Coopération : les perspectives d’affaires entre Maurice et le Maroc se précisent

Le temps d’une conférence-petit déjeuner à l’hôtel Hennessy Park, Ébène, vendredi 5 février, la direction de BCP (Mauritius), a mis en avant les perspectives d’affaires entre le Maroc et Maurice. Le BCP, rappelons-le, est une banque majeure du Maroc. Le groupe a racheté la Banque des Mascareignes en 2018. Face à un parterre d’invités, la direction composée de Abdelwafi Atif, directeur général de BCP Bank (Mauritius), Sangeetha Ramkelawon, directrice-générale déléguée et Shakil Daby, directeur du département Corporate & Institutional Banking, ont dirigé les échanges.
Investissement : Du Maroc au Sénégal, via Maurice…

La présence de Maurice sur la liste noire de l’Union européenne n’effarouche point les investisseurs. La preuve : un groupe marocain avec un chiffre d’affaires annuel de Rs 80 milliards (deux milliards de dollars) voudrait créer une structure au pays en prélude à un investissement au Sénégal. D’une part, ce pays a mis fin de manière unilatérale au traité de non double imposition fiscal avec le pays. Et d’autre part, d’un point de vue géographique, le Maroc est séparé du Sénégal que par la Mauritanie en Afrique de l’Ouest.

« C’est un exemple concret parmi tant d’autres. Nombreux sont les groupes marocains qui sont présents en Afrique. Un certain nombre utilise la plateforme mauricienne. Ce sont des entités qui sont engagées dans l’infrastructure ou dans l’économie réelle. Soit elles passent par la juridiction mauricienne ou bien elles s’intéressent au hub afin d’y créer des structures qui investiront dans les pays africains, » a affirmé Abdelwafi Atif, directeur général de la BCP Bank (Mauritius) au Défi Quotidien à l’issue du séminaire.

Liste noire : aucun effet immédiat

Est-ce que l’inclusion de Maurice sur cette liste européenne a entraîné une baisse dans le volume des transactions ? Notre interlocuteur souligne qu’aucun effet immédiat n’a été ressenti, citant le flux d’investissements venant de l’étranger qui passe via Maurice. Sur le volet des paiements, la situation est normale. « Nos partenaires connaissent bien le pays. Il est vrai qu’il y a une question relative à l’arsenal juridique en matière d’anti-blanchiment. La réponse a été immédiate. Des négociations ont déjà été entamées avec l’Union européenne. Nous sommes quasi convaincus qu’au mois de juin, Maurice sortira de cette liste, » a rassuré Abdelwafi Atif.

Accords en période de crise : partenariat entre BCP (Mauritius) et un géant espagnol

« J’affirme avec fierté, aussi bien pour ma banque que pour Maurice, au milieu de la pandémie et d’inclusion de Maurice sur la liste noire, BCP (Mauritius) a pu concrétiser un partenariat avec une grande banque espagnole. Aujourd’hui, elle assure une partie de nos paiements sur l’Europe, ce sachant que Maurice est déjà incluse sur la liste noire. Actuellement, la liste noire ne nous touche pas de manière directe. Nous sommes tous conscients que c’est un point négatif qu’il faut enlever, » a-t-il dit.

Nouveau marché : l’Espagne, source d’investissements

« Le marché espagnol est intéressant et important pour le Maroc et à travers ce pays, il est intéressant pour Maurice. C’est notre rôle d’établir les liens  pour utiliser Maurice comme plateforme d’investissement ou de commerce international, soit des ouvertures de marchés, soit des investissements dans de nouveaux projets ou des participations dans des entreprises » a indiqué notre interlocuteur.