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Éducation : le risque du nivellement par le bas fait débat

Obtenir un Credit aux examens du School Certificate semble être plus facile aujourd’hui. En analysant le seuil des notes pour 2022, récemment pris en compte par Cambridge, un Credit est inférieur à 40 points. Est-ce un nivellement par le bas ? Les pédagogues donnent leurs points de vue. 

Économie : 40 points ; Business Studies : 25 points ; Physics : 39 points ; Chimie : 36 points ; Biologie : 38 points ; Mathématiques :  32 points et Add Maths : 22 points. Ce sont les notes retenues par matière par Cambridge pour obtenir un Credit aux derniers examens du School Certificate (SC). 

Certains recteurs soulignent que, tenant compte de ces notes, il n’est pas difficile d’obtenir 5 Credits pour passer en Grade 12.  L’un d’eux, qui dirige un collège public, soutient que ce n’est pas rendre service aux élèves, puis qu’ils n’auront pas le niveau requis pour les études supérieures. 

Le recteur Lindsay Thomas souligne que cette situation n’est certainement pas pour aider l’élève. Il dira que depuis quelques années, le programme d’études est allégé et le fardeau est moins lourd pour les élèves. « Les pédagogues de carrière sont d’avis que les examens sont plus « student friendly » aujourd’hui qu’ils ne l’étaient dans le temps. Ce qui, en soi, est une bonne chose. Autrefois, l’objectif des examens était beaucoup plus de détecter les lacunes des candidats et de pénaliser leur déficit de connaissances. Les examens d’aujourd’hui récompensent les élèves sur ce qu’ils ont retenu », dit le recteur.

Par ailleurs, Lindsay Thomas souligne que ce n’est pas évident d’être élève aujourd’hui avec le nombre d’informations disponibles sur le Net. Selon lui, il est difficile pour eux de retenir toutes les informations.  

Suttyhudeo Tengur, le négociateur de la Government Hindi Teachers’ Union (GHTU) rappelle que pour réussir à un examen, il faut avoir un tiers des points sur 100. « Du moment où nous descendons plus bas qu’un tiers, c’est du nivellement par le bas. Cela ne sera pas au bénéfice du pays. Au contraire, les jeunes seront recalés au niveau international, car le monde est un village global. C’est un danger de reléguer la jeunesse mauricienne sur le plan international », dit-il. 

Les facteurs qui influencent la performance

L’enseignante en biologie, Mehtaab Bukhuth-Domun du Labourdonnais College, fait une analyse sur les facteurs qui influencent la performance des élèves. Elle cite le nombre insuffisant d’enseignants. « Les enseignants doivent effectuer plusieurs tâches et mener à bien une gamme d’activités différentes en dehors de l’enseignement. L’accent n’est pas centré sur l’enseignement et l’apprentissage », fait-elle ressortir.

Comme solution, l’enseignante affirme qu’il faudrait employer des Support Teachers ou utiliser des logiciels qui pourront se charger de certaines tâches, par exemple le marquage automatique des scripts ou qui simplifient les tâches administratives. 

Mehtaab Bukhuth-Domun souligne aussi que l’on met trop d’accent sur la planification du cours et non sur le cours lui-même. La structure du plan de leçon et la façon de le faire n’ont pas beaucoup évolué.

« De nos jours, le premier exploit de tout enseignant réside dans l’apprentissage actif et la réalisation de l’autorégulation chez les apprenants et les stratégies existantes échouent rapidement ou deviennent obsolètes. Nous avons besoin de nouveaux paradigmes autour desquels la classe et l’éducation en général doivent tourner. Le concept de salle de classe lui-même doit changer », est-elle d’avis.

L’enseignante évoque aussi un manque de matériel d’enseignement et d’apprentissage. « Nous fonctionnons toujours selon ce qui était exigé il y a 25 ans. De nouvelles approches comme l’apprentissage basé sur le jeu, que ce soit par le biais d’artefacts réels ou par l’utilisation de logiciels, sont à inaccessibles », poursuit Mehtaab Bukhuth-Domun

Il y a aussi les mauvaises méthodes d’enseignement, affirme l’enseignante. « La vieille école pense que les élèves ont besoin d’un cahier rempli de notes datées et signées par l’enseignant de la matière. Cela implique qu’il n’y a pas suffisamment d’opportunités pour le développement des compétences intrinsèques nécessaires concernant le sujet (par exemple, résolution de problèmes, créativité, pensée critique, analytique, interprétative). Dans ces cas, il y a un manque d’engagement des élèves et seulement un apprentissage superficiel, ce qui pourrait être la cause de performances limitées », ajoute l’intervenante.

L’absence d’incitations et de motivation est aussi mise en avant. L’enseignante explique que les établissements scolaires ne sont pas perçus comme des organisations où les employés sont valorisés ; et le modèle de leadership tourne principalement autour de l’instruction. Le leadership transformationnel est rarement vu, selon elle. « Les retours d’informations par le biais d’enquêtes et d’autres moyens sont rarement ou jamais recueillis et l’opinion et l’expérience des enseignants sont ignorées. »

Mehtaab Bukhuth-Domun soutient que bien qu’ils aient des diplômes universitaires ou professionnels, les enseignants ne sont pas nécessairement dotés de bonnes compétences comme la gestion du temps, la gestion de classe ou la résolution de conflits, entre autres, pour faire face aux avantages d’être enseignant. 

Selon ses dires, cela pourrait influencer les relations des enseignants avec les élèves ainsi que leur efficacité. Les enseignants ayant des compétences émotionnelles peuvent également rendre l’atmosphère de la classe plus propice à l’apprentissage.

Par ailleurs, elle ajoute que « le développement continu pour suivre les nouvelles tendances face à une génération férue de technologie est d’une importance capitale ».

 

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