Au cours de ces dernières années, particuliers et entreprises ont perdu des millions de roupies, leurs comptes bancaires ayant été piratés. La Cybercrime Unit du Central Criminal Investigation Department est en présence de plusieurs plaintes et des enquêtes sont en cours. Pas moins de 20 à 25 cas sont recensés par an.
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Le problème prend de l’ampleur d’année en année. Selon nos renseignements, on recense entre 20 et 25 cas de détournement de fonds à travers des outils informatiques par an. Et les pirates rivalisent d’ingéniosité pour soutirer de l’argent à leurs victimes.
Début 2010, le directeur d’un établissement privé a porté plainte à la police. Il dit avoir reçu une lettre, lui faisant croire qu’il avait hérité d’une grosse somme d’argent. Son correspondant lui a demandé d’envoyer de l’argent pour les frais de papier afin de débloquer rapidement les fonds. Le directeur a déboursé Rs 600 000 avant de se rendre compte qu’il s’était fait arnaquer.
Selon Pravesh Behari, enquêteur à la Cybercrime Unit, ce type de cas devient de plus en plus courant. Il explique qu’il est difficile de retracer les coupables et de résoudre ce type d’affaire. Il constate que ce sont les entreprises qui sont les plus touchées par cette forme d’escroquerie.
Transferts d’argent
Un des dossiers en examen aux Casernes centrales concerne un importateur. L’homme a reçu un e-mail de son livreur, lui demandant d’effectuer le virement pour sa livraison sur un autre compte et non pas sur le compte habituel. La secrétaire de l’importateur a effectué le virement.
Après plusieurs semaines, ne recevant pas sa marchandise, il a appelé son fournisseur qui l’a alors informé que le paiement n’avait jamais été fait. Désemparé, l’importateur a rapidement compris qu’il avait été victime de piraterie. « Un pirate a intercepté les échanges d’e-mails et en a envoyé un au commerçant qui n’a rien vu venir », souligne l’enquêteur.
Les cas les plus récents concernent des particuliers qui ont transféré de l’argent sur des comptes en banque à l’étranger sans le savoir. Cela, à travers des e-mails « déguisés ». Beaucoup de clients des banques commerciales du pays ont reçu des courriels leur demandant d’entrer leurs mots de passe pour mettre à jour leurs comptes via l’Internet Banking. Ce n’est que le lendemain, quand la banque les a appelés pour confirmer les virements, qu’ils se sont rendu compte de l’arnaque.
Le policier explique que les trois derniers cas enregistrés révèlent que des sommes de Rs 50 000, de Rs 125 000 et de Rs 275 000 ont été détournées. Ces enquêtes sont toujours en cours. Les pirates envoient ces e-mails à des heures tardives, bien après la fermeture des banques. « Les hackers utilisent le logo et les couleurs des banques. La teneur des messages pousse le client à croire qu’il y a urgence », dit Pravesh Behari.
La Cybercrime Unit organise régulièrement des campagnes de sensibilisation contre ce type de piratage. Aisha Timol, Chief Executive Officer de la Mauritius Bankers’ Association (MBA), affirme que ces campagnes visent à éviter de gros détournements de fonds. La MBA a créé un forum sur lequel les cas sont rapportés. Les banques sont aussi averties de toute circulation d’e-mails douteux ou des cas de phishing, de skimmimg ou d’interception d’e-mails. « Ces derniers temps, nous sommes plus attentifs aux doléances concernant des problèmes liés à l’électronique. Nous avons régulièrement des campagnes de sensibilisation », affirme Aisha Timol.
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