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Célébrer Noël dans la tradition

légendes de Noël On fait découvrir les contes et légendes de Noël, à travers de livres que vous lisez en famille.

Lorsqu'il s'agit de célébrer Noël, suivons-nous encore les traditions qui entourent cette fête symbolique ? Outre sa signification religieuse qu'est la célébration de la naissance de Jésus, la Noël c'est aussi les cadeaux, la crèche, le sapin et le repas.

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Les traditions varient, selon les familles. Si, certaines les ont perdues, d'autres se font encore un devoir de préserver au moins une partie de la magie de Noël au travers de moments privilégiés en famille. Greta Bhoyroo, 79 ans, s'est installée à Maurice, il y a 50 ans. Pour cette Écossaise de souche, la préservation des traditions pour la Noël a toujours été sa priorité. « Lorsque je suis venue d'Écosse, un 23 décembre, je ne connaissais pas les traditions à Maurice et je voyais les magasins ouverts jusqu'à 22 heures. C'était du jamais vu pour moi. » Pour son premier Noël, on délaissait les plats traditionnels écossais tels que le rôti de dinde pour des plats plus locaux comme le curry de poulet.

C'est lorsqu'elle s'installa dans sa maison, une fois mariée, que Greta se remit aux plats traditionnels et depuis, dinde et pommes de terre rôtis, chou de Bruxelles, sont au menu pour chaque grand déjeuner de Noël. Il se clôture avec le traditionnel christmas pudding. La première chose que l'on installe chaque année au commencement de l'avent, chez elle, est la crèche, puis le sapin quelques semaines plus tard. Le sapin traditionnel naturel est tout aussi important pour Greta qui, cette année, coupera le sapin de son jardin pour l'installer dans son salon. Au fil des générations et avec les familles nombreuses, selon la grand-mère Greta, ils ont opté depuis quelques années pour un échange de cadeaux à travers un tirage au sort pour les grands. Et, les petits enfants ont tous des cadeaux.

Greta Bhoyroo.
Micheline Thomas.

Souvenir de noël

Micheline Thomas évoque la célébration de la Noël dans le passé qui a marqué son esprit. « J'avais sept ans à l'époque et la nuit de Noël était très spéciale et différente de
maintenant. » Trois choses importantes rythmaient la Noël : les cadeaux distribués par le Père Noël, le grand mystère de Noël et la messe de minuit. « Les gens flânaient dans les rues en attendant la messe. À minuit, on entendait la cloche et le « Minuit chrétien» ». Les sapins n'étaient pas encore d'actualité dans les familles modestes, relate-t-elle.

« Il fallait poser ses chaussures bien cirées dans le salon. À l’époque, les enfants ne réclamaient rien. C'était les parents qui décidaient de ce qu'ils voulaient offrir. La famille venait souvent de loin pour venir passer Noël chez nous et au menu il y avait du pâté de viande, du curry de poulet élevé dans notre cour. » Elle conserve encore le souvenir de ce Noël à l'époque de la guerre où elle avait reçu en cadeau une poupée en chiffon fabriquée par des réfugiés juifs à Beau-Bassin. « L'éventail de choix était restreint en termes de jouets. Il y avait le plus souvent des toupies, pistolets, voitures ou trains en fer blanc, des joujoux ménage et des poupées. »


Père Gérard Sullivan : « Les traditions reposent sur la dimension religieuse qu'on oublie »

Pour le père Gérard Sullivan, la Noël est en train de prendre un aspect commercial. On recherche les pistaches et on garde la coque. L'essentiel n'est plus là. La dimension religieuse de la Noël se perd graduellement, dira le père Sullivan. « Les gens pratiquent de moins en moins, mais lors des fêtes comme la Noël, les églises sont remplies. On dit que c'est une fête nationale, mais est-ce la foi en Jésus qui est nationale ? Noël vient du mot Emmanuel qui veut dire « Dieu est avec nous ». Ce que je souhaite, c'est que nous redonnions à la Noël sa vraie dimension. Dieu est un cadeau magnétique à humaniser. D’où le symbole de l'échange des cadeaux. Il faut aussi donner aux plus pauvres ».


Un brin d'histoire

En Angleterre, c’est le mari de la reine Victoria, le prince Albert de Saxe-Cobourg Gotha qui importa la tradition des décorations de Noël dans les années 1840. Des illustrations de journaux de l’époque représentent, ainsi, la famille royale devant un arbre de Noël richement décoré. On y aperçoit notamment de très nombreuses bougies.

Elles ont aujourd’hui laissé la place à des guirlandes lumineuses. Petits gâteaux et friandises ont pris la suite des oublies médiévales. Au sommet de l’arbre, on retrouve l’étoile de Bethléem dès le XIVe siècle. Quant aux boules de Noël, elles furent d’abord rouges, rappelant les fruits défendus de l’arbre du jardin d’Éden.


