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Des anciens maires dénoncent une injustice

 

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Face aux 1 765 licenciements récents dans les collectivités locales, d’anciens maires prennent position contre cette décision qu’ils jugent injuste et politique. Ils affirment que les procédures de recrutement avaient été respectées. « C’est triste que des travailleurs aient perdu leur emploi. Je suis d’avis qu’ils ont suivi les procédures avant d’être embauchés et maintenant ils ont eu une lettre pour leur dire que leur contrat a pris fin. C’est assez choquant », indique Navin Ramsoondur, ancien maire de Vacoas-Phoenix. Pour Mamode Issop Nujurally, ex-Lord maire de Port-Louis, « légalement parlant, on n’a pas le droit de les licencier du jour au lendemain ». Selon lui, c’est à la Local Government Service Commission (LGSC) d’expliquer pourquoi ces personnes ont été embauchées, car il est inadmissible de mettre plus d’un millier d’employés sur le pavé sans fondement. Tous deux affirment que les travailleurs licenciés ont été recrutés selon les procédures officielles. Navin Ramsoondur précise que les maires et adjoints n’ont aucun mot à dire dans les exercices de recrutement : « Les recrutements passent par une procédure et le Local Government Service Commission ». N’importe qui peut répondre à un appel d’offres et, si sa candidature est retenue, il faut passer par un entretien avant d’être embauché. Un ancien maire de Beau-Bassin/Rose-Hill, qui n’a pas souhaité être cité, confirme cette position : « Ils [les maires et adjoints] n’ont rien à faire dans le recrutement ».

 

Il explique que c’est seulement une fois les procédures finalisées que le Chief Executive est informé qu’un nouvel employé a été recruté. « Ces lettres sont adressées au CE et non au maire ou son adjoint qui n’est pas tenu d’en informer le premier magistrat, mais partager l’information avec le département des ressources humaines », fait-il ressortir. Toutefois, il reconnaît que le favoritisme existe non seulement dans les collectivités locales, mais aussi dans les secteurs public et privé. « Il faut changer la mentalité des gens tout comme le système de faire de la politique. Ceux qui aident les politiciens ne devraient pas s’attendre à un retour d’ascenseur que ce soit pour un emploi ou un contrat », affirme-t-il. Faisant une analogie, il explique que si les consommateurs n’achetaient plus de produits dont la provenance est douteuse, les voleurs ne pourraient plus gagner leur vie de cette façon. Pour lui, c’est à cause de la crédulité de certaines personnes que les receleurs courent encore les rues pour vendre certains produits. Il espère vivement un changement de mentalité afin qu’il n’y ait plus de corrupteurs ni de corrompus. Issop Nujurally s’interroge également sur les propos qu’aurait tenus le ministre des Collectivités locales, Ranjiv Woochit, concernant le recrutement de 3 000 employés, alors que 1 800 viennent d’être licenciés. Il y voit une vengeance politique et une volonté de placer des proches du présent gouvernement. « Peut-on espérer que sur les 3 000, le ministère va reprendre les 1 800 qui ont été licenciés ? », s’est-il demandé.

 

Il estime que le ministre doit faire preuve d’humanité, car ces employés licenciés risquent de se retrouver à la rue et faire face à des difficultés financières en raison du coût de la vie élevé. « Ce licenciement est une attitude barbare vis-à-vis de ces travailleurs », selon lui. Il ajoute qu’il n’y a aucune justification à ces licenciements, d’autant que les travailleurs concernés ont suivi les procédures et ont parfois quitté un précédent emploi avant d’être recrutés par le LGSC. Il espère que l’enquête en cours déterminera s’il y a eu maldonne ou pas.

 

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