
La croissance mauricienne ralentit à 4,2 % au premier trimestre 2025, selon le dernier Mauritius Economic Update de Care Edge, avec des perspectives annuelles désormais estimées à 3,1 %.
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L’économie mauricienne montre des signes de ralentissement, avec une croissance du produit intérieur brut (PIB) en glissement annuel estimée à 4,2 % au premier trimestre 2025. Ce taux marque un recul par rapport aux 5,2 % enregistrés à la fois au quatrième trimestre 2024 et au premier trimestre de l’année précédente. Plusieurs facteurs ont contribué à cette modération, notamment la baisse de l’activité touristique, l’essoufflement de la demande extérieure et les effets de la sécheresse sur certains secteurs.
Selon les données officielles, les performances de deux secteurs clés ont été particulièrement affectées. Le secteur de l’hébergement et de la restauration s’est contracté de 4,4 %, contrastant avec une croissance de 3,7 % au trimestre précédent. Cette baisse est attribuée à une diminution des arrivées touristiques ainsi qu’à une réduction des dépenses des visiteurs. La construction, un autre moteur de l’activité économique, a également enregistré une contraction de 4,3 %, après une progression notable de 6,3 % fin 2024. Cette évolution pourrait être liée à une pause dans la mise en œuvre de projets ainsi qu’à une baisse des investissements publics dans les infrastructures.
Malgré ce repli, certains secteurs ont poursuivi leur progression. L’agriculture a affiché une croissance marquée de 21,9 % au premier trimestre, portée par l’augmentation de la production de thé, des cultures vivrières et de l’élevage. Cette performance contraste nettement avec la progression plus modérée de 3,1 % enregistrée à la fin de l’année dernière, bien que la production de canne à sucre ait décliné.
Le secteur manufacturier a aussi connu une légère amélioration, avec une croissance de 1,8 %, soutenue par les activités hors sucre, notamment dans l’alimentation, le textile et d’autres productions manufacturières. Toutefois, la production de sucre a continué à baisser.
Dans le secteur tertiaire, les technologies de l’information et de la communication (TIC) et les services financiers ont maintenu une trajectoire de croissance, enregistrant des hausses respectives de 4,5 % et 4,2 %. Le commerce de gros et de détail a progressé de 3,1 %, soutenu par une demande intérieure toujours présente. Le secteur des transports et de l’entreposage a crû de 5,2 %, indiquant une demande soutenue pour les services logistiques.
Du côté de la demande, la consommation finale a représenté 81 % du PIB au premier trimestre, avec les ménages contribuant à hauteur de 65 %. Les dépenses totales de consommation finale ont progressé de 4,7 %, grâce à une hausse de 14,2 % des dépenses publiques et de 2,5 % de la consommation des ménages. L’investissement, en revanche, a reculé de 7,1 %, confirmant une tendance déjà observée au trimestre précédent. Cette baisse est liée à la diminution des investissements dans le bâtiment, les équipements et les machines, bien qu’atténuée par une légère augmentation dans l’automobile.
Les exportations de biens ont progressé de 11,1 %, mais cette performance a été en partie contrebalancée par une baisse de 3,2 % des exportations de services. Globalement, les exportations ont enregistré une croissance modeste de 2,2 %, alors que les importations totales ont augmenté de 7,3 %, tirées par une hausse des achats de biens et de services.
À la lumière de ces tendances, les autorités ont revu à la baisse leur projection de croissance pour 2025, passant de 3,3 % à 3,1 %. Ce réajustement reflète un environnement économique plus incertain, marqué par des tensions géopolitiques, des incertitudes commerciales internationales et la possible fin de l’accord tarifaire temporaire entre les États-Unis et ses partenaires. Une éventuelle reprise des droits de douane à 40 % pourrait peser sur les échanges mondiaux, un enjeu important pour une économie ouverte comme celle de Maurice.
Sur le plan intérieur, la croissance devrait être soutenue par plusieurs secteurs. Le secteur financier est attendu en hausse de 4,0 %, le commerce de gros et de détail de 3,2 %, et l’agriculture devrait rebondir de 7,9 % grâce aux efforts de redressement post-sécheresse. Les TIC, quant à elles, devraient croître de 4,8 %, portées par le plan directeur gouvernemental axé sur la transformation numérique.

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