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Compensation salariale : coup d’envoi des consultations tripartites ce lundi 4 décembre

Le comité technique sera présidé par le ministre du Travail Soodesh Callichurn.

Les consultations tripartites pour la compensation salariale de 2024 débutent ce lundi 4 décembre. Le premier round de ces négociations, plus connu sous le nom de comité technique, se tient, comme à l’accoutumée, sous l’égide du ministère du Travail et sera présidé par le ministre Soodesh Callichurn.

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Cet exercice verra les représentants de Statistics Mauritius, qui fourniront les dernières données des indicateurs économiques, comme le taux d’inflation, les prévisions de croissance, le taux de chômage et la hausse du coût du panier ménager, entre autres. Ensuite, ce sera au tour des représentants syndicaux et du secteur privé de faire connaître leur position. Après la soumission des représentations des divers acteurs, ce sera au tour du ministère des Finances de recevoir tous les partenaires sociaux le jeudi 7 décembre, date à laquelle le montant de la compensation salariale sera annoncé. À noter que l’année dernière, la compensation salariale était de Rs 1 000.

Jane Ragoo, porte-parole de la Confédération des Travailleurs des Secteurs Public et Privé (CTSP), explique que c’est un exercice qui se tient depuis plus de 40 ans maintenant. « Les syndicats de différentes associations auront l’occasion de prendre connaissance des chiffres clés que les officiers de Statistics Mauritius vont fournir et par la suite, nous ferons nos propositions sur le montant à accorder au ministre du Travail », fait-elle ressortir. Par ailleurs, elle souligne que la CTSP a déjà travaillé sur sa proposition. « Nous pensons que la compensation pour la perte du pouvoir d’achat des travailleurs devrait tourner autour de Rs 1 513 », dit-elle. 

Proposition jusqu’à Rs 2 000

Deepak Benydin, le président de la Federation of Parastatal Bodies and Other Unions, qui sera également présent sur le comité technique, explique qu’il s’agit avant tout d’une occasion pour faire un tour d’horizon sur la situation économique du pays. « C’est un exercice très important, car il permet de prendre connaissance des chiffres liés à la perte du pouvoir d’achat et au coût de la vie », dit-il. Cependant, il admet que certains chiffres officiels ne refléteront pas nécessairement la réalité. « Par exemple, le dernier Household Budget de Statistics Mauritius date de 2017 et depuis, les choses ont évolué considérablement », explique le syndicaliste. Ce dernier propose, pour sa part, une compensation salariale variant entre Rs 1 500 et Rs 2 000. Pour justifier cette fourchette, il prend l’exemple du riz ration. « Le sac de 20 kilos de riz ration coûte Rs 270. Mais avec la pénurie sur le marché local, le consommateur est obligé d’acheter le riz basmati qui coûte environ Rs 1 000 de plus. D’autre part, les prix d’autres produits de base restent toujours élevés », souligne-t-il.

Au niveau de Business Mauritius, le Chief Operating Officer, Pradeep Dursun, affirme que la proposition du montant de la compensation salariale est plus ou moins finalisée. « Avec l’annonce du salaire minimum à Rs 15 000 faite par le ministre du Travail vendredi dernier, nous allons réexaminer la proposition avec nos membres », avance-t-il.

Jane Ragoo : « La lutte ne s’arrête pas là »

Pour la syndicaliste et membre de la Confédération des travailleurs des secteurs publics et privés (CTSP), c’est  encore un pas en avant vers l’augmentation des salaires pour les travailleurs les moins bien rémunérés. Elle rappelle que la CTSP a été créée pour défendre les intérêts des travailleurs du secteur privé depuis 1984.

L’instauration du salaire minimum au 1er janvier 2018 représente le fruit de nombreux efforts, y compris une grève de la faim des membres de la CTSP aux côtés des femmes cleaners en 2017. « Ce salaire minimum de Rs 15 000 en 2024 est une avancée significative, particulièrement bénéfique pour les travailleurs de la Zone franche, où les heures supplémentaires seront désormais calculées sur cette base, ce qui n’était pas le cas avec un salaire minimum de Rs 11 000. C’est une avancée énorme », se réjouit la syndicaliste. 
Elle précise que lorsque les gens touchent un salaire minimum de Rs 15 000, cela représente une sécurité alimentaire. « Cela renforce également la lutte pour un salaire décent, accentuée par la revendication d’un ‘living wage ». 

« Selon le Bureau des Statistiques, le ‘living Wage’ est estimé à Rs 32 000. Aspirer à un niveau de vie élevé ne devrait pas se limiter à la restriction budgétaire, mais devrait inclure des loisirs, des soins médicaux, et une alimentation équilibrée pour éviter les maladies. La lutte du CTSP ne s’arrête pas là », déclare Jane Ragoo.

  • defimoteur

     

 

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