
Harcèlement, entrave à ses fonctions, usurpation de rôle, et atteinte à la vie privée : une cadre supérieure du bureau de l’Ombudsperson for Financial Services brise le silence. Dans une mise en demeure en date du 24 juin, elle accuse un collègue d’abus de pouvoir et réclame Rs 5 millions de dommages. L’affaire a été portée à l’attention des plus hautes instances de l’État.
Publicité
La Head of Legal and Investigations du bureau de l’Ombudsperson for Financial Services affirme être victime de harcèlement et d’abus de pouvoir de la part d’un collègue, un Temporary Secretary. À bout de souffle, elle dénonce un environnement de travail qu’elle qualifie de toxique et a fait signifier une mise en demeure à ce dernier en date du 24 juin 2025.
Ce document officiel a également été adressé à plusieurs institutions, dont le ministère des Services financiers et de la Planification économique, le bureau du Premier ministre, le ministère du Travail et des Relations industrielles, le Data Protection Commissioner, ainsi que l’Attorney General. Elle y réclame Rs 5 millions de dommages pour les préjudices subis. À défaut de réparation, elle envisage de saisir la justice.
Dans la mise en demeure rédigée par Mᵉ Zahraa Elahee, la plaignante exige que le défendeur cesse immédiatement ses agissements. Selon elle, ces actes constituent une usurpation de ses fonctions en tant que responsable des affaires juridiques et des enquêtes, enfreignant ainsi ses droits fondamentaux.
Elle rappelle qu’elle est l’officière la plus gradée au sein de l’institution et détaille les responsabilités qui lui incombent. Elle dénonce une série de comportements jugés graves, abusifs et illégaux perpétrés par son collègue depuis que le poste de l’Ombudsperson for Financial Services est vacant en décembre 2024.
Le Temporary Secretary se serait alors approprié des rôles qui ne relèvent aucunement de ses attributions, allant jusqu’à entraver délibérément le travail de la plaignante. Ce comportement aurait gravement perturbé le fonctionnement des opérations.
Entraves répétées à ses fonctions
La plaignante relate qu’à partir d’août 2024, le défendeur lui aurait bloqué l’accès à ses comptes de messagerie professionnelle et à la base de données centrale contenant les dossiers d’enquête en cours, l’empêchant d’exercer ses fonctions et de suivre les courriels essentiels, notamment ceux provenant des tribunaux, de l’Attorney General ou encore d’organismes internationaux. Malgré des interventions ministérielles, ces accès ne lui auraient jamais été pleinement rétablis.
Par ailleurs, elle affirme que le défendeur aurait restreint son accès aux dossiers de plaintes des consommateurs de services financiers, l’empêchant ainsi d’accomplir sa mission principale. Il aurait également conservé illégalement des courriers qu’elle avait rédigés, et, à une occasion, lui aurait même arraché un dossier des mains. Ce comportement aurait compromis la réputation de l’institution, ainsi que son efficacité.
En mars 2025, malgré les instructions explicites du ministère de tutelle, le défendeur aurait continué à ignorer les directives visant à rétablir ses fonctions. Résultat : environ 500 dossiers seraient aujourd’hui en retard, certains ayant même été invalidés en raison de l’expiration des délais légaux.
Atteinte à la vie professionnelle et privée
Selon les documents soumis, le défendeur aurait mené des actions hostiles en entreprenant des démarches pour faire supprimer le poste de la plaignante. Il aurait adressé de fausses représentations au Pay Research Bureau, et signé, sans en avoir l’autorité, des documents en tant que représentant des ressources humaines, ce qu’il n’est pas, pour proposer la suppression de son poste dans le cadre du Budget 2025-26.
De plus, il lui est reproché d’avoir émis des avis juridiques alors qu’il n’en a ni la compétence ni la qualification, usurpant ainsi la fonction de la plaignante auprès de l’Attorney General. Une communication non autorisée dans un dossier sensible, régi par la FIAMLA Act (loi contre le blanchiment d’argent), aurait notamment mis en danger sa responsabilité professionnelle.
La plaignante affirme également être victime de harcèlement moral. Elle accuse le défendeur d’avoir formulé de fausses allégations à la police, violé sa vie privée en divulguant des informations personnelles liées à l’allaitement de son enfant, et exercé une surveillance excessive sur ses activités.
Tous ces incidents auraient été signalés aux autorités compétentes, notamment au bureau du Premier ministre, aux ministères des Services financiers, du Travail et de la Fonction publique. Pourtant, selon elle, aucune mesure corrective n’aurait été prise à ce jour.
Face à cette situation, la plaignante exprime sa profonde inquiétude. Elle alerte sur une dérive autoritaire mettant en péril ses droits professionnels et personnels, mais aussi la mission même de l’Ombudsperson for Financial Services. Elle réclame des mesures urgentes pour sa protection, ainsi que l’arrêt immédiat de toute forme de violence psychologique et administrative.
Pour défendre ses intérêts, elle a retenu les services de Mᵉ Didier Dodin. Contacté par téléphone, le Temporary Secretary a simplement déclaré : « Je ne vais faire aucun commentaire. »

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !