
- Trois suspects derrière les barreaux
Le trading en cryptomonnaie – notamment à travers des actifs numériques comme le Bitcoin (BTC) ou l’Ethereum (ETH) – attire de plus en plus d’internautes en quête de profits rapides. Basées sur la technologie blockchain, ces monnaies virtuelles promettent des rendements élevés, mais comportent aussi des risques majeurs, souvent exploités par des escrocs bien organisés.
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C’est ce qu’a découvert à ses dépens une Française résidant en Corse, victime d’une arnaque à double détente. Elle a sollicité l’intervention de la Financial Crimes Commission (FCC) pour que des poursuites pénales soient engagées contre des cyber-escrocs présumés opérant depuis Maurice. « Zot inn eskrok enn fransez ki viv an Corse. Premieman, madam-la finn eskroke par Empire Crypto, apre Empire Crypto inn pas li kot Strike Online. Lerla Strike Online finn fer li kwar ki zot kapav rekouver so kas avek profi. Zot inn kokin li de fwa ! » affirme Jean Claude Bibi, avocat de la victime.
L’enquête de la FCC a révélé l’existence d’un réseau structuré autour de deux centres d’appel : Strike Online, dirigé par Yevhen Syvokon, un Ukrainien, et Netera Ltd, sous la direction de Luvy Neervissingh Ramdenee, informaticien chevronné ayant travaillé pour plusieurs sociétés locales, dont Ene Lift Ltd, Kahos Shield Ltd et TecnoMed Mauritius. Les deux compagnies-écrans ont mis en place des interfaces de simulation de plateformes de trading, conçues pour abuser de la confiance des investisseurs. Une fois les victimes piégées, les télé-agents – utilisant divers pseudonymes et des numéros internationaux – les persuadaient de payer de multiples frais supplémentaires pour soi-disant récupérer leurs investissements. C’est ainsi que la Française s’est vue soutirer 234 961 euros (environ Rs 11,7 millions), après avoir communiqué ses informations bancaires. Les faits remontent à mai 2024.
Dans les semaines qui ont suivi la plainte, la FCC a mis en place une opération de surveillance ciblant deux centres d’appel installés à Saint-Pierre et à Ébène. Les agents, parfaitement bilingues, faisaient croire à leurs victimes qu’ils opéraient depuis l’étranger grâce à des dispositifs de téléphonie masquée. Grâce à la collaboration d’instances internationales, les enquêteurs poursuivent désormais la traque de complices situés hors des frontières mauriciennes, soupçonnés d’avoir participé à ce réseau de cybercriminalité.
À ce stade, trois individus ont été provisoirement inculpés de fraude électronique devant le tribunal de Moka : Luvy Neervissingh Ramdenee, Yevhen Syvokon et Naresh Kumarsingh Jokhoo, 49 ans, agent de tour-opérateur domicilié à Calebasses. Ce dernier est accusé d’avoir bénéficié d’un versement de Rs 352 800, lié à cette escroquerie de type 2.0.
Tous trois demeurent en détention policière, le temps que la FCC remonte l’intégralité de la chaîne de responsabilités.

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