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Dans le plateau des Mascareignes - Exploration pétrolière : le pari risqué des Seychelles et de Maurice

Une étude multi-clients sera menée afin de déterminer la présence, l’emplacement et la quantité de réserves de pétrole dans le plateau des Mascareignes.

Maurice et les Seychelles ont décidé, après une réunion en août, de lancer une exploration pétrolière dans la Zone de gestion conjointe du plateau des Mascareignes. Des indices laissent supposer la présence de pétrole. Toutefois, de nombreuses étapes restent à franchir pour confirmer sa viabilité commerciale. L’extraction en mer profonde est coûteuse, avec un retour sur investissement incertain. 

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C’est peut-être le début d’une aventure valant des milliards de pétrodollars. Les Seychelles et Maurice ont convenu d’entreprendre une exploration pétrolière dans la zone de gestion conjointe, aussi nommée Joint Management Area (JMA) du plateau des Mascareignes. La décision a été prise à l’issue de la 32e réunion du comité technique de la Commission mixte du plateau continental étendu qui a eu lieu du 26 au 28 août, à Port-Louis. 

S’il existe de forts soupçons que cette vaste zone de 400 000 kilomètres carrés abrite du pétrole, il faut désormais confirmer où exactement, évaluer la quantité et voir si son exploitation est commercialement viable. Car l’exploitation de pétrole en mer très profonde est compliquée et extrêmement coûteuse. Voir pleuvoir ces milliards de pétrodollars sur Maurice peut donc, d’une part, ne pas se concrétiser ou, au mieux, prendre plusieurs années. 

« Nous n’en sommes qu’au début du processus. Beaucoup d’autres étapes sont encore nécessaires avant de pouvoir éventuellement cueillir les fruits des efforts entrepris. Les soupçons qu’il puisse y avoir du pétrole dans cette zone, mais aussi dans la Zone économique exclusive mauricienne sont présents depuis de nombreuses années, mais aucune étude de grande échelle avec les technologies les plus modernes n’a été entreprise », explique une source proche du dossier au niveau du gouvernement mauricien. 

L’accord conclu entre les deux pays indique que ce n’est qu’une fois l’extraction du pétrole commencée que les Seychelles et Maurice bénéficieront chacun de 50 % des revenus générés. Lors de la réunion de fin août, il a été décidé de débuter par une étude multi-clients, incluant une étude sismique, afin de déterminer la présence, l’emplacement et la quantité des réserves de pétrole dans la région. 

Cité par la Seychelles News Agency, l’organe officiel du gouvernement seychellois, Philippe Michaud, coprésident de la rencontre, a déclaré que des négociations sont en cours avec une entreprise intéressée à mener cette étude. « Une fois cela fait, un accord sera signé, conduisant à une étude d’impact environnemental avant le début des travaux », a-t-il précisé. 

Philippe Michaud n’a pas révélé le nom de la société impliquée, car aucune confirmation n’a encore été donnée. Cependant, en 2018, Spectrum Geo, la société britannique experte dans ce domaine, avait été mentionnée lorsque l’idée d’explorer le plateau des Mascareignes avait été initialement proposée. Un accord avait d’ailleurs été conclu avec cette firme, mais les recherches n’avaient pas pu être faites à l’époque. 

« L’exploration pétrolière comporte de nombreux risques. De nombreux facteurs, tels que les faibles prix du pétrole et la pandémie, ont freiné l’initiative, mais l’intérêt augmente désormais, et nous sommes donc optimistes », a ajouté Philippe Michaud. Il a précisé que les Seychelles n’auront aucun coût direct à supporter pour cette enquête. Ce n’est que lorsque l’extraction du pétrole aura commencé que les Seychelles et Maurice bénéficieront chacun de 50 % des revenus générés.

La JMA est un mécanisme de juridiction partagée entre les Seychelles et Maurice sur une région des fonds marins et son sous-sol dans le plateau des Mascareignes. Cette juridiction exclut les eaux et les organismes vivants au-dessus du plateau. 

En 2012, un traité avait été signé permettant aux Seychelles et à Maurice de gérer ensemble plus de 400 000 kilomètres carrés dans l’océan Indien.

 

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