Les années qui passent, leur histoire ressemble à un roman d’amour où se mêlent coup de foudre, trahison, pardon et renaissance. Diya et Dhanraj Ramkisto se sont aimés, perdus, retrouvés, et aujourd’hui, ils s’apprêtent à écrire un nouveau chapitre de leur vie à Grand-Sable, dans la maison qu’ils ont construite ensemble.
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Le jour où tout a commencé
C’était un dimanche ensoleillé, le 28 décembre 2008, à la foire de Mahébourg.
La chaleur flottait dans l’air, mêlée au parfum sucré des mangues et à celui piquant du piment vert. Des rires éclataient, des vendeurs criaient leurs prix, et dans cette agitation colorée, leurs regards se sont croisés.
Diya, 20 ans à peine, était venue se promener avec sa cousine. Elle ne cherchait rien de particulier, sinon un peu de distraction avant la rentrée. Mais le destin, lui, avait tout prévu.
Inexplicable
« Je me souviens encore de ce moment, comme si c’était hier », raconte-t-elle. « Quand nos yeux se sont rencontrés, j’ai ressenti quelque chose d’inexplicable. Comme une évidence. Je savais que c’était lui. Que c’était avec lui que je voulais passer le reste de ma vie. »
Lui, Dhanraj, avait 26 ans. Il travaillait déjà, sérieux, déterminé, passionné par son métier. Ce jour-là, il portait une chemise claire, le regard confiant, mais doux.
Ils échangèrent quelques mots, un sourire, une phrase anodine — et pourtant, tout commença là. Avant de partir, il écrivit son numéro sur un petit morceau de papier, plié en quatre. Diya le glissa dans son sac, le cœur battant.
Le soir même, elle hésita. Puis elle appela.Une simple sonnerie. Une voix. Et la magie prit racine.
Quand nos yeux se sont rencontrés, j’ai ressenti quelque chose d’inexplicable. Comme une évidence. Je savais que c’était lui. Que c’était avec lui que je voulais passer le reste de ma vie»
Les débuts d’un amour sincère
Les jours qui suivirent, ils passaient des heures au téléphone.
« On se racontait tout : nos rêves, nos familles, nos goûts, nos peurs, » dit Diya. Chaque appel finissait par un rire, un mot tendre, un « à demain » chargé d’impatience.
Puis, quelques jours plus tard, Dhanraj décida de franchir une étape. Il demanda à rencontrer les parents de Diya, pour parler sérieusement.
Mais à peine l’idée évoquée, un mur se dressa.
Le refus des parents
Les parents de Diya refusèrent. « Tu es trop jeune, » lui dit sa mère. « Pense d’abord à ton avenir. »
Elle venait d’avoir 20 ans. Sa famille rêvait pour elle d’une carrière stable avant de la voir mariée.
Mais le cœur ne connaît ni prudence, ni calcul. « Je ne pouvais pas l’oublier », confie-t-elle. « J’étais persuadée qu’il était fait pour moi. »
Alors, malgré la réticence des proches, ils décidèrent d’avancer ensemble. En novembre 2009, ils se fiancèrent.
Puis, le 18 mars 2010, ils signèrent leur mariage civil, suivi du mariage religieux le 13 juin 2010.
J’ai repensé à tout ce qu’on avait vécu. Et j’ai compris que, malgré la douleur, je l’aimais toujours»
Leur premier miracle
Quelques mois après, le 31 janvier 2011, naquit Bhuvan, leur premier enfant. « Quand je l’ai vu, j’ai pleuré », raconte Diya. « C’était notre miracle, la preuve vivante de notre amour. »
Les premières années furent belles. De simples bonheurs : des promenades, des repas partagés, des rêves d’avenir.Ils s’aimaient sincèrement, intensément. Mais comme toute belle histoire, la leur allait connaître ses tempêtes.
En septembre 2012, une brèche s’ouvrit. « Un jour, Dhanraj m’a dit qu’une demoiselle lui faisait souvent un sourire », se rappelle Diya.
Avec insouciance, elle lui répondit : « Rends-lui son sourire, par politesse. » Elle ignorait alors que ces mots changeraient le cours de leur histoire.
Les sourires devinrent échanges. Les échanges, amitié. Et cette amitié, une proximité dangereuse. « J’ai senti qu’il s’éloignait », murmure-t-elle. « Comme si je perdais peu à peu mon mari. »
La vérité finit par éclater.Dhanraj et cette jeune femme s’étaient rapprochés au point de vouloir aller plus loin ensemble. Pour Diya, ce fut un tremblement de terre. « J’avais construit ma vie autour de lui. Je ne comprenais plus rien. »
Le divorce qui n’a jamais eu lieu
Le 8 mars 2014, ils entamèrent une procédure de divorce à l’amiable. Diya signa les papiers, les larmes aux yeux. Mais le cœur, lui, refusait de tourner la page.
Quelques mois plus tard, elle se rétracta.
Et plus surprenant encore, lors d’une seconde tentative, ce fut Dhanraj qui renonça. « On s’aimait toujours, mais on ne savait plus comment se le dire », confie-t-elle.
Pendant cette période, Diya retourna vivre chez ses parents. Elle trouva un emploi dans un hôtel, essayant de reprendre goût à la vie. Mais le destin, encore une fois, n’avait pas dit son dernier mot.
Le retour inattendu
Un après-midi, alors que Dhanraj venait rendre visite à leur fils, il lui dit doucement : « Diya, je veux revenir. » Elle resta figée. Entre colère, nostalgie et espoir. Ses proches lui conseillaient de tourner la page, mais son cœur, lui, battait encore pour lui.
