Une bonne hygiène de vie et une alimentation équilibrée. C’est ce que recommande le Dr Davy Ip, néphrologue à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam. Cela afin de contribuer à prévenir le diabète, l’hypertension et les problèmes vasculaires qui sont souvent cause de maladies rénales. C’était dans l’émission Xplik ou K santé.
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«Les maladies rénales sont en hausse », constate le Dr Davy Ip. Et pour cause : avec l’espérance de vie qui a augmenté et les fonctions des reins qui s’affaiblissent de 1% chaque année à partir de 40 ans, le processus semble inévitable. Cependant, une bonne hygiène de vie, une alimentation saine et équilibrée, l’absence de tabac et une réduction dans la consommation des boissons alcoolisées ainsi que des activités physiques régulières peuvent contribuer à une meilleure santé.
Selon le Dr Ip, l’espérance de vie a augmenté depuis ces dernières années mais la qualité s’est détériorée. « Nous mangeons mal et à n’importe quel moment ». Cela risque de générer des maladies vasculaires, l’hypertension et le diabète qui figurent parmi les causes des maladies rénales. Faisant référence à diverses études, il affirme qu’autrefois les populations utilisaient deux à trois kilos de sucre par an alors qu’actuellement, la consommation est passée à 40 kilos annuellement. Or, une bonne hygiène de vie consiste aussi à lutter contre l’obésité.
Dialyse
Alors que les récents chiffres du ministère de la Santé indiquent que 1 264 personnes faisaient des sessions de dialyse à décembre 2016, Dr Ip estime que ce n’est que le sommet de l’iceberg et qu’un plus grand nombre souffre de maladies rénales. Se basant sur les données du rapport 2015 sur les maladies non-transmissibles, il soutient que 130 000 personnes de la population mauricienne seraient atteintes de problèmes rénaux. Cela en extrapolant les 6,8 % des 4 000 personnes interviewées pour l’étude et qui étaient atteintes d’albumine. Parmi les causes de cette pathologie, on retrouve le diabète et l’hypertension en pole position.
Ainsi, avec les 25% de la population qui est diabétique, les 21% en situation pré-diabétique et les 29% qui souffrent d’hypertension, c’est un signe que la situation ira, dit-il, en se dégradant. D’où l’appel qu’il lance pour bannir le sucre et les graisses saturées de notre alimentation et de réduire la consommation de sel et d’alcool, entre autres. Le médecin préconise aussi une plus grande consommation d’aliments qui contiennent le bon cholestérol présent dans les poissons comme la sardine, le thon et la maquerelle ou encore dans l’huile d’olive, l’huile de tournesol et les noix, etc.
À noter que la Journée mondiale du rein a été observée le 9 mars dernier. Elle avait pour thème ‘Rein et obésité : une vie saine pour des reins sains’.
Rôle purificateur
Les reins mesurent 10 à 12 cm. En dépit de leur taille, 20% du sang pompé par le cœur passe par ces organes pour être purifié à la seconde. En un jour, cela fait 1 200 litres de sang et 120 litres de liquide qui sont filtrés par les 2 millions de néphrons que contiennent les reins. Le rein agit aussi comme un climatiseur du corps qui contrôle l’environnement de nos cellules ainsi que la quantité de sodium, de potassium et la concentration de tous les autres éléments qui se dissolvent dans le sang. S’ils ne sont pas contrôlés, cela provoque des maladies, précise le docteur, et si le rein ne fonctionne pas convenablement, cela peut avoir une incidence dans la production de sang à travers la moelle osseuse. Ce qui fait qu’une personne peut devenir anémique.
Symptômes
Les maladies rénales sont assez silencieuses et se manifestent tardivement. Selon le Dr Ip, la plupart des patients n’ont pas de symptômes jusqu’à ce que leurs fonctions rénales soit à un quart ou moins de leurs capacités.
Parmi les signes qui peuvent indiquer qu’une personne est atteinte d’une maladie rénale, il y a la fatigue qui est assez commune. Cela peut se combiner à d’autres symptômes comme des malaises et une légère perte d’appétit. Mais au fur et à mesure que le patient arrive à 15 % des fonctions rénales restant, le malade va ressentir des nausées et a déjà développé une hypertension artérielle qui ne sera pas forte, ce qui fait que la maladie ne sera pas très perceptible. Par contre, d’autres patients peuvent avoir une forte tension artérielle qui peut engendrer des complications cardiaques et des attaques vasculaires.
Certains ont des rétentions d’eau, des oedèmes et les pieds enflés. Ils peuvent aussi ressentir des étouffements quand ils dorment à plat ventre ou quand ils marchent. « Au fur et à mesure que la maladie se développe, l’étouffement va s’accentuer. Le malade peut avoir du mal à rester éveillé, ressentir des troubles de respiration et même entrer dans le coma ou avoir des mouvements involontaires », explique le néphrologue.
Parmi les autres symptômes d’une maladie rénale, on retrouve le changement de couleur de l’urine. Elle devient jaune et malodorante. Alors que la quantité d’urine va diminuer, une personne atteinte d’une maladie rénale aura envie d’aller aux toilettes plus souvent le soir. « Quand une personne va dormir, c’est normal qu’il se réveille une fois dans la nuit pour aller uriner mais lorsqu’elle souffre d’un problème rénal, elle ira deux à trois fois mais avec la quantité d’urine qui diminue, le malade peut avoir des gonflements. »
Prévention
On ne le répétera jamais assez : une bonne hygiène de vie permet d’éviter le diabète, l’hypertension et les problèmes vasculaires. Par extension, ce sont les maladies rénales qui peuvent ainsi être prévenues. Le Dr Ip souligne cependant que d’autres personnes peuvent avoir des problèmes rénaux sans pour autant souffrir de ces pathologies. « Il y a un bon pourcentage de patients mauriciens qui souffrent d’infection urinaire, de calculs rénaux, qui ont des maladies inflammatoires comme le lupus ou le rhumatisme ou qui prennent tellement de médicaments que cela affecte leurs reins. » D’autres peuvent aussi souffrir de maladies génétiques à l’instar de kystes dans les reins.
Dialyse : le nombre de patients en hausse
1 264. C’est le nombre de patients sous dialyse à décembre de l’année dernière. Le nombre est en hausse selon le National Health Report 2015 du ministère de la Santé. De 493 patients en l’an 2000, le nombre n’a cessé d’augmenter d’année en année pour passer à 1 132 en 2014 et 1 228 en 2015. Selon les prévisions du ministère de la Santé établi l’an dernier, le nombre de patients pour 2017 devrait tourner autour de 1 500.
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