Economie

Constat: optimisons nos ressources

Maurice est un pays à ressources limitées. Ce qui nous amène à toujours optimiser nos ressources.Dans la vie de tous les jours, il y a plusieurs exemples où on peut accroître le potentiel des ressources existantes. Il y a toujours beaucoup de projets à concrétiser mais souvent, peu de ressources disponibles. Il faut alors faire un choix, en donnant priorité aux projets les plus méritants. Mais est-ce que nos infrastructures sont judicieusement utilisées ? Ce n’est pas toujours le cas.

Infrastructures scolaires

Nos établissements scolaires sont presque tous dotés de facilités sportives dernier cri, de gymnases, de terrains de foot, de volley ou encore d’une bibliothèque bien garnie. Mais toutes ces infrastructures demeurent inutilisées après les heures de classe et pendant les week-ends. Or, ces facilités auraient pu être rendues accessibles aux résidents des ‘catchment area’ des écoles. Les jeunes, qui habitent des régions où les infrastructures sportives font défaut, pourraient ainsi se servir de ces facilités. D’autres activités sociales ou familiales pourraient bien se tenir dans les collèges pendant le week-end. Avec l’accessibilité de telles infrastructures, de nouvelles activités pourront voir le jour, par exemple, des cours du soir pour adultes ou des campagnes de sensibilisations sur divers thèmes. Beaucoup de nos collèges peuvent facilement devenir des universités de nuit, optimisant ainsi l’utilisation des bâtiments tout en renforçant le ‘knowledge hub’.

Centres de refuge

Le ministre de l’Environnement vient d’annoncer la construction prochaine d’un centre de refuge moderne à Quatre-Sœurs, au coût de Rs 45 millions. Louable initiative à l’intention des victimes des calamités naturelles, mais si jamais on doit répliquer cela à travers le pays, cela coûtera une fortune. Alors quelles solutions pour le problème des réfugiés en cas de cyclone ou d’inondations ? Nous avons lancé cette question parmi des membres du public et nous avons ‘récolté’ plusieurs solutions. Nazim, un employé d’hôtel, suggère l’utilisation des trois centres pour troisième âge que le pays compte déjà et qui sont tous équipés pour héberger des centaines des personnes. Ces centres se trouvent à Belle-Mare, Pointe-aux-Sables et Pointe-aux-Piments. En période cyclonique, ces centres, selon lui, seront inoccupés, donc ils peuvent servir à accueillir temporairement des réfugiés. Diya, qui travaille dans un fast-food, suggère que le gouvernement passe un accord avec les établissements hôteliers de l’île afin que chaque hôtel prenne en charge une ou deux familles de réfugiés en cas de cyclone ou d’autres calamités naturelles. Les coûts d’hébergement temporaire peuvent bien être déduits de leurs ‘Corporate Social Responsibility’. Ainsi, on pourra loger des victimes décemment et confortablement le temps que leurs maisons soient rendues utilisables.

Infrastructures routières

Une des raisons de la congestion routière à Maurice est l’utilisation du réseau routier par tout le monde à la même heure. Si la circulation est très dense entre 8 et 9 heures, elle devient plus fluide après cette tranche d’heure. C’est la même chose l’après-midi à la sortie des bureaux. Ainsi, ce n’est pas l’agrandissement du réseau routier qui va résoudre ce problème, mais plutôt une utilisation judicieuse des infrastructures existantes. Plusieurs pays ont adopté différentes méthodes : New Delhi a introduit la circulation alternée, alors que la Suède a introduit la journée de six heures au travail. À Maurice nous avions introduit le ‘flexi time’ dans le passé, mais ce système reste à être peaufiné pour des résultats plus efficaces.

Marchands ambulants

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"8117","attributes":{"class":"media-image aligncenter wp-image-14813 size-full","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Optimisons nos ressources"}}]] Ils sont des milliers à vouloir opérer comme marchands dans la rue ou dans les foires, mais les places sont limitées. Alors, pourquoi ne pas optimiser en ayant recours à l’occupation alternée des échoppes ? On peut aussi convertir certaines rues en zones piétonnières les dimanches. Si les gens veulent travailler, quoi de mieux de les laisser travailler, mais selon des paramètres établis ?

