Chanson «sectaire» au RCC : «Il est impérieux de revoir notre curriculum d’études», selon père Goupille

La chanson comportant des paroles jugées sectaires, interprétée par des élèves du collège Royal de Curepipe (RCC), le jour de la proclamation des lauréats du HSC le 10 février dernier, continue à susciter des réactions. C’est au tour ce matin du Conseil des religions de faire connaître son point de vue sur cette polémique par le biais d’un communiqué.

Pour le président du Conseil des religions, « si nous ne prenons pas soin de notre arc-en-ciel, il va disparaître dans la division et la séparation de notre peuple. Nous sommes en route pour ressusciter les identités meurtrières ! »

Père Philippe Goupille affirme aussi qu’il « est important de condamner les actes des personnes qui insultent gratuitement d’autres communautés ». « Il est important aussi d’accueillir des excuses quand elles sont formulées, mais il faut aller au-delà des insultes et des excuses. Il faut chercher en profondeur. D’où vient le mal ? Le mal est enraciné dans l’histoire mal assumée et mal connue de notre pays ; et dans les préjugés que nous avons reçus parfois de nos parents et de nos éducateurs. » D’où la nécessité, selon lui, de « revoir notre curriculum d’études pour insister sur l’importance des valeurs qui sont nécessaires pour le bonheur de l’humain et la construction de l’harmonie sociale ».

Voici le communiqué du père Goupille :

Dérapages dans le milieu scolaire

Encore une fois, nous sommes dans une situation où malheureusement des pyromanes menacent de mettre le feu à l’arc-en-ciel mauricien. Le Conseil des Religions a souvent souligné que l’arc-en-ciel est fragile de par sa nature. Si nous ne prenons pas soin de l’arc-en-ciel, il va disparaître dans la division et la séparation de notre peuple. Nous sommes en route pour ressusciter les identités meurtrières !

Il est important de condamner les actes des personnes qui insultent gratuitement d’autres communautés. Il est important aussi d’accueillir des excuses quand elles sont formulées mais il faut aller au-delà des insultes et des excuses. Il faut chercher en profondeur. D’où vient le mal ? Le mal est enraciné dans l’histoire mal assumée et mal connue de notre pays ; et dans les préjugés que nous avons reçu parfois de nos parents et de nos éducateurs.

Il est donc impérieux de revoir notre curriculum d’études pour insister sur l’importance des valeurs qui sont nécessaires pour le bonheur de l’humain et la construction de l’harmonie sociale. Dans la course aux résultats académiques, dans la compétition outrancière pour les bourses, avons-nous du temps pour enseigner et réfléchir sur les valeurs fondamentales, que sont le respect de l’autre, la dignité, la loyauté, la vérité et surtout ce que l’on retrouve dans l’enseignement de toutes les religions : « Ne fais pas aux autres ce que vous n’aimeriez pas qu’on vous fasse à vous ». Aux éducateurs spécialisés de concevoir ce programme qui permettra, au-delà des réussites académiques,  de cultiver dans le cœur de chacun, les valeurs fondamentales du vivre ensemble. Le défi est immense mais incontournable. Il en va de l’avenir de notre pays. Une priorité des priorités à la veille de célébrer 55 ans d’Indépendance.

Père Philippe Goupille
Président du COR