« J’ai repensé à tout ce qu’on avait vécu. Et j’ai compris que, malgré la douleur, je l’aimais toujours. » Alors, elle a accepté. Non pas naïvement, mais avec maturité.
Le 30 juin 2015, ils se sont remariés. Sans robe blanche, sans foule. Seulement eux, leurs promesses, et la conviction qu’ils méritaient une seconde chance.
« Ce n’était pas une suite ; c’était un nouveau départ », dit Diya. « Un mariage sans divorce, parce que l’amour n’avait jamais cessé d’exister. »
Depuis ce jour, leur relation s’est transformée. Ils ont appris à mieux communiquer, à se respecter davantage, à rire même des petites disputes. « On ne recommence pas un amour, on le réinvente », sourit-elle.
Leur fille, symbole de la réconciliation
En 2016, leur fille Prishwaa est née. « Elle a été le symbole de notre réconciliation », dit Diya. « Quand je la regarde, je vois la preuve que les secondes chances existent. »
Aujourd’hui âgée de 9 ans, la petite est joyeuse, malicieuse et très proche de ses parents.Quant à Bhuvan, il a maintenant 14 ans. Mûr et attentif, il admire ses parents pour leur courage. « Ils nous ont appris ce que c’est que l’amour vrai », confie-t-il.
J’ai un mari qui a changé, un foyer stable, et une famille unie. Que demander de plus ?»
Une vie reconstruite main dans la main
Dhanraj travaille aujour-d’hui comme Health Surveillance Officer au ministère de la Santé.Diya, de son côté, s’occupe de son foyer et de ses enfants avec douceur et passion. « On a tout reconstruit, pierre après pierre, cœur après cœur. »
Et cette reconstruction, ils l’ont matérialisée d’une manière très concrète : ils ont bâti ensemble leur maison, à Grand-Sable.
Leur nid d’amour à Grand-Sable
Face au lagon bleu et au vent marin, une maison neuve se dresse. C’est leur rêve devenu réalité. « On voulait un endroit à nous, loin du passé, près de la mer », raconte Diya. « Un lieu où nos enfants grandiraient dans la paix, où chaque mur raconterait notre persévérance. »
Bientôt, ils y emména-geront. Les murs sont encore frais de peinture, la cour encore nue, mais déjà pleine de rires et de projets. Ils y ont mis tout leur cœur, tout leur espoir. « Grand-Sable, c’est notre nouveau départ », dit Dhanraj avec émotion.
Un lieu où le vent souffle le pardon, et où chaque lever de soleil rappelle la beauté d’un amour qui a survécu à tout.
Une troisième bénédiction
Comme si le destin voulait encore leur sourire, Diya est enceinte de quatre mois. Un troisième enfant, inattendu mais accueilli avec une immense joie.
« Cette grossesse, c’est le signe que la vie nous bénit encore », confie-t-elle, caressant tendrement son ventre. « On a traversé la tempête, et maintenant, on récolte la paix. »
Dhanraj veille sur elle, plus attentif que jamais. Il prépare les repas, l’accompagne à ses rendez-vous médicaux, lui envoie des messages tendres pendant la journée. « Aujourd’hui, je vis un conte de fées réel », dit-elle. « J’ai un mari qui a changé, un foyer stable, et une famille unie. Que demander de plus ? »
Le secret de leur amour
Quand on lui demande comment elle a pu pardonner, Diya répond simplement : « Parce que j’ai choisi l’amour, pas la rancune. Parce que personne ne peut détruire ce que Dieu a uni. » Elle croit profondément au destin. Elle croit aussi que chaque épreuve prépare une bénédiction.
« L’amour, c’est le plus beau des voyages », dit-elle avec un sourire doux. « Il faut parfois traverser la pluie pour mériter l’arc-en-ciel. »
Aujourd’hui, et pour toujours
Aujourd’hui, la famille Ramkisto s’apprête à ouvrir un nouveau chapitre à Grand-Sable.
Leurs journées sont rythmées par les éclats de rire de leurs enfants, les odeurs de cari qui s’échappent de la cuisine, et les promenades en bord de mer. « Parfois, le soir, on s’assoit sur la terrasse », confie Diya. « On regarde le soleil se coucher, et on se dit : on a réussi. Malgré tout ! »
Dans cette maison bâtie de leurs mains, chaque brique raconte leur courage, chaque mur abrite une prière, chaque sourire est une victoire.
Ils ont prouvé qu’un amour brisé peut renaître plus fort encore. Ils ont compris qu’on ne reconstruit pas seulement une maison — on reconstruit un destin.
L’amour, deux fois sacré
Leur histoire aurait pu s’arrêter en 2014. Mais au lieu d’un point final, ils ont choisi une virgule. Et cette virgule a changé toute leur vie.
Aujourd’hui, Diya et Dhanraj avancent main dans la main, reconnaissants envers Dieu et la vie.
Ils savent que le véritable amour n’est pas parfait — il est persévérant, patient, et il pardonne. « Nous avons vécu deux mariages avec la même personne », dit Diya en riant. « Et je peux dire que le second est encore plus beau que le premier. »
À Grand-Sable, au bord de la mer, ils continuent d’écrire leur histoire. Une histoire où la foi a guéri la douleur, où le pardon a rallumé la flamme, et où l’amour, fidèle à lui-même, reste le plus beau des voyages.
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