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Comment Israël Begué a sauvé les terres de ses ancêtres

Israël Begué et la concession accordée à sa famille.

Alors que d’autres ont été dépossédés de leurs terres et ont du mal à les récupérer, Israël Bégué a trouvé « l’astuce » afin que l’héritage familial ne soit jamais perdu. Le terrain de la famille Begué a fait l’objet de convoitise. Mais Israël Begué a su faire preuve de ténacité pour sauvegarder l’héritage laissé par feu Gabriel Begué 1er, son arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père. 

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Face à la tourmente que subissent de nombreuses familles, il déplore la lourdeur administrative qui entrave la restitution des terres aux familles dépossédées. « Les héritiers doivent apporter la preuve de leur propriété dans le cadre de la dépossession des terres. Plusieurs années après le rapport de la Commission Justice et Vérité (CJV), beaucoup sont encore en lutte pour récupérer ce qui leur revient de droit, mais qui leur a été volé », regrette Israël Bégué.

À travers l’Association of descendants of Gabriel Bégué Welfare Association in heritage, il a pu garantir que les terres de sa famille ne soient jamais cédées à d’autres que les membres de la famille Begué. Pour cela, il a dû effectuer de nombreuses recherches, à Maurice, à la Réunion, en France et en Angleterre. Aujourd’hui, il est fier de son engagement et satisfait des résultats obtenus.

Son patrimoine comprend un vaste terrain dans le nord de Rodrigues, ainsi qu’une partie de la plage, selon la concession accordée à Gabriel Begué « dès maintenant et pour toujours », ainsi que l’île Frégate. Il considère le paragraphe contenant cette phrase comme très important, car c’est grâce à cela que la famille ne pourra jamais perdre son terrain. En vertu de cette clause, les héritiers ne pourront jamais vendre le terrain ni le prescrire, et ils en conserveront la jouissance en créant une société.

Il explique que la crainte de perdre l’île Frégate a motivé ses recherches, car d’autres personnes voulaient récupérer cette concession. Il mentionne également une tentative du gouvernement mauricien en 1985 d’installer le quartier général de la Special Mobile Force sur ce terrain. Or, celui-ci ne peut être transmis que de père en fils, donc par aucune autre personne que ceux portant le nom de famille Begué. Avec patience et persévérance, il a pu établir l’arbre généalogique de la famille, révélant d’autres biens, y compris à Maurice. Israël Begué estime que c’est en respectant les paramètres des lois qu’il est possible de récupérer ses terres. Il suffit pour cela de bien interpréter chaque clause. « En appliquant la loi, notre terrain restera à jamais un patrimoine familial », affirme-t-il. Il invite ceux qui veulent retrouver leurs biens à établir leur arbre généalogique, en commençant par leurs parents, pour remonter à la source.

Toutefois, les conflits familiaux sont inévitables, souligne-t-il. Il plaide ainsi pour un accord parfait entre les membres d’une même famille, afin que tous soient sur la même longueur d’onde en ce qui concerne la gestion du patrimoine familial. « C’est à cela que je me suis évertué depuis 2007 afin que tous les héritiers s’alignent sur la conduite à adopter », précise-t-il.

Selon lui, ceux dont les cas sont plus complexes que le sien peuvent faire leurs réclamations, s’ils possèdent le titre de propriété des terres qui leur ont été spoliées. C’est à travers une association ou un collectif de défense de leurs droits qu’ils pourront récupérer leurs biens par réquisition. Il indique qu’il ne peut faire aucune réquisition du terrain familial en son nom personnel, mais seulement au nom de l’Association des descendants de Gabriel Begué pour la protection du patrimoine.

Israël Begué déplore également que, dans les tribunaux, les hommes de loi utilisent un anglais qui n’est pas à la portée de tout le monde, et les affaires subissent de nombreux renvois qui profitent uniquement aux avoués et avocats grâce aux honoraires. Il déplore que les lois mises en place pour aider à la récupération des terres n’établissent pas clairement leur champ d’application. En ce qui concerne les terres, il cite plusieurs formules, dont le plan local d’urbanisme et le plan d’occupation des sols.

Il n’hésite pas à dire que certains avoués et avocats ne sont que des « profiteurs » qui ont fait dépenser une fortune à ceux qui ont été dépossédés de leur terre. Les démarches qui s’éternisent provoquent davantage de conflits familiaux en raison des divergences d’opinions quant à la tournure à donner à la récupération, et le processus prend de très longues années.

« Tout est fait pour épuiser les déposants, au point que certains, pour en finir, abandonnent leur affaire. Ce qui est un piège, car ils auront à payer tous les frais encourus, et la partie adverse peut également poursuivre les plaignants pour dommages », fait-il ressortir. Israël Begué exhorte ainsi ceux qui veulent retirer leur affaire en cour de ne pas mentionner « désistement de l’action », mais « désistement de l’instance » afin de pouvoir reprendre la poursuite à un autre moment, car le dossier ne sera pas clos. Il en est convaincu : ce n’est qu’en se regroupant en collectif que les choses pourront avancer plus facilement.

 

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