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e-MIG 2019 : les défis de l’éducation à l’ère 4.0

e-MIG 2019 Les participants de l’e-MIG 2019 étaient originaires de Maurice, d’Afrique du Sud, d’Angola, de Namibie, du Nigeria, de Zambie et du Zimbabwe, entre autres.
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Comment répondre aux besoins de l’industrie 4.0 dans un monde dominé par les nouvelles technologies et qui le sera demain par l’intelligence artificielle ? Que deviendront à l’avenir les académiciens et les diplômés d’aujourd’hui ? Comment se réinventer pour mieux s’adapter aux métiers du futur ? Autant de questions posées à la conférence internationale « e-MIG 2019 » organisée par l’Open University of Mauritius, en collaboration avec l’University of KwaZulu-Natal, à l’hôtel Intercontinental à Balaclava, les 14 et 15 mai 2019.

Après une première édition en 2017 à Maurice, l’University of Kwazulu-Natal a renouvelé l’expérience de l’e-MIG avec l’Open University of Mauritius pour 2019. Plus d’une centaine d’académiciens ont participé à cette conférence internationale axée cette année sur le thème Global Trends in Management, IT and Governance in an e-World. Parmi, 32 sont venus spécialement d’Afrique.

D’une durée de deux jours, cette conférence multidisciplinaire visait à rassembler universitaires et chercheurs de diverses disciplines afin de présenter les tendances mondiales dans le domaine électronique. Le but était aussi de leur permettre de partager leur expertise en matière de technologie de l’information et de la communication (TIC), de bonne gouvernance et de gestion. Également à l’agenda de l’e-MIG 2019 : 65 présentations de sujets de recherche variés réalisés par des académiciens de Maurice et d’Afrique.

Quatre sessions plénières se tenaient parallèlement à cette conférence internationale. Elles étaient animées par des panélistes mauriciens et africains, dont le Dr Avinash Ramohul, qui est le Managing Director d’Oracle Mauritius ainsi que Joshua Paul Harley, qui est le fondateur de la Mauritius Blockchain Advisory Foundation. Tous deux sont spécialistes de tout ce qui a trait au blockchain, à l’intelligence artificielle et à la crypto-monnaie.

Les panélistes qui ont parlé de l’avenir de l’éducation face à l’avènement des technologies innovantes étaient le Professeur Sid Nair (directeur de la Tertiary Education Commission) et le Dr Dhanjay Keskar d’Amity Mauritius. Une autre session plénière était axée sur les thématiques du développement soutenable et de la bonne gouvernance globale.


Professeur Stephen Mutula : «Nous devons mieux nous préparer à soutenir une économie numérique en croissance»

stephen« Dans un monde envahi par la technologie, il est important que des conférences comme l’e-MIG aient lieu pour mieux nous préparer à soutenir une économie numérique en croissance. » C’est ce qu’estime le Professeur Stephen Mutula, Dean par intérim de la School of Management, IT and Governance de l’université de KwaZulu-Natal en Afrique du Sud. Il en était à sa première visite à Maurice.

Selon lui, l’e-MIG 2019 sert de plate-forme au développement du leadership, des capacités et des bourses d’études dans la région africaine. Elle vise aussi à réunir universitaires, étudiants, chercheurs, informaticiens, délégués de l’industrie et représentants ministériels de divers pays. Pour l’académicien, cette conférence internationale est également une occasion privilégiée de réseautage entre étudiants et académiciens d’Afrique, dans le cadre idyllique de l’île Maurice.


Dr Upasana Singh : «Faute de temps, les académiciens n’exploitent pas assez les possibilités technologiques»

upasanaLe Dr Upasana Singh du comité organisateur de l’e-MIG 2019 explique que cette conférence internationale découle d’un protocole d’accord signé entre l’Open University of Mauritius et l’University of KwaZulu-Natal. « L’e-MIG est une plate-forme d’échanges entre étudiants, personnel enseignant et académiciens des deux institutions tertiaires mais aussi d’autres universités d’Afrique. Surtout au niveau de la recherche universitaire. La prochaine édition de l’e-MIG est prévue en 2021. Elle se tiendra probablement à Durban », souligne-t-elle.

