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Conditions climatiques extrêmes : les autorités sur le qui-vive 

Black Saturday : personne ne voudrait revivre ce cauchemar, ici à Canal-Dayot, GRNO. Black Saturday : personne ne voudrait revivre ce cauchemar, ici à Canal-Dayot, GRNO.

Pluies torrentielles, orages violents, tempêtes électriques, mini-tornades, inondations, fortes houles… autant de phénomènes climatiques auxquels Maurice aura à faire face durant cet été, selon la station météorologique. À quel point sommes-nous vulnérables ? Notre île est-elle prête à faire face à ces conditions extrêmes ? Éléments de réponse.

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En tant que petit État insulaire, Maurice est exposé aux phénomènes extrêmes et aux catastrophes naturelles. Selon le rapport du World Risk 2019, notre pays est classé 16e par rapport à sa vulnérabilité face aux dangers liés au climat. Le Summer Outlook 2019-2020 de la station-météo prévoit une hausse de la température dépassant la moyenne mensuelle de plus de trois degrés Celsius dans certaines régions de l’île. Mais pourquoi de tels changements ? 

Selon la station météorologique de Vacoas, le réchauffement planétaire a des répercussions dans le monde entier, notamment dans le Sud-Ouest de l'océan Indien, où la fréquence des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes augmente depuis ces dernières décennies. « Le nombre de tempêtes nommées évoluant dans le bassin du Sud-Ouest de l'océan Indien pour la saison estivale 2019-2020 devrait être de 8 à 10. Au cours de cette saison, la région située à l'Ouest de Diego Garcia pourra être plus propice à la formation de tempêtes », indique le rapport. 

Le nettoyage des drains est un problème dans certains endroits

Face à de telles menaces, les autorités concernées s’attèlent déjà à mettre en place les mesures qui s’imposent afin de parer à toute éventualité. Ainsi, le lundi 25 novembre 2019, un comité – composé des représentants du ministère de l'Environnement et celui des Collectivités locales, de la police, des pompiers, du National Disaster Risk Reduction and Management Centre (NDRRMC), de la Road Development Authority (RDA) et du conseil municipal – s’est penché sur la « saison cyclonique et les mesures générales ».

Construction et nettoyage des drains

L'objectif principal de cette réunion a été, selon une source proche du dossier, l’identification des difficultés que le pays pourrait rencontrer et des protocoles à suivre lors des catastrophes naturelles. Le rôle ainsi que les responsabilités de chaque département ont été bien définis. « Au cours de la réunion, nous avons abordé un aspect très important qui est le nettoyage des drains. Ceci est souvent pointé du doigt. Il a été noté que le nettoyage des drains est un réel problème dans certains endroits, car ils sont souvent obstrués par des ordures. Néanmoins, le nettoyage a déjà débuté dans plusieurs endroit », dit notre source. 

Autre point soulevé : la construction des drains dans certaines régions où des accumulations d’eau ont été notées. Selon les dires d’un responsable, plusieurs drains ont été déjà construits. « Plusieurs projets de construction de drains sont en cours et d’autres vont débuter incessamment », dit-il. La réunion a également pris en compte le système de communication et d'intervention. Les autorités concernées ont été invitées à faire preuve de vigilance et de plus de coordination entre elles.


National Emergency Operations Command et Community Disaster Response Programme 

Du côté du National Disaster Risk Reduction and Management Centre (NDRRMC), un protocole bien défini a déjà été établi. En cas de catastrophes et en fonction de l’ampleur de la menace, le National Emergency Operations Command (NEOC) intervient pour coordonner et superviser toutes les opérations de secours. Une source explique que le NDRRMC est régi par la National Disaster Risk Reduction and Management Act de 2016. « Cette loi prévoit un cadre juridique permettant de mieux gérer les catastrophes afin de protéger la vie et les biens de manière plus efficace. Il existe également un programme, le National Disaster Scheme 2015, qui élabore le plan d’action avant, pendant et après une catastrophe », indique notre source.

En outre, afin de mieux préparer les habitants issus des endroits à risques aux situations d’urgence, le Community Disaster Response Programme (CDRP) a été mis en place par le NDRRMC. Selon notre source, « le programme a pour objectif de former les habitants des quartiers vulnérables à mieux répondre aux situations d’urgence en matière de secours et d’assistance aux personnes vulnérables. » 

Soulignons que le CDRP a déjà débuté à Grand-Sable et a été étendu à d’autres endroits vulnérables tels que Bel-Ombre, Canal-Dayot, Fond-du-Sac, Poste-de-Flacq, Rivière-du-Poste, L’Amitié/Gokhoolah et récemment à Résidence La Cure. Le même programme a également été reproduit à Agaléga et Rodrigues. Le NDRRMC prévoit également d'étendre le programme à d'autres endroits vulnérables de Maurice.


Les sapeurs-pompiers restent vigilants  

Les sapeurs-pompiers sont également sur le qui-vive tout au long de la saison estivale. Ehsan Jawaheer, membre délégué de la Government Services Employees Association (GSEA), avance  que les sapeurs-pompiers n’ont pas attendu la période estivale pour se préparer à faire face aux nombreuses conditions météorologiques et climatiques extrêmes. « Le Mauritius Fire and Rescue Services est divisé en plusieurs départements qui gèrent différents catastrophes et événements qui se produisent », dit-il.

Ehsan Jawaheer explique que, lorsque la Control Room est informée d'un problème spécifique, elle transmet directement les informations à l'unité en charge pour traiter le problème. Il révèle que si un orage a provoqué un incendie dans une maison, c’est la division des opérations spéciales qui est chargée de maîtriser l'incendie. Au cas où des personnes se retrouvent coincées dans un bâtiment de six étages, c'est la Rope Rescue Unit qui entre en jeu.  

Il souligne que pendant la période estivale, particulièrement en décembre et janvier, lorsqu’une alerte 2 de toute catastrophe est déclenchée, tous les congés des officiers sont annulés. « Nous avons beaucoup de problèmes d'inondation. car il pleut beaucoup en été. Deuxièmement, nous avons des problèmes d’incendie. Troisièmement, nous traitons de nombreux problèmes d’incendie impliquant des enfants, car c’est la période des vacances. Aussi, nous sommes appelés à intervenir en cas d'accidents de la route. En cette période, les gens sont d'humeur festive et la conduite avec des facultés réduites est courante », lance-t-il.

 

 

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