. « Toutefois, les sociétés devront modifier leurs prévisions de trésorerie pour pallier les paiements de l’État qui pourraient être décalés de quelques mois », affirme-t-il. 

Selon nos intervenants, l’industrie du transport passe par une période difficile depuis la pandémie. « Nos revenus ont baissé de 20 % à 35 % par rapport à l’année 2019 », avance Rao Rama. Par ailleurs, avec le coût de fret et l’appréciation du dollar, poursuit-il, les pièces de rechange coûtent plus cher. « Ainsi, une révision du tarif du transport doit être à l’agenda »,  soutient le GM de la CNT. 

Chez les chauffeurs de taxi, l’impact de la hausse du carburant est direct. Yashpal Murrakhun, président de la Federation of Hotels Taxis Association, soutient que cette nouvelle hausse va freiner la reprise des activités. « Depuis 2014, nos prix n’ont pas changé. Les opérateurs  sont libres de faire des ajustements s’ils se sentent pénalisés par la nouvelle hausse du prix », dit-il. À noter que les tarifs des taxis ne sont pas fixés. 


Manufacturier : Des pertes d’emploi à l’agenda 

Textile

De la production à la livraison, en passant par le frais du transport des travailleurs, l’impact de la hausse du prix du diesel se fait sentir à plusieurs niveaux dans le secteur manufacturier. Pour Avinash Goburdhun, directeur de Wensum Textile, c’est un nouveau coup dur pour les opérateurs. « Depuis la pandémie, nous essayons de joindre les deux bouts. Récemment avec la hausse des salaires, nous avons fait un effort pour absorber les coûts. Si nous augmentons nos prix suite à la nouvelle hausse du prix du carburant, nous allons perdre des clients », dit-il. Pour lui, le licenciement serait la seule façon pour mitiger les nouveaux coûts. « Nous n’aurons pas d’autres choix », dit-il. 
 

 

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