Quid de l’impact de la technologie sur les universités traditionnelles ? Upassana Singh partage constate que bon nombre d’académiciens, par faute de temps, n’exploitent pas au maximum les possibilités que leur offrent les technologies innovantes actuelles. Elle pense qu’il y en a parmi eux qui ont peur de ne pas pouvoir contribuer à créer un environnement propice à l’apprentissage, en adoptant de nouvelles technologies.

La jeune académicienne estime ainsi qu’il y a beaucoup de recherche à faire en ce sens, afin de permettre aux académiciens africains d’explorer les technologies de pointe dans leur environnement de travail. Conférencière dans le domaine des systèmes et technologies de l’information à la faculté de gestion, des technologies de l’information et de la gouvernance de l’université de KwaZulu Natal en Afrique du Sud, Upasana Singh anime souvent des conférences sur un large éventail de sujets liés à l’informatique. Elle s’intéresse aussi aux technologies de l’éducation. La thèse de son doctorat porte sur les systèmes d’évaluation électronique. Elle à l’origine de l’outil interactif en ligne e-SEAT.


Dr Kaviraj Sharma Sukon : «Élargir le paysage universitaire dans l’e-World»

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Kaviraj Sharma Sukon (à g.) et Barlen Vyapoory.

« Une fois encore, l’Open University de Maurice (OUM) a été ravie d’accueillir cette édition de l’e-MIG à Maurice. Notre objectif est de fournir aux universitaires et aux chercheurs une plate-forme internationale leur permettant de partager leur expertise et leurs connaissances dans différents domaines liés à la technologie électronique », a indiqué le Dr Kaviraj Sharma Sukon, directeur général de l’OUM. Selon lui, comme le monde électronique est sujet à des défis et à diverses transformations, il est impérieux que les meilleures pratiques innovantes soient identifiées au travers de l’universalité de l’éducation. Cette conférence, dit-il, a permis à Maurice de travailler avec des chercheurs d’Afrique. « Les participants ont été unanimes sur le succès sans précédent de la première édition, surtout en ce qui concerne les avenues qu’elle a ouvertes pour élargir le paysage universitaire dans un e-World émergent où académiciens et chercheurs créent des réseaux pour parfaire leur expertise », a-t-il conclu.


Tomal Kumar Chadeea : «La réalité augmentée peut être mise au service de la pédagogie universitaire»

tomal« L’État met actuellement beaucoup d’accent sur l’utilisation de la technologie dans le domaine éducatif. Pour mes recherches, je me suis concentré sur la réalité augmentée qui peut, selon moi, être un atout dans la pédagogie universitaire, surtout au niveau de l’éducation à distance », explique Tomal Kumar Chadeea. Ce jeune académicien de l’Open University of Mauritius a, dans le cadre de l’e-MIG 2019, fait une présentation intitulée Developing a Framework for Implementation of AR in the Paedagogy of Open University.

Comment développer la réalité augmentée dans la pédagogie ? « Au secondaire, les élèves peuvent travailler avec des produits toxiques virtuels pour faire des expériences scientifiques par exemple. Ou encore faire des dissections virtuelles pour toute expérimentation en classe de biologie. En primaire, l’enfant peut revisiter l’ère des dinosaures de façon interactive et à travers des animations 3D disponibles en ligne. Il y a d’innombrables possibilités d’apprentissage avec la réalité augmentée », soutient Tomal Kumar Chadeea.

Il insiste que le développement de cette technologie dans la pédagogie primaire, secondaire et universitaire a son importance. « Cette technologie ne coûte pas cher. C’est un atout dans l’enseignement, surtout à l’intention de ceux qui sont porteurs d’un handicap ou qui ont des difficultés d’apprentissage », dit-il. Il estime qu’avec la réforme éducative et la mise à disposition des tablettes aux écoliers par l’État, il est possible d’utiliser la réalité augmentée pour rendre leur apprentissage encore plus intéressant.


