L’immobilier est appelé à consolider sa position de secteur le plus riche en investissements étrangers directs, surtout après des amendements assouplissant les conditions d’acquisition. Éclairage.
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Le secteur de l’immobilier a attiré Rs 40,78 milliards sous forme d’investissements étrangers entre le 1er janvier 2011 et le 30 septembre 2016, selon les données de la Banque de Maurice. Ce montant représente 47,5% de la somme totale des IDEs obtenus durant cette période. Quant aux projets tombant sous l’Integrated Resorts Scheme et Residential Estate Scheme, ils ont attiré des investissements de Rs 29,37 milliards.
Évolution de l’investissement étranger
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Est-ce que cette tendance est appelée à durer ? À voir la nouvelle législation à venir, tout porte à croire que ce serait le cas. Le Premier ministre, Sir Anerood Jugnauth, apporte des amendements à la Non-Citizens (Property Restriction) Act, qui seront présentés en première lecture ce mercredi 14 décembre, à l’Assemblée nationale. « L’immobilier sera le secteur le plus attrayant pour l’investissement étranger pendant encore quelques temps.
Ces amendements ouvrent une porte à une nouvelle catégorie d’acheteurs, des personnes ayant les moyens, mais pas autant que ceux qu’on a accueillis jusqu’ici », affirme Kentish Moorghen, Chartered Valuation Surveyor et Chief Executive Officer de Prime Pillar. « Jusqu’à présent », ajoute-t-il, « les acquisitions ont porté, en majeure partie, sur des résidences – villas ou appartements – de grand standing, avec des prix démarrant à Rs 18 millions et pouvant dépasser, dans certains cas, les Rs 75 millions. » Qu’est-ce qui change avec les amendements ? Après promulgation, un étranger pourra acquérir des appartements dans des bâtiments ayant au moins deux étages, après approbation du Bureau du Premier ministre et du Board of Investment.
De plus, ils ne devront plus s’enregistrer, au préalable, en tant qu’investisseur. « Dans sa forme actuelle, les amendements restent flous. Est-ce que dans le même bloc, on vendra un appartement à un prix plus élevé aux étrangers et un prix moindre aux Mauriciens ? On aurait alors droit à une situation difficile à gérer au niveau des autorités, surtout au bureau de l’enregistrement, voire de la Mauritius Revenue Authority », explique Kentish Moorghen.
Quels sont les critères qui seront utilisés pour calculer la taxe à payer sur ces acquisitions ? se demande par ailleurs notre interlocuteur. « Il y a donc matière à clarifier afin d’apporter une uniformité dans toutes les législations régissant l’acquisition de biens immobiliers à Maurice ».
Durée de vie limitée
Certes, entre 2015 et les neuf premiers mois de 2016, la part de l’immobilier dans les investissements étrangers a chuté. Elle est passée de 87 % à quelque 71 %, selon le ministre des Finances, Pravind Jugnauth. D’autres secteurs-clés, comme l’industrie manufacturière, n’ont attiré que Rs 4,89 milliards comme fonds de l’étranger. « Que l’immobilier occupe la première place dans le classement des investissements étrangers peut être une bonne chose dans le court terme.
On ne peut donc continuer à privilégier un segment qui a une durée de vie limitée. De plus, Maurice a une superficie moindre par rapport aux autres pays comme l’Inde et la Chine, par exemple. On devrait également être très vigilants afin de s’assurer que notre secteur de l’immobilier ne se transforme en une passoire pour le blanchiment d’argent », soutient pour sa part Dan Maraye, ancien Gouverneur de la Banque centrale et observateur économique. L’investissement direct étranger, indique-t-il, est d’habitude complémentaire à l’investissement local. « D’ailleurs, le pays s’est diversifié et s’est développé en s’appuyant sur les efforts de notre secteur privé ».
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