Si pour certaines personnes, la compensation salariale de Rs 250 reste insignifiante, pour d’autres, elle constitue une bouffée d’oxygène.
Sheila est restée scotchée à la radio pour connaître son taux de compensation salariale. Elle s’attendait à recevoir au moins Rs 400 et avoue qu’elle était déçue de la proposition de Rs 150. Elle s’est sentie soulagée quand le gouvernement a rajouté Rs 100 sur la proposition initiale.
Employée comme ‘cleaner’ pour le compte d’un entrepreneur privé, elle ne gagne que Rs 2 000 par mois. « Une somme dérisoire, mais qui nourrit mes deux enfants », dit-elle. Veuve, elle vivait en concubinage avec un homme qui l’a finalement abandonnée avec ses gosses.
Comment vit-on avec Rs 2000 par mois ? Sheila avoue qu’elle le fait aux prix d’énormes sacrifices. Avec son salaire, elle règle ses factures d’eau et d’électricité et ses autres dépenses. « Heureusement, le boutiquier du coin et mon marchand de légumes m’accordent un crédit », dit-elle.
Pour le règlement, c’est une autre paire de manches. « Je ne peux pas régler entièrement mes comptes. Par chance, ils acceptent d’être payés à compte-gouttes ».
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Le président de la Fédération des Travailleurs unis (FTU), Atma Shanto, estime, lui, que ces Rs 250 suffisent à peine à combler le fossé qui se creuse entre riches et pauvres. « Une famille modeste doit percevoir un salaire d’au moins Rs 14 000 par mois pour vivre décemment ».
Pour le négociateur de la Federation of Progressive Unions, Venoo Ramsamy, la forte inégalité salariale demeurera tant que le salaire minimal ne sera pas introduit. « Le gouvernement doit respecter la promesse faite lors de la dernière campagne électorale. Il doit également revoir au plus vite tous les Remuneration Orders, dont certains à l’instar de ceux de la zone franche, remontent à 1984 ».
Faute d’argent, Sheila se contente d’acheter des carcasses de poulet pour faire plaisir à ses enfants le dimanche. C’est avec tristesse, dit-elle, qu’elle voit des enfants issus des classes aisées jeter leurs pains à la poubelle. « S’ils savaient quel festin mes enfants auraient fait de ces pains bien garnis…»
Elle se réjouit également des vieux habits qu’elle reçoit des voisins. « Certains sont encore en très bon état et je les porte fièrement pour des sorties… », dit-elle.
Sheila confie qu’elle ressent au plus profond d’elle-même qu’elle ne restera pas éternellement dans la misère. D’où sa décision de ne pas lésiner sur l’éducation de ses enfants. En attendant, elle avoue que cette compensation salariale allégera un peu son fardeau. « Je ne cracherai pas sur ces Rs 250 », affirme-t-elle.
Pour le secrétaire de la Confédération des travailleurs du secteur privé (Ctsp), Reeaz Chuttoo, 56,5 % des salariés vivent avec moins de Rs 10 000 par mois, soit 200 000 salariés du secteur privé. « C’est au nom de ces pères et mères de famille que je me bats pour que le gouvernement introduise au plus vite un salaire minimal », explique-t-il.
Le Grand Argentier: des mesures pour soulager les plus démunis
Animant une conférence de presse, le ministre des Finances Vishnu Lutchmeenaraidoo évoque les mesures sociales du gouvernement pour soutenir les famille démunies. « C’est inacceptable ! Des mesures ont été prises par le gouvernement pour améliorer les conditions de vie de ces personnes : compensation salariale uniforme de Rs 600 en janvier dernier ; relèvement de la pension de vieillesse à Rs 5 000. Dans le souci de mieux protéger les plus défavorisés, le gouvernement a revu les prix du carburant à la baisse, il a introduit un tarif social pour la consommation électrique. Cette mesure touchera 70 000 foyers à faibles revenus. Il y a aussi la fourniture gratuite de l’eau aux familles consommant moins de six mètres cubes et qui seront dispensées de la facture de la Wastewater Management Authority. <Publicité
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