Professeure Darelle Van Greunen : «Se ré-inventer pour mieux répondre aux besoins de l’industrie 4.0»

darelleIndustry 4.0 –Robots are coming, to surf or not to surf ? C’est le thème choisi par la professeure Darelle van Greunen de l’université Nelson Mandela en Afrique du Sud pour sa présentation lors de l’e-MIG 2019. Prenant la parole le mercredi 15 mai 2019, la conférencière a commenté l’évolution de la technologie dans l’industrialisation mondiale. « Les vaisseaux spaciaux, l’impression 3D et les robots figuraient déjà dans les bandes dessinées dans les années 1960. Si en 1700 on a débuté avec des activités manuelles, le monde électrique a vu le jour en 1800. L’automatisation est, elle, arrivée en 1900. En 2000, nous sommes passés à l’intelligence artificielle. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Face à cette transition technologique, il faut absolument se réinventer pour mieux répondre aux besoins de l’industrie 4.0 », martèle la professeure.

Citant une douzaine de technologies soulignées par le World Economic Forum (la technologie spatiale, la 3D, les réalités virtuelle et augmentée, la robotique, l’intelligence artificielle, etc.), Darelle van Greunen a parallèlement évoqué cette peur ressentie par les êtres humains par rapport au remplacement de leur main-d’œuvre par les robots dans le futur. Selon l’académicienne,  les dix exemples d’emplois à risques sont :  les représentants en assurances, les banquiers, les analystes financiers, les ouvriers dans la construction, les gestionnaires d’inventaire, les chauffeurs de taxi, les fermiers, les journalistes, les stars du cinéma et les ouvriers de fabrication. « Il est important de voir ce que nous pouvons faire face à ce bouleversement technologique. Il faut déjà se préparer pour l’industrie 5.0, en acquérant un ensemble de compétences requises pour exercer les métiers du futur », a-t-elle souligné.

La professeure Darelle van Greunen a aussi passé en revue les divers marchés potentiels de l’industrie 4.0 à exploiter en terme de recherches. En l’occurrence le transport, l’agriculture, la santé et le droit, entre autres. Pour ce faire, dit-elle, il est impératif que les académiciens d’Afrique se réinventent dans leurs recherches et dans le transfert de connaissances aux étudiants, afin de les préparer à affronter le monde de demain.

Aux académiciens d’Afrique, elle dira aussi : « Nous devons construire notre propre Internet of Things. En tant qu’académiciens, nous devons franchir les frontières géographiques et virtuelles et nous transformer en un nouveau monde universitaire. Nous devons stimuler les innovations en Afrique par l’Afrique », dit-elle. Elle fait ressortir l’importance de la mise sur pied d’instances servant d’interfaces entre les sphères académique et industrielle.

Lors de cette présentation d’une quinzaine de minutes, il a été aussi question des moyens pour réaliser un travail de synergie à l’avenir pour soutenir le rapprochement entre universitaires et industriels à travers les projets de Recherche et Développement pouvant déboucher à terme sur les besoins de l’industrialisation 5.0.


Professeur Sid Nair : «Il faut réinventer la façon d’enseigner» 

nairComparé aux années 1980, l’impact de la technologie est très différent dans le domaine éducatif. Face à une vague de technologies innovantes, il est essentiel que les enseignants réinventent leur façon d’enseigner en classe, soutient le Professeur Sid Nair. Ce dernier, qui assure le poste de directeur de la Tertiary Education Commission, estime que les enseignants doivent suivre les nouvelles méthodes d’enseignement pour favoriser un meilleur apprentissage des élèves. « La génération actuelle se tourne plus vers Internet et d’autres technologies pour acquérir des connaissances. »

Selon lui, les enseignants doivent, en tant que facilitateurs de connaissances, s’adapter aux nouvelles technologies et puiser le maximum de ressources en ligne pour engager davantage les élèves à apprendre en classe ou par des cours à distance. « En transférant les connaissances à l’apprenant, on crée ses rêves. Mais on doit les comprendre d’abord avant de les lui enseigner. Innover dans sa façon d’enseigner par le biais des technologies actuelles revêt une importance capitale pour mieux répondre aux besoins futurs des étudiants », dit-il. Le Professeur Sid Nair était un des panélistes de la deuxième session plénière de l’e-MIG 2019, intitulée The Future of Education in the Wake of Technology Integration- Feast or Fate.

 

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