Déconfinement progressif dans l’Hexagone : peu d’espoir d’attirer la clientèle française

Le discours du Premier ministre français était tant attendu non seulement par les Français à l’approche des fêtes de fin d’année, mais aussi par les opérateurs touristiques mauriciens. Les Français seront autorisés à voyager à partir de ce 15 décembre. Cependant, la quarantaine exigée par les autorités mauriciennes est défavorable au secteur du tourisme.

Le tourisme s’apprête à vivre une de ses périodes festives les plus moroses. En cause, l’impact négatif de la Covid-19 et les restrictions de voyages dans certains pays. L’autorisation de voyager à compter du 15 décembre 2020 en France est de ce fait accueilli favorablement à Maurice, comme le souligne Arvind Bundhun, directeur de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA). « C’est une bonne nouvelle pour nous, car la France est notre marché primaire. Les Français connaissent bien la destination mauricienne », dit-il. 

Toutefois, la quarantaine imposée par les autorités mauriciennes, risque selon Jean-Michel Pitot, président de l’Association des hôteliers et des restaurateurs (AHRIM), d’être problématique. « Si la France se déconfine et que nous restons fermés, cela ne sera pas bénéfique au secteur touristique à Maurice. Les conditions sanitaires de notre pays ne permettent pas d’accueillir les touristes pour le moment », concède-t-il. De son côté, Désiré Saramandif, président de l’Association of Tourism Professionnals, est d’avis que Maurice n’est pas prêt, comme à l’accoutumée, pour recevoir des touristes. Pour lui, l’autre facteur qui nous est défavorable est « la concurrence accrue émanant des Seychelles et des Maldives, tous deux pratiquant un système de quarantaine beaucoup plus favorable ».  

Quant à Karl  Mootoosamy, conseiller au ministre des Affaires étrangères, il est d’avis qu’il ne faut pas tenir compte de la concurrence, car c’est l’intérêt de la population qui doit primer. « Personne ne souhaite revivre cette situation de panique d’avant. C’est une question sanitaire. Nous nous sommes serré les coudes pour nous protéger. Nous avons tout de même des touristes qui viennent selon les conditions imposées », fait-il observer. 

Arvind Bundhun abonde dans le même sens, évoquant le fait que Maurice est ouvert depuis le mois d’octobre et que « pas mal de Français sont déjà dans notre pays pour un long séjour ». Or, Jean-Michel Pitot fait observer que les hôtels du groupe Attitude ne comptent pas de réservations des touristes de l’hexagone pour l’heure. « Ceux qui veulent venir connaissent les conditions de quarantaine », affirme-t-il. 

Quelle solution pour décanter la situation ? Désiré Saramandif demande une réduction du nombre de jours de quarantaine. Idem pour le président de l’Ahrim qui argue qu’une diminution par sept jours de quarantaine peut motiver les Français à opter pour Maurice pour leurs vacances. Par ailleurs, une campagne de promotion agressive est également proposée comme une solution plausible.