Le traditionnel sapin

Les Mauriciens se font un devoir chaque année d'acheter un sapin pour décorer leur maison.

Comme la plupart des symboles de Noël, le sapin trouve ses origines dans les religions païennes qui ont précédé le christianisme. On célébrait alors la semaine des Saturnales, en hommage à Saturne, dieu de l’agriculture, pendant laquelle il était d’usage d’échanger des cadeaux. Les Romains décoraient, aussi, pour l’occasion leurs maisons avec des branches de conifères.

Dans toutes ces célébrations, l’usage d’arbres à feuilles persistantes comme éléments de décoration est une constante. La symbolique de l’arbre comme image de la vie et de la renaissance est du reste aussi répandue qu’ancienne, et n’est d’ailleurs pas étrangère au christianisme. Le sapin de Noël, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est probablement le fruit du mélange de l’héritage païen et des mystères chrétiens. Auparavant, les enfants se faisaient un devoir de placer leurs chaussures cirées au pied du sapin dans le salon. Tel n'est plus toujours le cas. Mais, les Mauriciens en général se font un devoir chaque année d'acheter un sapin pour décorer leur maison.

Les variétés de sapins

Le sapin naturel est toujours le premier choix des Mauriciens, selon Herbert Wiehe du Domaine Labourdonnais. Ces derniers aiment le parfum du sapin et l'ambiance que cela crée. À quelques jours de la Noël, les sapins sont déjà tous vendus au Domaine Labourdonnais. Ceux qui aiment s'y prendre tôt optent, eux, pour les sapins artificiels que l'on retrouve un peu partout dans les magasins de l'île. Il s'agit d'un investissement à long terme pour beaucoup. Les sapins verts traditionnels cèdent la place aux sapins blancs ou même noirs.

Puis, il y a aussi ceux qui opteront pour la modernité avec des modèles plus minimalistes comme des branches équipées de petites ampoules LED. Et ce n'est pas tout, les sapins traditionnels laissent aussi la place aux sapins artificiels qui, eux, se font suppléer par la tendance DIY.

C'est ainsi que l'on trouve de plus en plus des sapins en bois, des sapins en plastique, des sapins muraux au design original avec peu de moyens.


Les plats de Noël

Le plat traditionnel du rôti de dinde pour le grand déjeuner de Noël.

Les plats traditionnels de Noël varient à travers le monde. « Auparavant, nous n'avions pas autant de facilités que maintenant. Les Mauriciens élevaient des animaux tels que des poules, dindes et lapins et les cuisinaient pendant les grandes fêtes », explique Moorooghen Coopen, chef exécutif et président de la Mauritius Chefs Association.

Les plats traditionnels ont bien évolué à Maurice.

Moorooghen Coopen.

Selon lui, les plats traditionnels ont bien évolué à Maurice. Alors que nos aînés étaient limités pour ce qui est des choix, la tendance étant au curry et au salmi, aujourd'hui les dindes et agneaux se rôtissent au four. « Les gens sont fortement influencés par ce qu'ils voient à la télévision ou sur Internet. Ils dressent des tables et mettent de petits plats dans les grands. »  Lorsque l'on parle de plats traditionnels pour la Noël, on pense à présent à la dinde rôtie qui s'accompagne d'une sauce de champignon et de pommes de terre rôtis avec du romarin.

La bûche de Noël que de nombreuses familles mauriciennes ont adoptée. 

Selon le chef, c'est aussi l'occasion de se faire plaisir. On voit de plus en plus de produits frais et de qualité sur les rayons des supermarchés, notamment des huîtres et du saumon. Au dessert, on retrouve la bûche de Noël que de nombreuses familles mauriciennes ont adoptée. Et Moorooghen Coopen d'ajouter : « Si avant, elle était une simple « swissroll » décorée de crème, elle se décline sous forme de bûches glacées aux multiples saveurs et est proposée à des prix très abordables, entre Rs 300 et Rs 400. »


La crèche

La crèche reste l'un des éléments les plus symboliques de la Noël. D'après la Bible, Marie déposa l'enfant Jésus dans la mangeoire d'une étable où Joseph et elles trouvèrent refuge. Le mot crèche désigne aujourd'hui toute représentation de la Nativité.

La première crèche aurait été réalisée par Saint François d'Assisse, en 1223, à Greccio, en Italie. Il s’agissait, alors, d’une crèche vivante, c’est-à-dire, avec des personnages réels. Les crèches dans les églises apparaissent entre le XVe et le XVIe siècle, puis dans les familles au XVIIe. Aujourd'hui, la crèche est l'un des rares symboles de Noël à avoir gardé toute son authenticité.

 

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