Terrains abandonnés

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"8118","attributes":{"class":"media-image wp-image-14808 size-medium","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"169","alt":"200116-terrain"}}]] L’exploitation des terres abandonnées aurait contribué à une meilleure croissance et la création d’emplois.

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/div> C’est un fait. Il y a beaucoup de terrains agricoles qui ont été abandonnés par les planteurs. En 2011, il avait été estimé qu’environ 5 660 hectares de terres ne sont pas exploités au mieux de leurs capacités. Un récent rapport du ministère de l’Agro-industrie estime la superficie totale des terres agricoles abandonnées à environ 400 hectares, rien que dans les zones d’irrigation. Selon le rapport, ces terres abandonnées représentent un sérieux gaspillage de ressources et une perte d’opportunités. D’autre part, il y a beaucoup d’entrepreneurs qui sont à la recherche de terres agricoles pour mettre en place des projets. Malheureusement, il n’y a aucun mécanisme pour mettre les chercheurs en contact avec les propriétaires, qui aimeraient louer ces terres. En 2011, il y a eu une tentative de mettre sur pied un ‘Land Productivity Enhancement Scheme’, mais il n’y a pas eu de suite. Remettre ces terres dans le circuit agricole aurait contribué à booster la production alimentaire. Une bonne partie des terres marginales aurait pu être utilisée à des fins non agricoles, par exemple, des fermes solaires.

Autobus sous utilisés

Dans le cadre du nouveau plan d’aménagement de Port-Louis, les deux gares de la capitale ne seront plus utilisées comme ‘zone de stationnement’ pour les autobus, comme c’est le cas actuellement. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1] En effet, à n’importe quel moment de la journée, alors que les passagers s’accumulent sur les arrêts, les bus arrivent au compte goûte, car la majorité des bus ‘dorment’ dans les gares. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1] Le gouvernement encourage les opérateurs à adopter les ‘semi-low floor buses’, mais savons-nous que beaucoup d’autobus ne font qu’en moyenne que quatre ou cinq trajets par jour ? [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1] Alors, investir plusieurs millions dans un bus moderne pour faire cinq trajets par jour est un véritable gaspillage de ressources, d’où la nécessité de réformer le système en profondeur.
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Billet: optimiser…

En entrant dans une banque, j’ai noté la présence d’un policier devant la porte. Renseignement pris, j’ai appris qu’il assurait la sécurité de la banque. En faisant un petit tour auprès d’autres banques, j’ai vu que toutes les branches de toutes les banques bénéficient de la protection policière. Certes, ce n’est pas gratuit. Le policier de faction bénéficie d’une allocation d’‘Extra Duty’, comme on l’appelle dans le jargon. Il va de soi que les banques doivent payer l’État pour ce service. Mais ce qui me frappe, pourquoi les banques, qui génèrent des milliards de roupies de bénéfices, ne louent-elles pas les services de sécurité des firmes privées ? Pourquoi est-ce l’État, qui fournit des officiers de police, formés et maintenus à grands frais, aux banques comme agents de sécurité alors que la police manque des effectifs pour assurer la protection de la population ou encore pour contrôler la circulation aux jonctions jugées dangereuses ? Autre constat : il y a des officiers de police qui circulent en groupe dans les villes avec des ‘sabots’ pour immobiliser les voitures qui ne respectent pas les règles de stationnement. Mais pourquoi faut-il des officiers de police pour jouer le rôle de ‘traffic warden’ alors que cette tâche aurait bien pu être accomplie par des ‘school leavers’ chômeurs, recrutés et formés par la National Transport Authority comme ‘traffic warden’ ? Création d’emploi pour des jeunes, mais libération de ces hommes expérimentés qui peuvent apporter une meilleure contribution ailleurs, là où on a plus besoin d’eux. En passant, le nombre d’amendes infligées aux contrevenants chaque jour par ces jeunes ‘traffic warden’ à plein-temps suffira pour payer leurs salaires…

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